Critique : Triangle

Derrière ce titre à trois angles se cache trois réalisateurs (quoi de plus normal) de Hong-Kong et non des moindres puisqu'il s'agit de Tsui Hark, Ringo Lam et Johnnie To. Trois cinéastes dont la réputation mondiale n'est plus à faire qui ont voulu faire un film à six mains après un repas de six heures bien arrosé (remarquez l'importance des chiffres)... Que dire du résultat à l'écran sinon qu'il est indigeste, sans saveur et inepte.

Réalisé sur le principe du cadavre exquis, Triangle fait plus penser à un lancé de patates chaudes où le plus à plaindre est sans conteste celui en bout de queue qui ne sait pas à qui la refiler... Johnnie To est le pauvre bougre en question, lui qui à la fin de son segment et donc du film ne peut que botter en touche lorsque l'un des personnages dit un peu désabusé juste avant le générique final un « Tout ça pour ça ! ». Une remarque qui en dit long sur ce que l'on vient de voir.

Que dire de plus en effet devant un tel récit et une action qui refusent toute cohérence jusque dans ses thématiques. Tsui Hark voulant en effet aborder le pouvoir de l'argent et de ses conséquences forcément négatives sur le comportement humain. Ringo Lam, quant à lui, a voulu s'intéresser à deux personnages en particulier tout en signifiant ce que peut provoquer le pouvoir de l'amour alors que Johnnie To donc fait ce qu'il peut avec tout ça pour proposer une fin cohérente mais n'y arrive évidemment pas si ce n'est via le clin d'œil de fin désabusé...

Sur le papier pourtant le projet avait de quoi plaire mais il est évident au vu du résultat final que mettre ensemble des réalisateurs à la personnalité cinématographique si prononcée et si forte ne pouvait déboucher que sur un film boursouflé et impropre à la consommation rétinienne... Dommage !