Critique : Hitcher

Laurent Pécha | 16 février 2007
Laurent Pécha | 16 février 2007

Parmi la vague des remakes des films d'horreur ou de genre qui s'accumulent sur nos écrans à intervalles très réguliers (Les Massacre à la tronçonneuse, La Malédiction, Amityville, et autre Fog), celui d'Hitcher apparaît presque comme un cas d'espèce. N'ayant pas la même renommée et le même aura que ses prestigieux devanciers même si le culte que lui portent ses fans de la première heure est tenace, le film de Robert Harmon se suffisait à lui-même et possède encore aujourd'hui une efficacité maximale (le côté zéro temps mort pourrait servir de leçon à bon nombre de blockbusters boursouflés et essoufflés d'hier et d'aujourd'hui).

Alors voir débouler la Michael Bay Team pour remettre à la sauce des années 2000 ce fleuron de la série B nerveuse et couillue, avait de quoi laisser dubitatif. Surtout quand le seul véritable changement notoire vis à vis de l'original consiste à mettre dans les pattes du hitcher un jeune couple d'étudiants parti faire la bringue à l'autre bout du pays. Aux manettes de ce cadeau empoissonné, un réalisateur de clips (J-Lo, Britney) ! Bref, tout ceci sent bon la grosse daube susceptible d'orner les classements des pires films de l'année 2007.

Or, surprise, ce nouveau Hitcher tient bien la route sans pour autant faire oublier une seule seconde son modèle. Parce qu'il ne prend jamais son spectateur pour un crétin, les protagonistes ayant sans cesse des réactions censées. Parce qu'il étoffe (presque) suffisamment ses gentilles victimes et qu'il laisse toujours autant opaque les motivations de son psychopathe d'auto-stoppeur. Parce qu'il continue de garder l'aspect choquant des scènes clés de l'original (remember le sort réservé à Jennifer Jason Leigh). Parce qu'il trouve en Sean Bean un interprète qui parvient à ne pas être totalement ridicule face au souvenir du génial Rutger Hauer. Parce que c'est filmé de manière relativement sobre sans effet tape à l'œoeil inutile. Parce que c'est parfois débilement fun (la punchline finale de l'héroïne digne des prod décervelées des années 80).

Pour tout ceci et peut être même plus (Sophia Bush est sacrement sexy), Hitcher mérite le détour, si on accepte l'idée qu'il aurait été bien plus simple et plus excitant d'offrir à la nouvelle génération de spectateurs un spectacle d'une autre envergure : Ca s'appelle Hitcher et c'est sorti en 1986 et c'est disponible en DVD un peu partout.

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