Fido : Critique

Ilan Ferry | 2 février 2007
Ilan Ferry | 2 février 2007

Le film de zombies va mal … Aujourd'hui, que reste t-il de l'héritage laissé par Jacques Tourneur (Vaudou) et George A. Romero ? Une certaine propension à mélanger allègrement l'humour et le gore. C'est sur cette mouvance que surfe Fido, croisement improbable entre Land of the dead et Pleasantville. À mi chemin entre le conte fantastique à la Spielberg et la danse des morts selon Fulci, Fido croque avec délectation le cinéma fantastique estampillée 50's via une iconographie particulièrement bien travaillée et des figures quasi imposées du genre. Un choix de prime abord judicieux, car enclin à tous les délires, mais qui trouve rapidement ses limites. En effet, à trop vouloir jouer sur les deux tableaux, le film peine à trouver un véritable équilibre et ce qui s'annonçait comme une satire fantastique détournant facétieusement les règles du cinéma dont il s'inspire, prend rapidement l'allure d'une gentille fable beaucoup trop sage.

 


Ainsi, malgré un postulat de départ couillu et amusant assimilant le zombie à un animal de compagnie aussi intelligent que Lassie ou Flipper (la meilleure et seule référence totalement assumée du film), le fantôme du conformisme prend rapidement le pas sur ce qui s'annonçait comme un sympathique jeu de massacre (au propre comme au figuré). Le réalisateur s'évertue à rayer l'émail des sourires Colgate avec la verve d'un Joe Dante cachetonnant pour Disney. Le résultat n'est pas désagréable et réserve même quelques franches rigolades (le SAV des zombies) mais demeure en deçà de nos attentes de par son côté trop caricatural et un manque d'ambition flagrant. En restant constamment à la surface des thèmes évoqués, Fido n'assume jamais entièrement son coôé décalé malgré quelques belles envolées tour à tour macabres et drôles, gores et touchantes mais trop rapidement éludées.

 

Résumé

Il en résulte une gentille comédie servie par des acteurs visiblement heureux d'être là (de Bill Connolly, sosie de John Cleese sous ecstasy -malheureusement réduit ici à deux grimaces et trois roulements de yeux- à l'inénarrable Tim Blake Nelson génial en Hugh Hefner du pauvre), souvent amusante, parfois agaçante mais jamais mordante. Le comble pour un film de zombies !

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire