Critique : Le Concile de pierre

Par Ilan Ferry
24 octobre 2006
MAJ : 25 février 2020
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Quand un auteur en rencontre un autre le résultat peut donner des étincelles. Malheureusement, Le Concile de pierre, dernière adaptation cinématographique d’un roman de Jean-Christophe Grangé tient plus de l’association de malfaiteurs que de l’heureux ménage. Et pourtant, l’arrivée de Guillaume Nicloux dans l’univers romanesque de l’auteur des Rivières ourpres avait de quoi susciter l’envie sinon la curiosité. Hélas, le réalisateur se perd dans les méandres d’une intrigue aussi invraisemblable que ridicule traversée d’un mysticisme qui n’est pas sans rappeler un certain Blueberry.

À travers sa filmographie, Guillaume Nicloux a su montrer qu’il était un réalisateur au service de ses acteurs, offrant à ces derniers des rôles à contre courant (des détectives désabusés incarnés par Jean-Pierre Darroussin et Thierry Lhermitte dans Le poulpe et Une Affaire Privée à Josiane Balasko en flic dépressive dans Cette femme là) croisant des personnages tous plus truculents les uns que les autres. Avec ses cheveux courts et un sex appeal largement en retrait, Monica Bellucci avait tout pour rentrer dans la catégorie de ces héros déchus que le réalisateur affectionne tant. La déception est ici d’autant plus grande que l’actrice fait preuve d’un manque d’implication flagrant et débite littéralement son texte avec la conviction d’un enfant de 10 ans récitant une leçon d’Histoire ! À l’image du reste du casting (dont une Catherine Deneuve peu crédible), la belle italienne apparaît aussi peu convaincante que convaincue et se contente de traverser le film quand elle ne crie pas à la vue d’aigles et autres bestioles en images de synthèse !

Si l’aspect paranormal n’arrive pas à palier la fadeur d’un scénario trop linéaire prouvant si besoin est, que la recette Grangé repose toujours sur les mêmes ingrédients (un complot, des meurtres rituels et un voyage au bout du monde pour boucler tout ça), la réalisation ne fait malheureusement preuve d’aucune inventivité et préfère se reposer sur des tics formels agaçants. En privilégiant le montage cut au détriment de toute cohérence rythmique (voire narrative) le réalisateur démontre une certaine prédilection pour les ellipses foireuses sans jamais toutefois donner d’ampleur à son intrigue malgré quelques timides tentatives. Ainsi, le pré générique a beau être aussi efficace que sobre, le film ne décolle jamais et distille l’ennui sur une longue heure quarante cinq que viennent ponctuer quelques scènes chocs (dont un affrontement final lorgnant furieusement du côté de Frère des Ours !!!) malheureusement trop fugaces pour nous sortir de notre torpeur

Au final, si Le Concile de pierre avait tout pour être la meilleure adaptation d’un roman de Grangé, il se pose comme l’exacte antithèse des attentes suscitées.

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