Critique : Edison

Ilan Ferry | 11 mai 2006
Ilan Ferry | 11 mai 2006

Avec une affiche alléchante et son intrigue opposant héros incorruptibles et flics ripoux protégés par les notables d'une petite ville, Edison a de furieux airs de Copland ! Cependant, le film de David J. Burke est très loin de se hisser à la hauteur du chef d'œuvre de James Mangold qu'il pompe honteusement durant 90 longues minutes. Un fait d'autant plus dommageable que le réalisateur de la chose a plusieurs fois été aux commandes de l'excellente série Un flic dans la mafia. Erreur de parcours ? Avec de tels acteurs le doute n'était pas permis, et pourtant…

On ne le dira jamais assez : un bon casting n'assure pas forcément un bon film, et force est de constater qu'en la matière Edison se pose là. Si Morgan Freeman en rédacteur en chef juif (sic !) et LL Cool J (qui, pris du syndrome The Rock, nous gratifie d'un froncement de sourcils à chaque plan !) demeurent désespérément neutres, la palme du rôle le plus inutile revient sans hésitation à Kevin Spacey et sa moumoute magique. Le film réussissant l'exploit de rendre Justin Timberlake crédible face à autant de pointures, on ne peut que saluer le haut degré d'implication d'un casting quatre étoiles probablement venus cachetonner pour d'obscures raisons fiscales. Enfin, impossible de passer à coté des deux bad guy de service : un flic ripou croisement improbable entre Marilyn Manson et Vic Mackey, chaperonné par un John Heard cabotin dont chaque apparition provoque l'hilarité, son jeu oscillant constamment entre une imitation de Tony Soprano et de Don Corleone.

Film à l'encéphalogramme incroyablement plat et aux ambitions esthétiques très limités (plans d'une rare laideur, effets de style ridicules…), Edison s'engouffre peu à peu dans la médiocrité et propose une intrigue des plus poussives multipliant clichés et personnages caricaturaux avant de sombrer définitivement lors d'un final que n'aurait pas renié Steven Seagal. Authentique Belphégor du polar ricain, le film s'ajoute à la longue liste de nanars de luxe et reste un plaisir coupable à savourer en DVD entre potes.

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