Ghosts of Mars : critique Elon Musk
Dès les premières minutes de Ghosts of Mars de John Carpenter, c'est le bonheur : une musique tendance heavy metal accompagne l'arrivée d'un train dans un désert battu par le vent, lorsque le titre John Carpenter's Ghosts of Mars s'affiche à l'écran. Et la suite ne démentira pas cette impression.
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En dépit de son bide un peu partout dans le monde et de son flingage par bon nombre de critiques (surtout américaines) et spectateurs assidus aux salles obscures (y compris par une partie des admirateurs du cinéaste), l'auteur de ces lignes (contrairement à ce que pense le reste de la rédaction) persiste et signe : cette aventure violente et angoissante est une incontestable réussite, une oeuvre somme de toutes les aspirations et thèmes que Carpenter développe depuis près de trente ans. Une sorte de best of totalement assumé et incroyablement jouissif.
Tiens tiens mais on te connait toi ?
Dernier survivant d'une race de cinéastes dont le talent est de plus en plus en voie d'extinction, John Carpenter continue à oeuvrer avec réussite dans son genre de prédilection, avec désormais une tendance à assumer de plus en plus le fan de westerns qui sommeille en lui depuis sa tendre enfance.
Après Vampires, Carpenter récidive et s'offre un western martien en y insérant moult références à sa propre filmographie : Assaut pour son histoire d'escorte de prisonnier qui tourne court suite à un attaque inattendue, The Thing pour ses personnages incubés par le mal et qui paraissent normaux en apparence, New-York 1997, pour l'aspect fin du monde des décors et le look gothique des ghosts, Fog pour la vengeance surnaturelle des fantômes venus reprendre leur dû. Mais Carpenter ne se contente pas de faire référence à des situations qu'il a déjà abordées : il remet au goût du jour ses personnages de prédilection, et en premier lieu son anti-héros à la Snake Plissken ou Napoleon Wilson. Sauf que cette fois-ci, ce n'est plus un homme qui en prend les traits (Ice Cube n'est vraiment pas à l'aise dans l'univers du cinéaste), mais une femme, interprétée avec une conviction étonnante par Natasha Henstridge.
RIOT GRRRL
Ghosts of Mars est ainsi l'occasion pour John Carpenter de donner enfin des rôles d'importance aux femmes. Les héros « carpenteriens » sont quasi exclusivement des hommes, des baroudeurs cyniques qui rejettent le monde dans lequel ils évoluent. Et bien ce coup-ci, c'est une femme qui s'y colle, et avec quelle maestria.
Si, d'habitude, les personnages de Carpenter sont ouvertement politiquement déviants (rebelle, anarchiste, cynique, désabusé), Melanie est beaucoup plus ancrée dans le système (c'est une fliquette qui veut accomplir sa mission coûte que coûte), un peu comme si le cinéaste en avait marre, après des années de combat, d'enfoncer le clou sur son pays et ses travers. Le message est finalement limpide : à quoi bon lutter dans un monde qui a déjà perdu la partie ? La fin du film en forme de pied-de-nez démontre que Melanie a choisi la seule voie viable : dans le moule, elle arrive à donner un sens à son existence.
Mais Carpenter ne se contente pas de ce rôle féminin d'envergure. Il multiplie les icônes féminines : Clea DuVall en jeune policière « rookie », qui permet au cinéaste de multiplier les plans graphiques, Pam Grier en officier simili SS, lesbienne et dominatrice, Joanna Cassidy en scientifique aux remords un peu lourdement explicatifs (mais qui ont le mérite de faire avancer l'histoire). Bref, on n'a jamais vu autant de femmes dans un film de Carpenter.
RASHOMON FROM MARS
Novateur dans son approche des personnages, Ghosts of Mars l'est presque tout autant dans sa construction. En faisant appel à la narration en flash-back, avec intervention à chaque fois de la personne qui a vraiment vécu la situation, John Carpenter booste son récit de manière ingénieuse. Pourtant, en premier lieu, lorsque le film s'ouvre sur une Natasha Henstridge retrouvée seule et menottée dans un train, et qu'elle est alors chargée de raconter à ses supérieurs les raisons de l'échec de sa mission, on a un peu peur que ce flash-back cherche à masquer le manque de substance de l'histoire, une sorte de fausse bonne idée, surtout que Carpenter n'est pas très coutumier du fait (L'Antre de la folie et Les Aventures d'un homme invisible étant ses seules tentatives dans le genre). Heureusement, il n'en est rien.
Ce concept permet au réalisateur de jouer avec nos nerfs : il n'y a pas une seule seconde durant le récit où on ne se pose pas la question de savoir ce qui a pu arriver à la horde sauvage menée par Natasha Henstridge. Mystère et suspense sont à leur comble, et le père John ne se gêne pas pour brouiller les pistes durant une première demi-heure d'anthologie. L'arrivée et la découverte de Shining Canyon procurent des moments de pure jouissance.
Cadrage d'enfer d'une ville fantôme, héros armés jusqu'aux dents prêts à dégainer au moindre danger... la sensation de se retrouver dans un western sur Mars est incroyablement électrisante, d'autant que Carpenter fait tout pour amplifier cet état de fait : un décor poussiéreux, la vengeance des martiens (Indiens) revenant en ghost attaquer les colons terriens qui les ont massacrés , le tout avec une imagerie portée sur l'héroïc-fantasy à tendance SM (l'incroyable look de Big Daddy Mars), qui culmine dans des combats mano à mano où John Carpenter fait preuve d'un savoureux sens graphique.
Lecteurs
(3.8)18/11/2018 à 15:30
Revu le film hier et quelle claque, quelle générosité.
Ce réalisateur n'aime pas trop l'histoire de son pays. Ce film est certes un best-of de ce qu'il a réalisé les années précédentes mais son sous-texte est d'une violence inouïe.
Une sorte de Fort Alamo des envahisseurs face aux envahis. L'histoire se répète encore et l'humanité n'apprendra jamais rien.
Je ne suis même pas certains qu'il apprécie ses personnages surtout par cette fin conférant au fun alors que ça ne l'est pas du tout. "It's not their planet anymore" dixit Mélanie.
Je comprends que ce réalisateur n'est pas eu le budget mérité pour ce film. Il a littéralement chié sur le livre de l'Histoire américaine.
17/10/2018 à 17:18
Il est vrai que pour son avant-dernier film, big john joue un peu la carte de la facilité, en recyclant comme le dit larticle pas mal d'éléments de sa filmo.
Faut t'il autant jeter l'objet à la poubelle?
Ho que non, car ghosts of mars ne prétend rien d'autre qu'être une grosse série b sous stéroïdes, au scénar passe-partout, le tout sous fond de gros metal qui tambourrine dans les oreilles.
Quand à débattre de la qualité de la filmo du bonhomme, je dirais juste ces mots:
INVASION LOS ANGELES, NEW YORK 1997, PRINCE DES TENEBRES, HALLOWEEN, et j'en passe
17/10/2018 à 11:32
J'avais trouvé le film sympa à sa sortie au cinéma mais en le revoyant en blu ray ce fut la douche froide:
dialogues et acteurs pas terribles (Ice Cube!!), scènes d'action molles et laides (ralentis foireux et sauts de trampoline hors champ..), musique bourrine fatigante à la longue, effets spéciaux parfois bâclés, construction en flash back artificielle et interminable, combat final du petit gros Ice Cube contre le grand méchant assez ridicule...reste une Natasha Henstridge convaincante et un décor un peu fauché sympa, mais le film reste un ersatz caricatural de bien meilleurs Carpenter...comme l'écrivait Jean-Baptiste Thoret dépité par le film à sa sortie en 2001: "GHOSTS OF MARS" n'est pas un film raté (il y a des films ratés passionnants), c'est un film indigne (de Carpenter)".
16/10/2018 à 23:20
CARPENTER c est presque genant de regarder sa filmo aujourd'hui. enfin moi ca me fout la honte tellement c est ringard et sans genie. mais je paye un paquet de clopes au premier qui me demontre l inverse...
16/10/2018 à 16:26
Ce film est très mauvais. 4 étoiles, sérieux? Un des pires John Carpenter.
16/10/2018 à 09:32
Un film injustement descendu par les autres critiques.
16/10/2018 à 08:09
Ce film ! Fun et bien bourrin.
Pour le kiff, et parce que j'ai vu Big John à la Rochelle en concert, je me refais toute sa filmo dans les jours qui viennent !
Vive Big John, Vive Ghosts of Mars !!
16/10/2018 à 07:56
Un gros navet... et je suis un fan de Carpenter de toujours.
15/10/2018 à 20:53
Un classique de Big John
15/10/2018 à 20:32
Ah oui, faible, ce Carpenter...