Critique : Fashion maman

Révélée par Presque célèbre, où son talent et son charisme crevaient littéralement l'écran, Kate Hudson tarde à trouver un rôle qui pourrait l'imposer comme l'une des grandes comédiennes de son temps. Marchant ainsi malheureusement sur les traces de sa mère, Goldie Hawn, autre actrice douée qui n'a pas eu la filmographie qu'elle méritait, la jeune Hudson se contente de faire son numéro de charme et impose son sens inné de la comédie dans des films le plus souvent médiocres, oubliables quand ils ne sont pas insupportables. Soit dans l'ordre : Comment se faire larguer en dix leçons, Frères du désert et Le Divorce. Après un Rob Reiner en très petite forme (Alex & Emma sorti directement en DVD il y a quelque semaines), on la retrouve chez un baroudeur de la comédie romantique dont le titre de gloire, Pretty woman, remonte à déjà quatorze ans (Garry Marshall).

Après deux longues heures, le résultat n'est guère plus convaincant que ses récentes sorties. Oui, Kate Hudson est épatante et attachante, et les comédiens qui l'entourent, Joan Cusack en tête, sont également excellents. Mais cela ne fait toujours pas un bon film. La faute en incombe ici tout particulièrement à Gary Marshall et à sa mise en scène d'une paresse honteuse. Désamorçant les rares bonnes idées du scénario, insistant lourdement sur des séquences où la légèreté s'imposait, le réalisateur plombe pratiquement toutes les scènes du film. Et c'est finalement dans les séquences les plus graves du récit (le mystère sur les lettres et leur contenu) que Fashion maman arrive à se montrer le plus convaincant, la partie comédie romantique ne devant son faible charme qu'à la prestation de Kate Hudson. Il est vraiment plus que temps pour l'actrice de changer d'agent et de passer à la vitesse supérieure.