Critique : Famille à louer

Stéphane Argentin | 14 décembre 2004
Stéphane Argentin | 14 décembre 2004

Tous les ans, c'est le même rituel ! À l'approche des fêtes de fin d'année, les productions US sur le thème de « l'esprit de Noël » refont leur apparition (tout comme les blockbusters au cours de l'été ou encore les films d'horreur à Halloween). Deux longs métrages, déjà sortis aux États-Unis, débarquent donc chez nous en ce 15 décembre : Un Noël de folie ! et cette Famille à louer, donc, dont la traduction française évince malheureusement une fois de plus le véritable contenu sous-jacent.

Le titre original, Surving Christmas (littéralement « survivre à Noël »), laissait en effet entendre non seulement le thème de Noël, mais également la notion de lutte, comme si cette fête était une épreuve à surmonter ! Et ce sont en effet précisément là les deux fondements du film. Carriériste au possible, Drew n'a que faire de Noël, considérant ce jour comme un jour ordinaire. Mais lorsqu'il se retrouve tout seul à l'approche de cette soirée de réveillon, il décide alors de s'offrir son Noël à lui en faisant usage de ses nombreux billets verts pour se payer cadeaux, décos et en prime toute une famille. Ce préambule achevé, le film entre alors dans sa partie la plus déjantée et attractive car la plus irrévérencieuse. Dans une succession de gags lorgnant ouvertement du côté de l'humour ZAZ, Ben Affleck, en véritable enfant pourri gâté par tout son fric, va à présent pourrir le Noël de cette gentille petite famille : James Gandolfini, le père au stoïcisme à mourir de rire, Catherine O'Hara, la mère désabusée, Christina Applegate, la fille forte tête et craquante et enfin Josh Zuckerman, l'ado prépubère devenu la cinquième roue du carrosse.

Mais l'arrivée de cet intrus va également peu à peu fissurer la devanture de ce foyer en apparence si doux, chaleureux et sans histoires. La gaudriole de départ cède alors la place au désarroi puis à la reconstruction des liens familiaux. C'est dans cette seconde partie aussi attendue qu'inévitable que Famille à louer devient beaucoup moins plaisant. Autant la pesanteur burlesque du début était à la fois drôle et caustique (à Noël, tout est permis !), pour peu que l'on soit réceptif à ce type d'humour, autant l'explosion puis la convalescence de cette famille ne font finalement ni chaud ni froid. Par chance, un dernier petit repas endiablé entre deux vraies / fausses belles-familles va non seulement permettre de remettre tout le monde à sa place, mais aussi de conclure sur l'immanquable happy end. C'est tout de même Noël et c'est bien connu, à Noël, tout se finit toujours bien !

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