Eurovision : critique pas enchantée sur Netflix

Marion Barlet | 27 juin 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Marion Barlet | 27 juin 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Eurovision Song Contest : The Story of Fire Saga (quel titre à rallonge sérieux) est disponible sur Netflix depuis le 26 juin et respecte complètement son sujet, avec une touche américaine en cadeau. David Dobkin est à la réalisation, tandis que Will Ferrell incarne le personnage principal en plus d'être co-scénariste. Quant à Rachel McAdams, elle fait ce qu'elle peut avec le rôle qu'on lui a attribué.

HOMMAGE DOMMAGE

Événement musical européen et (in)contournable, l'Eurovision a été annulée cette année 2020 dans le contexte de la crise sanitaire. Mais les fans de musique et de kitsch assumé peuvent désormais se consoler grâce à Eurovision Song Contest : The Story of Fire Saga, dont la longueur du titre est aussi amusante que le contenu du film. Hommage revendiqué au concours, il raconte une histoire gentille tout à fait dans le thème, où les personnages ont bon fond malgré leurs maladresses ou petits vices.

De nombreuses scènes ont été tournées lors d'une véritable édition, en 2019 à Tel Aviv, afin de donner un ton réaliste aux images et à l'ambiance de la foule. L'amour de l'Eurovision transpire à chaque plan, dans sa lumière, ses décors et ses costumes criards si bien qu'on pourrait prendre le film pour un spot publicitaire de 2h. Au détour d'un personnage, d'un dialogue ou d'une situation, on rencontre parfois une marque d'autodérision, mais les passages qui s'ensuivent ne cessent de ramener le film dans un espace convenu et paradoxalement lisse.

 

photo, Rachel McAdams, Will FerrellEn avant pour l'Eurovision

 

Le scénario est d'une banalité revendiquée, tout comme l'esthétique dégueulante de bruits (sons ?) et couleurs, et fait semblant de s'amuser avec son propos.

Lars et Sigrit sont amis depuis l'enfance (on passera l'écart d'âge improbable quand ils sont adultes) et rêvent de gagner le concours de l'Eurovision, qui est très loin de leur portée. Lui est un paumé chevelu que son père (Pierce Brosnan) méprise. Elle, est une femme très amoureuse qui croit aux elfes. Mais la passion de Lars pour la musique l'a rendu sourd aux avances de Sigrit, problème que résout bien évidemment le film.

 

photo, Rachel McAdams, Will FerrellWill Ferrell et Rachel McAdams en pleine répétition

 

HORREUR VISION

Dans leur périple pour accéder au Graal et comprendre intérieurement qui ils sont, les deux protagonistes rencontrent des individus tous plus prévisibles les uns que les autres. Même en prenant au troisième degré le concours et ce qu'il implique, il est difficile de s'embarquer dans l'histoire, qui renonce à surprendre pour tracer un chemin tout mignon, tout mou, tout chiant.

Il faut cependant reconnaître que certains passages sont tellement gros qu'ils méritent la médaille du doigt d'honneur narratif - l'explosion de la soirée, la tentative de séduction d'Alexander (Dan Stevens) et Katiana (Demi Lovato), le trajet Islande-Édimbourg en un temps record, etc.

 

photo, Rachel McAdams, Will FerrellLa consécration du kitsch ?

 

L'intention est claire : une comédie sans prise de tête, avec des gags, de belles valeurs, des coups bas lénifiants et une fin heureuse où les personnages se sont aperçus que la plus belle chose au monde c'est d'aimer, et pas d'avoir du succès. Un tel programme n'est pas intéressant en soi, et le film ne présenterait aucune qualité sans la prestation de Will Ferrell et de Rachel McAdams. Justes dans leur interprétation, ils jouent et surjouent les personnages niais et attachants de cette épopée musicale.

Fidèle à l'Eurovision, la mise en scène est étouffante d'informations visuelles et auditives, avec des blagues qui chevauchent des échanges téléphonés, des réflexions vides et clins d'oeil balourds (l'homosexualité du chanteur russe). Pour agrémenter la recette, les personnages islandais, interprétés par des Américains, parlent anglais entre eux, offrant un gloubi-boulga d'accents indigestes - fin de la métaphore culinaire et étouffe-chrétienne. Pas sûr que cela suffise à convaincre les Américains de lancer leur propre concours, sur le modèle de l'Ancien Monde.

Eurovision Song Contest : The Story of Fire Saga est disponible sur Netflix en France depuis le 26 juin 2020.

 

Affiche

Résumé

Eurovision Song Contest blabla rend hommage au célèbre concours, dont il ne se moque que pour mieux l'adorer, méthode fichtrement mollassonne. Fidèle jusqu'au-boutiste, la réalisation est trop criarde, les lumières trop vives, les sons trop insupportables, le scénario trop pourri et le résultat trop pas intéressant.

Autre avis Simon Riaux
Ressorts usés, démarche opportuniste, comédiens dans le coma et vannes lourdingues composent cette comédie terriblement datée, tentative dévitalisée de moquer un évènement qui n'a pas attendu le cinéma américain pour faire preuve de dérision.
Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(3.8)

Votre note ?

commentaires
Titange
30/10/2023 à 17:30

J'ai juste adoré... Film qui fait chaud au coeur.
Critique complément a côté...
Alors oui, c'est du grotesque... Mais au final ça percute dans l'émotion et dans la bienveillance du récit.
La critique est finalement juste pour dénigrer un peu plus le matériel et sujet de base. C'est petit et pas très malin.

Gael
09/08/2022 à 14:14

Que des éloges pour se film parmis les commentaires....La seule chose qui est nul la dedans c'est le gars qui a fait cette critique, et on est tous d accord la dessus!, encore un aigrit qui a sûrement rater sa vie!

téodor
18/08/2021 à 23:34

Un film très drôle qui fait passer un très bon moment. Par contre pour sa part, la critique n'est pas objective ni au niveau (nul).

Nesse
23/08/2020 à 09:59

J ai passé un bon moment devant ce film et les chansons sont pas mal (bien mieux que les chansons qui participe aux véritables concours) Volcano man, Lion of love.

tecktango
27/07/2020 à 22:46

Excellent, on regrette que le couple Ferrel Mc Adams ne puisse représenter la France à ce concours international, pour une fois on aurait un minimum de chance de l'emporter.

Alexx
22/07/2020 à 00:18

Critique en décalage total avec le propos et ce qu’est ce film ! Ça passe sur Netflix, et non au cinéma, tout est excessif et dans la veine de l’humour de Ferell donc pourquoi juger cette prod pour ce qu’elle n’est pas ? Ça ne marquera sûrement pas une époque mais le cahier des charges est rempli

Myfrant
20/07/2020 à 10:03

Nous avons adoré. Oui, c’est kitch, plein de bons sentiments et alors??? Ça nous a permis de rire sans se prendre la tête. Un bel hommage à l’Eurovision avec de bonnes chansons, très « eurovisiennes ». Rien que pour Will Ferrel en vulcanoman. À regarder sans modération.

Fred Orsay
04/07/2020 à 12:22

Un très bon film . On comprend pourquoi la France ne gagne pas depuis des années quand on voit une critique aussi nulle ! Vous avez participé à l organisation de la Team France ces dernières années ?

Ben
04/07/2020 à 11:50

Un film plein de kitch assumé, d'auto dérision et de jolie candeur. Un très très bon moment. Mais pas un film pour les critiques, trop occupés à avoir l'air supérieurs pour en comprendre les subtilités décalées :)

Danny
04/07/2020 à 09:43

Bon film divertissant. J'ai explosé de rire quand farell mentionne les groupes qui ont faillit a cause de l'intimité...semen (a place de Simon)et Garfunkel hahahah. Pis les elfes. Les chansons sont très bonnes aussi. Tu point de vue musicale c'est tres intéressant.

Plus
votre commentaire