Box-office US : Beyoncé prend la tête face à Godzilla, mais fait-elle mieux que Taylor Swift ?

@Fox.
Je n’adhère pas à l’idée que les non-films (pardon pour cette expression) prennent la place des films et en conséquence leur laissent moins d’opportunité de distribution.
Nous sommes dans un domaine où l’offre et la demande sont élastiques. Plus de demande crée plus d’offres, et réciproquement. Si il y a une forte demande pour les films de cinéma, des salles vont ouvrir pour les accueillir, et pareil pour les non-films. Mais pour ce que je crois connaître de la situation actuelle, les salles ne font pas le plein avec la production cinématographique courante, autrement dit l’élasticité va plutôt conduire à la fermeture de salles. Les non-films, dans ce cas sont donc plutôt une opportunité pour les salles de rester ouvertes (c’est donc une chance pour des films d’être vus).
Concernant votre argumentaire sur le fait que le cinéma est conçu au départ pour être “en boîte”, et qu’à ce titre on ne peut pas le considérer comme une captation d’un spectacle vivant, je suis d’accord.
Pour autant, je me souviens, avec une certaine nostalgie, des retransmissions à la télé de pièces de théâtre dans l’émission “Au théâtre ce soir”. Il s’agissait toujours de pièces de boulevard avec des comédiens genre Micheline Presle ou Jean Marie Prolier, et le gamin que j’étais à l’époque aimait bien ces captations. (Peut être serais je plus sévère aujourd’hui vis à vis de leur qualité ?).

@Wooster

En réalité, je ne les oppose pas vraiment.
Les captations live ont toujours plus ou moins existé, pour les concerts ou pour le théâtre d'ailleurs - à partir du moment où on a été en mesure de les enregistrer dignement s'entend.
Ce que je relève, ce sont deux choses en réalité. La première, c'est l'endroit où ces captations sont projetées, à savoir au cinéma. La seconde, c'est l'engouement croissant pour ce type de séances.
Ce qui est embêtant, c'est que les séances "live" prennent de plus en plus de place alors qu'on sait que pour certains films, il est parfois compliqué d'avoir une distribution digne de ce nom pour pouvoir être visible convenablement par le public. Donc en plus de retrouver quelque chose "qui n'a rien à faire à la base" dans un cinéma (un concert, une pièce de théâtre), ça bouche potentiellement des fenêtres d'exploitation pour des films qui en auraient besoin. Car à contrario, un film ne sera projeté ni dans un théâtre, ni dans un opéra, ni dans une salle de concert. A mon sens, c'est un problème.
Ensuite, c'est la demande très forte pour ce type de programmes qui m'interpelle. Qu'on ait pas les moyens de se payer un billet exorbitant d'un de ces concerts, ou bien que l'évènement en question soit à l'autre bout de la planète, je peux comprendre qu'on n'ait pas le choix que d'opter pour cette solution. Mais de là à arriver en tête du box-office, n'est-ce pas excessif ?

Pour ce qui est de la seconde partie, je ne crois pas que mon raisonnement puisse aboutir à ce type d'opposition. Pour reprendre votre exemple - cinéma et théâtre -, et comme vous le dites si bien, l'un est "figé" et l'autre est "vivant". Mais chacun est conçu et présenté comme ce qu'il doit être, et ce dès le départ. Le cinéma est une succession de prises de vues captées en amont et projetées ensuite, n'importe quand. Il n'a pas et n'aura jamais la vocation à être du spectacle vivant. Le théâtre, c'est une pièce jouée par des comédiens physiquement présents sur une scène devant un public tout aussi présent. Il n'a pas pour but d'être figé, c'est bien pour ça qu'il est caractérisé comme "spectacle vivant".
Or, pour reprendre le cas Taylor Swift (ou d'autres d'ailleurs), on a d'abord une prestation live censée être "vivante" (qui est vraisemblablement un assemblage de plusieurs concerts d'ailleurs), dont on aura expurgé tous les défauts inhérents à ce type de spectacle (éventuels problèmes de calage entre musiciens, fausses notes...) pour aboutir à... autre chose. On a donc quelque chose en face de soi qui n'est plus vraiment un spectacle vivant, mais pas vraiment un film non plus. Et j'assume totalement de faire un distinguo entre une "prestation filmée" et un "film" - qu'il soit de fiction ou documentaire - justement en raison de leur nature et de leur intention première.
Donc je m'interroge sur le fait qu'il y ait un tel engouement autour de ce type de programme, dans un lieu qui ne lui est initialement pas dédié, au détriment parfois de films qui, eux, sont conçus pour être présentés dans ce type de salles.

@Fox.
Je ne sais pas s’il faut opposer un concert live et sa captation filmée. Il s’agit de deux expériences différentes, mais chacune à sa légitimité.
Assister à un concert live est bien sûr formidable, mais sa représentation offre quelques avantages : c’est beaucoup moins cher (et donc plus abordable pour beaucoup) et surtout c’est potentiellement à côté de chez soi. Donc si ça fait plaisir aux fans de Taylor Swift de la voir sur grand écran s’ils n’ont pas les 100 ou 200€ à dépenser dans un concert, ou s’ils n’ont pas la possibilité de se déplacer dans une grande ville où elle se produit, c’est une bonne chose.

Par ailleurs, olé raisonnement que tu tiens pourrait être appliqué au cinéma vs le théâtre.
On a un spectacle figé, passif dans un cas et un spectacle vivant dans l’autre. Est-ce que cela délegitimise le cinéma pour autant ? Je crois que nous sommes à peu près tous d’accord pour dire que non.

@Wooster

Peut-être que je me trompe sur le fond de la pensée de mes petits camarades ci-dessous, mais je pense comprendre ce qui est critiqué ici (parce que je le partage en partie).

Je crois qu'a minima, les performances de ces "films" - aux USA du moins - posent question. J'ai mis "films" entre guillemets parce que j'ai franchement un doute sur cette qualification.

Tout d'abord, j'ai également vu que le Taylor Swift : The Eras Tour était comparé à This Is It et j'avoue que je ne saisis pas très bien pourquoi. Je précise que je n'ai pas vu le Taylor Swift, mais il me semble qu'on est vraiment sur le captation de concert(s) ; ce serait donc un concert filmé. Alors que This is it est en définitive beaucoup plus un documentaire - certes hagiographique - qu'un concert filmé (vu qu'il n'a finalement jamais eu lieu à cause de son décès). Comparer deux productions audiovisuelles juste parce que ça tourne autour d'une star de la musique, alors que le format est différent, je trouve ça étrange. Mais bon, soit !

Personnellement, ce qui me gêne le plus avec le Taylor Swift et le Beyoncé, c'est bien leur nature. Ce n'est pas le sujet qui est en cause - la musique, une artiste - mais bien ce qui est montré. On a donc affaire à la captation d'un spectacle vivant... finalement projetée dans un lieu qui ne lui est pas dédiée. Et c'est là que ça coince pour moi. Entendons-nous bien : cette critique ne s'adresse pas uniquement à Taylor Swift ou Beyoncé, mais aussi, comme on en retrouve de plus en plus en France, au Bolshoï, à la Comédie Française, au MetOp... Je n'arrive pas à saisir l'intérêt d'assister à la projection de quelque chose qui représente un spectacle vivant, mais qui n'en est finalement pas un. Tout le cœur de l'expérience d'un concert (par exemple), c'est d'être dans une salle pour assister à la prestation REELLE d'un artiste ou d'un groupe REELLEMENT présent, avec les sons REELS de leurs voix et instruments, de pouvoir laisser vagabonder son regard librement sur un musicien en particulier, sur un jeu d'éclairage... Ce qui m'interpelle - pour ne pas dire m'inquiète -, c'est cette demande croissante pour ces "séances de cinéma" qui donnent l'illusion d'assister à un spectacle vivant alors que ça n'en sera qu'une image. Assister réellement à ce type d'évènement est sans commune mesure en termes d'émotions avec que cela pourrait susciter, les fesses vissées dans un siège de cinéma. A quoi bon regarder un spectacle capté dans le passé, auquel nous n'avons participé d'aucune manière, alors que tout son charme réside dans la "magie" de l'instant présent ?

Ce n'est que mon avis et je comprends qu'on puisse ne pas le partager ; qu'on puisse trouver de la satisfaction à aller voir ce type de programmes au cinéma. Mais je dois bien avouer que la virtualité de nos vies étant déjà si importante au quotidien, je ne comprends pas l'engouement croissant - et manifeste, quand on regarde les résultats du Taylor Swift - pour ces "spectacles par procuration".

Je ne vois pas vraiment pourquoi il faudrait distinguer les films selon leur catégorie. Les concerts filmés, les documentaires, les dessins animés, les films traditionnels… attirent du public dans les salles, et si d’aventure les vœux du conseil d’administration d’Amazon venaient à se placer en tête du BO, ce serait certainement un événement étrange qui mériterait l’ attention.
De toutes façons, rien n’empêche de faire des classements par type a posteriori. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé avec le film de Beyoncé dont le score a été immédiatement comparé à celui de Taylor Swift et au This Is It de Michael Jackson. Sans compter que des classements de films de Super Héros, de comédies, de films d’un réalisateur ou d’un acteur, d’une franchise…etc sont réalisés en permanence.

En voyant la bande-annonce ce week-end, j'étais encore partagé entre la tristesse de deviner qu'un tel produit va attirer plus de monde en salles que les films, et le plaisir de me dire qu'au moins ça va aider les salles de cinéma. Les salles sont obligées d'élargir leur catalogue produit : opéra, one man, concert, ... De mon point de vue, il faudrait distinguer le box-office cinéma de ces autres produits. Ce n'est pas parce qu'ils sont diffusés au même endroit qu'ils font pour autant partie de la même catégorie.

Je trouve ça bizarre. Doit on inclure dans sa culture ciné les différentes sorties de concerts de stars de la pop ou autres ? Voir maintenant régulièrement ce type d'info laisse vraiment à penser que le monde du cinéma est en train de changer. A quand en tête du box-office la soirée des vœux d'anniversaire du conseil d'administration d'Amazon retransmis sur grand écran ? Etrange...

hate de voir godzilla minus one, fan de la licence Americaine je trouve la Bande Anonnce de Godzilla X KONG 2 un peu naze et au rabais niveau visuel... surtout le baby kong et le fait que godzilla se mette a sprinter à la fin de la BA. Grosse Hype pour Godzilla Minus One donc, hate d'être Jeudi