Critique : Aguirre, la colère de Dieu

Jean-Noël Nicolau | 7 juillet 2008
Jean-Noël Nicolau | 7 juillet 2008

Lope de Aguirre, le personnage historique, était finalement bien plus grandiose et dément que l’image que nous en donne Werner Herzog et Klaus Kinski. Assez éloigné de sa réputation d’œuvre intense sur la folie des hommes, Aguirre, la colère de dieu est un périple contemplatif, à la lenteur extrême et à l’ambiance onirique. Le récit est en grande partie fidèle à la réalité historique, même si Herzog en modifie la fin (Aguirre atteignit l’Atlantique avec certains de ses hommes et poursuivit ses exactions).

 

La grande force du film est son étrangeté ; de la nature aux acteurs, tout semble hors du temps et hors du monde. Si folie il y a dans cette Colère de dieu, elle se révèle lancinante, omniprésente, souvent menaçante. Elle est à l’image de Klaus Kinski, conquistador fascinant et terrifiant qui erre en claudiquant, présence électrique parmi la passivité des autres.

 

L'oeuvre demeure aussi mythique par son tournage épique et la collaboration, faite de haine et de passion, entre Herzog et Kinski. Très typé années 70 dans sa forme (improvisation, prises sur le vif, musique électronique), Aguirre traverse les ans grâce à son aura morbide et à ses images inoubliables.

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