Test : La Chair et le sang
Les années passent et
semblent n'avoir aucune prise sur l'œuvre de Paul Verhoeven. Alors
que des tas de films semblent dépassés l'année même de leur
sortie (2001 odyssée de l'espace, L'exorciste,
Star Wars, Massacre à la tronçonneuse,
Matrix, les Dark Knight de Nolan ou la
trilogie du Seigneur des Anneaux... mais nan les gars,
je déconne !), ceux du batave enragé gardent un mordant inoui, même
plusieurs décennies après leur sortie. C'est encore le cas de La
chair et le sang, sa fresque barbare aux relents SM, qui
réussit encore à gagner en force tragique et mythologique au fil
des visionnages. Un putain de film, assurément !
Attendu au
tournant par des milliers de fans du film de par le monde, le Blu-ray
édité par Filmedia s'en sort avec les honneurs : si la jaquette
extrêmement laide nous fait frémir, si l'on a également un peu
peur lors du générique de début, qui affiche un vilain banding sur
les noirs, le reste du film s'avère tout à fait recommandable. Les
couleurs sont naturelles, le grain cinéma est globalement conservé,
et la profondeur de champ est satisfaisante. On déplorera cela dit
quelques traces de compression, ainsi que d'occasionnelles chutes
brutales de définition, et surtout (et là on est vraiment vénères
parce qu'un film aussi important méritait vraiment mieux) un
encodage en 1080i. Cela dit, et malgré tous ses défauts, la galette
reste bien sûr très supérieure au DVD édité par MGM en 2005.
Côté son, les deux mixages sont proposés en
DTS-HD Master Audio 2.0 Stéréo,
et l'on privilégiera naturellement la VO, plus dynamique et riche en
détails sonores.
Accédez à la galerie en cliquant sur la capture ci-dessous :
C'est surtout du côté des suppléments que Filmedia se démarque, en proposant une série de bonus inédits tout à fait passionnants : on commence avec LE gros morceau du disque, une interview exclusive du maestro Paul Verhoeven. Il y revient sans langue de bois sur ses intentions et sur les difficultés rencontrées pour monter le film, avec un poil de provoc, comme à son habitude. Dans Les apocalypses du Moyen-âge chez Paul Verhoeven, Patrick Boucheron, historien de son état, revient sur les divers anachronismes présents au cœur du film. C'est plutôt amusant, et ça se regarde comme une friandise, de même que le deuxième petit sujet inédit intitulé Un brûlot entre deux mondes. Nathan Réra et Jean-François Rauger y discutent avec passion du film, tout en tentant de le contextualiser (par rapport à sa carrière, à l'époque...). Une habituelle bande-annonce ferme le bal.
Apport HD : Honorable.