George Lucas n'a pas encore vu une seule image du Réveil de la Force.

Christophe Foltzer | 1 décembre 2015
Christophe Foltzer | 1 décembre 2015

On aurait pu penser qu'en passant la main à Disney, George Lucas aurait été soulagé de ne plus avoir de comptes à rendre concernant Star Wars et se serait même permis d'encourager les nouvelles initiatives. Pas aussi simple.

A 2 semaines (2 SEMAINES !) de la sortie du nouveau Star Wars, on pourrait penser que tous les pontes d'Hollywood ont déjà vu le film en séance privée, le créateur de la saga inclus. Et on aurait tort, puisque nous apprenons par le Washington Post que George Lucas n'en a pas vu une seule image (ce qu'on a quand même un peu de mal à croire) et qu'il ne semble pas très pressé de découvrir le film.

Au contraire de Spielberg, qui l'a déjà vu trois fois, Lucas a confié aux colonnes du journal qu'il vivait ce nouveau film comme un vrai divorce et que, de ce fait, il ne pouvait pas l'aborder le coeur léger tout en assurant qu'il n'était pas impliqué dans la nouvelle saga de près ou de loin :

"Je ne travaille pas par-dessus l'épaule de quelqu'un. Soit vous êtes le dictateur, soit vous ne l'êtes pas. De toute façon, ça ne fonctionnerait pas. C'est comme un divorce. Je savais que je ne pouvais pas être impliqué. Tout ce que je ferai, ce serait de les rendre malheureux. Et cela me rendrait malheureux aussi. En plus ça risquerait de ruiner la vision de J.J. Abrams.

L'article précise qu'en tant que mari éconduit, Lucas projetait quand même de voir le film dans son ranch, ce qui ne s'est pas fait au final, pour le mieux apparemment.

"Je vais devoir aller au mariage. Mon ex sera là, ma nouvelle femme sera là et je vais devoir prendre énormément sur moi, être quelqu'un de bien et m'asseoir pour simplement profiter du spectacle. C'est comme ça que ça va se passer parce que c'est une décision que j'ai pris consciemment et que je dois maintenant assumer."

Mais, ne pouvant décidément pas dire au revoir à 40 ans de sa vie aussi facilement, Lucas en a profité pour jeter une dernière fois de l'huile sur le feu en réanimant le gros débat autour de la franchise : Qui de Han ou Greedo a tiré le premier ? 

"Han Solo allait épouser Leïa et donc, je me suis demandé rétrospectivement si je pouvais en faire un tueur de sang-froid. En termes mythologiques, je le voyais comme un cowboy, comme John Wayne. Et quand on est John Wayne, on ne tire pas en premier. On laisse les autres le faire. C'est une réalité mythologique à laquelle j'espère que notre société prête attention."

Au-delà du petit message politique évident balancé mine de rien, voilà encore une fois la preuve que Lucas a bien du mal à gérer la rupture, même si de l'avis général, c'est une excellente chose.

Tout savoir sur Star Wars : Le Réveil de la Force

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commentaires
Hasgarn
02/12/2015 à 10:26

Ben non Joseph.
Lucas est exactement le genre de mec contrarié par son public. Je ne vais pas te refaire l'histoire, pour ça, je te suggère de regarder les vidéos de Rafik Djoumi (une sommité dans le journalisme) pour comprendre le personnage.
Tout ramener à l'argent dans le cas précis de Lucas est réducteur. Lucas voulait adapter Flash Gordon. Il voulait que Star Wars soit un monument kitch. Les fans y ont vu autre chose, et l'ont dépossédés de son oeuvre. Je ne vais pas refaire l'histoire que tout le monde connait, mais si aujourd'hui tu proposes à Lucas de reprendre en main son univers en lui disant que les fans seront très d'accord avec sa vision, il prend, j'en suis sur.

Bref, tu as un point de vue clairement limité. Il n'a jamais fait Star Wars pour l'argent, jamais. La preuve, il a toujours essayé de ramener l'univers vers sa vision d'origine en ne cessant de s'attirer l'ire des fans.

Joseph Campbell
01/12/2015 à 14:15

Le soucis ce n'est pas qu'il soit triste mais riche. Lorsqu'on évoque l'aspect financier on parle du fait qu'il a vendu lui même sa franchise, pour une somme ahurissante, alors derrière on trouve juste malvenu le fait de s'en plaindre. Il avait pas un fusil pointé sur lui, il était déjà riche, il pouvait ne pas vendre et réunir les artistes nécessaire à la reconduite d'une nouvelle saga, il pouvait vendre et fermer sa gueule...
Très franchement ses états d'âmes on ne devrait même pas en entendre parler, on sait tous à quel point il s'est impliqué dans son oeuvre, mais on sait aussi tous à quel point il a lui même dévoyé son oeuvre et à quel point la réussite et la fascination de l'univers Star Wars sont le résultat d'un travail collégial avec l'interventions de nombreux artistes extrêmement talentueux.
Focaliser sur Georges Lucas c'est juste entretenir une vieille légende qui ne fonctionne plus.

Bolderiz
01/12/2015 à 11:35

Il n'a pas vu une seule image? Il est est bien le seul et il a de la chance parce que nous sommes abreuvés, saturés de Stars Wars en ce moment...

LambdaZero
01/12/2015 à 11:25

Je rejoins Hasgarn, c'est fatiguant de tout ramener à l'argent. On ne parle pas de Boloré, mais quand même d'un artiste qui nous a fait énormément rêver avec son univers (moins avec sa mise en scène, j'avoue) qui a accompagné notre enfance, notre adolescence, et encore maintenant. C'est pas parceque le mec est richissime (il l'était bien avant de revendre LucasFilms) qu'il n'a pas le droit d'avoir un état d'âme ou deux.

Hasgarn
01/12/2015 à 11:13

Faut-il vraiment toujours tout ramener à l'argent ?
Il n'est pas à plaindre, on est d'accord. Mais bordel, on parle d'un artiste (parce que c'est plus un artiste qu'autre chose, ce monsieur, qu'on aime ou pas son oeuvre) qui se sépare de son bébé.

Et puis tient, que ceux qui font chier avec la thune aille bosser sur un film comme ces mecs là, à mon avis ils vont revoir un peu leur vision de la fatigue, du don de soi et de l'argent (lancer les bonus du Seigneur des anneaux, et jetez un œil à la mine de Peter Jackson...).

Je comprends franchement ce qu'il ressent.

FFT
01/12/2015 à 10:56

Oh pinaise c'est reparti encore un débat facho/gaucho, ah non pardon proLucas/antiLucas, je passe mon tour.

Mordhogor
01/12/2015 à 10:38

Oh, le pauvre choupinet. Et il n'a pas parlé de l'énorme compensation financière (on appelle plus ça une pension à ce niveau) qui a marqué le divorce par consentement mutuel. Quel faux-cul quand même.