Scream 6 : la saga horrifique est toujours un succès et il y a une raison

Nicolas Cinq | 3 mai 2023 - MAJ : 03/05/2023 12:25
Nicolas Cinq | 3 mai 2023 - MAJ : 03/05/2023 12:25

Presque 30 ans après le premier volet, Scream VI a été un énorme carton, et Brett Jutkiewicz, son directeur de la photographie, pense savoir pourquoi.

Depuis la sortie du premier film en 1996, la saga Scream a toujours été un cas à part dans le monde du cinéma d'horreur. Réalisée par Wes Craven, l'un des papes du genre et papa de Freddy Krueger, la franchise s'est imposée comme un modèle contemporain du genre avec son style méta et multi-référentiel. Et le décès de son réalisateur en 2015 n'a pas empêché Ghostface de ressortir la lame, bien au contraire.

Revenu une énième fois terroriser les habitants de Woodsboro dans le méta béta Scream, la franchise a prouvé qu'elle pouvait encore attirer les foules, malgré une qualité toute relative. Il n'a d'ailleurs pas fallu longtemps, une petite année, pour qu'une suite arrive avec le (encore) raté Scream 6 et achève d'enterrer le magnifique héritage laissé par Wes Craven. Malgré tout, cet opus a été un énorme carton qui a marqué un record pour la saga, et son directeur de la photographie pense savoir pourquoi.

 

 

À l'occasion de la sortie digitale du film aux États-Unis le 25 avril, Brett Jutkiewicz s'est entretenu avec Screen Rant et a notamment expliqué pourquoi, selon lui, la franchise marche encore aussi bien :

« Je pense que ce qui permet à la franchise de passer l'épreuve du temps est la conscience qu'elle a d'elle-même et sa nature auto-référentielle, à mesure que les années passent, la série s'adapte à la culture du moment. Et elle peut donc en tirer chaque fois quelque chose de nouveau. Les monologues de Mindy à propos des règles des franchises, et ses références au cinéma d'horreur contemporain, sont différents entre les films V et VI. Je pense que cette conscience et l'appropriation de l'identité culturelle de ce qu'il se passe dans le monde de l'horreur du moment donnent à chaque film l'opportunité de jouer encore plus sur ces notions.

C'est, pour moi, la raison pour laquelle la franchise a toujours autant de succès au fil du temps. Je ne dirais pas que c'est un commentaire de l'époque, bien que cela le soit d'une certaine manière, mais plutôt la conscience de la culture contemporaine, qui a débuté avec le premier film et continue après le sixième. »

 

Scream VI : photoGhostface commence à fatiguer

 

Difficile de donner tort à Brett Jutkiewicz sur la nature référentielle de la saga, qui permet assurément de renouveler le propos à chaque filmScream 2 a brillamment interrogé le concept même de suite, Scream 3 a poussé le méta dans ses derniers retranchements quand Scream 4 est arrivé à point nommé pour parler de la tendance toujours plus vorace des remakes, reboots et autres suites tardives. En revanche, il est tout aussi difficile de ne pas voir dans l'entreprise du legacyquel un élan cynique et paresseux du cinéma contemporain en manque sévère d'idées originales.

Et citer les scènes des monologues des deux derniers films en est un très bon exemple tant elles singent les codes des films précédents sans en comprendre l'essence ni le ton. Malgré tout, Scream 6 a été un énorme succès qui, avec 108 millions de dollars sur le sol américain, a dépassé les records de la saga (hors inflation) et les 103 millions du premier film (ce dernier est néanmoins resté en haut du podium de la franchise à l'international). La saga de Ghostface a donc prouvé qu'elle avait encore de beaux jours devant elle au box-office et l'annonce d'un Scream 7 ne devrait assurément pas tarder.

Tout savoir sur Scream VI

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commentaires
Morcar
03/05/2023 à 14:50

Comme Magnitude, je pense que le succès du film est en grande partie lié à la notoriété soudaine de Jenna Ortega, mais le film a prouvé surtout que la franchise pouvait continuer sans Sid. Et si Gale a eu le droit dans ce film a une dernière apparition, lui permettant de prouver qu'elle peut elle aussi tenir tête face à Ghostface, sans Dewey ni Sid, on peut également la laisser tranquille à présent (et au passage, qu'ils remettent Kirby dans le placard où elle se trouvait, parce que la ressortir pour en faire ce qu'ils ont fait, ce n'était pas vraiment utile)
Les actrices auraient affirmé aimer l'idée qu'un prochain film puisse se passer au Mexique, et j'avoue que j'aime assez l'idée. Puisque les deux héroïnes ont des origines mexicaines (sans doute héritées de leur mère) et qu'on n'a toujours pas vu leurs parents, on peut imaginer un Scream 7 dans un tout autre décors, en Amérique du Sud, en plein Dia de los Muertos, pourquoi pas ? Si c'est bien exploité (mieux que l'idée de New-York dans le 6 qui est sous exploitée), ça pourrait apporter quelque chose de nouveau.

Parce que si je fais partie des défenseurs de Scream, même des 5 et 6, il est évident qu'on va encore tourner en rond si on n'apporte pas quelque chose de totalement nouveau à la franchise. Le 5 est à mes yeux meilleur que ce que beaucoup disent, et j'ai beaucoup apprécié le 6 même si j'admet que la révélation et les motivations du/des Ghostface est un peu simplette.

Magnitude (le vrai)
03/05/2023 à 14:32

En effet les films s'adaptent à la culture du moment, mais la problématique pour ce Scream six, c'est que la culture du moment est d'un vide abyssal. Que penseront finalement les plus jeunes de ce film dans 10 ans ?

J'en attendais rien (pas du tout aimé le 4, et le 5 était une honte), et pourtant je le place juste avant ceux-là pour son intro originale, son rythme, et l'énergie du tueur. Le twist par contre était naze, et l'acting du / des tueur(s) inexistant.

Le succès de Jenna Ortega dans Wednesday n'est pas non plus étranger au carton du film. C'est plus on va voir Jenna que "l'oeuvre" en elle même.

Cidjay
03/05/2023 à 13:42

J'ai vu le 6 il y a pas longtemps... grosse déception après le 5.
Tout est tiré par les cheveux, apparemment un coup de couteau ça passe aussi vite qu'une égratignure sur le genou et le dénouement final va à l'encontre de ce que voulait raconter Scream 5.