Don Mancini, le créateur de Chucky, n'est pas vraiment content du reboot qui se fait sans lui

Mine de rien, la saga Chucky est peut-être la franchise d'horreur issue des années 80 qui s'en est sortie le mieux ces 30 dernières années. Et elle s'apprête encore à connaitre une nouvelle jeunesse. Bon, de manière un peu schizo.

Parce que oui, quand on y réfléchit bien, la saga Chucky ne s'est jamais vraiment arrêtée en fait. Elle a certes connu des moments de pause, mais elle est toujours revenue pour continuer son histoire. Jusqu'à aujourd'hui où elle se retrouve dans une situation sacrément particulière puisqu'elle va prendre deux directions simultanément.

En effet, d'un côté, Don Mancini continue sur sa lancée en produisant la suite du Retour de Chucky, qui sera par contre une série télé intitulée Child's Play. Mais MGM, distributeur du premier film, est en train de tourner un reboot de la licence, lui aussi intitulé Child's Play, réalisé par Lars Klevberg et qui sortira sur les écrans américains le 21 juin prochain.

Chucky, increvable

Une situation inédite dans le genre qui risque de compliquer pas mal la promotion de l'une et de l'autre puisque les deux oeuvres courent le grand risque de se cannibaliser. Cela dit, Don Mancini ne s'était encore jamais exprimé sur ce reboot qui ne le concerne pas. C'est maintenant chose faite au micro du podcast Post Mortem et on ne peut pas dire qu'il soit ravi-ravi :

"MGM possède les droits du premier film, c'est pour ça qu'ils font le reboot. Ils ont demandé au producteur David Kirschner et à moi-même si on voulait être producteurs exécutifs sur le film. On a refusé parce qu'on faisait nos propres trucs de notre côté. Mes sentiments ont été blessés. Vous savez, je venais juste de faire deux films, et excusez-moi si je suis sur la défensive, mais ils avaient reçu une note de 83 % sur Rotten Tomatoes. Même s'ils n'étaient pas sortis au cinéma, ils avaient connu leur succès. Et c'est moi qui ai créé le personnage et ai maintenu cette franchise en vie pendant 30 putain d'années.

Donc, quand quelqu'un vient te voir et te dit qu'il aimerait beaucoup que tu mettes ton nom sur son film, c'était difficile de ne pas se sentir traité avec condescendance. Ils voulaient juste mon accord. Que je leur ai énergiquement refusé. J'hésite à trop parler de ça parce que je ne veux pas donner l'impression de me plaindre. Mais les producteurs de ce film sont également ceux de Ça. Comment vivraient-ils que David ou moi, grâce à un tour de passe-passe juridique, on arrive pour leur dire qu'on fait notre propre version de Ça et qu'on leur dise qu'on veut juste mettre leurs noms au générique ? Il y a des chances qu'ils n'apprécient pas trop."

Un Don Mancini extrêmement remonté donc mais qui, malheureusement, n'a pas d'autre choix que de subir l'existence de ce reboot opportuniste. Il ajoute toutefois qu'en cas d'échec du film, c'est au final lui-même qui pourrait en pâtir le plus :

"Les gens qui font ce film ne savent pas du tout combien cela peut impacter mon rythme de vie. Il ne s'agit pas juste d'un chèque, c'est quelque chose de très personnel. Et, potentiellement, MGM est en train de tout foutre en l'air."

Diantre...