La fin du dernier épisode de la saison 3 de Squid Game sur Netflix a surpris avec son caméo que personne n’avait vu venir. Mais ce twist spectaculaire pourrait en fait être le symptôme d’un gros problème de la série.
ATTENTION SPOILERS !!!
Après un cliffhanger frustrant en fin de saison 2, la troisième saison de Squid Game a mis un terme à l’arc tragique de Seong Gi-hun, alias le joueur 456, dans une conclusion sèche, brutale, presque nihiliste, mais pourtant paradoxalement pleine d’espoir. Une fin assez idéale pour la série créée par Hwang Dong-hyuk, qui avait au départ envisagé une toute autre conclusion. Mais derrière cette fin radicale, une porte s’est ouverte sur l’avenir de la franchise, qui se dessine déjà ailleurs, sous la forme d’un spin-off américain.
La promesse d’une version américaine des jeux sadiques de Squid Game est incarnée dans l’ultime scène de la saison 3 par l’apparition inattendue de Cate Blanchett, en plein ddakji, ce jeu utilisé par les recruteurs de l’organisation secrète derrière ces Intervilles version Battle Royale, afin d’embrigader de nouvelles victimes potentielles. La présence de la star mondiale n’aurait pu être qu’un simple clin d’œil. Mais ce caméo soulève en réalité un faisceau de problèmes pour la série, à la fois narratifs, symboliques et structurels.

What a wicked Squid Game you play
Le premier écueil de cette scène finale tient à ce qu’elle remet en question une logique interne que la série semblait jusqu’ici rigoureusement tenir. Depuis la saison 1, les organisateurs du jeu évoluaient dans un anonymat radical. Les VIP masqués de la série, censés être les éminences grises, à la fois promoteurs et spectateurs des jeux, étaient interchangeables, désincarnés, presque grotesques, garants d’un système où l’individu n’a plus de poids. Leur déshumanisation faisait écho à celle des joueurs qui étaient numérotés, privés de leur humanité.
L’introduction d’une star identifiée, mondialement célèbre, au sein de ce dispositif dilue précisément ce que la série avait mis tant de soin à bâtir : un univers où le pouvoir s’exerce dans l’ombre, une puissance sans visage, absolument terrifiante. Le choix de faire apparaître Cate Blanchett abîme donc la cohérence de la mythologie de Squid Game. Introduire un visage aussi connu et reconnu revient à casser cette distance glaciale avec le spectateur, à injecter une forme de glamour dans une mécanique délibérément hideuse.

Montrer patte Blanchett
On pourrait défendre la décision de faire tacitement de Cate Blanchett l’étendard de la branche américaine de l’organisation, en la considérant comme une tentative de revaloriser une sous-intrigue bancale (pour ne pas dire nulle). Dès la première saison, les VIP ont été l’un des points les plus décriés de la série pour plusieurs raisons : des jeux d’acteurs à côté de la plaque (au point de devenir la risée des réseaux sociaux), des rôles limités à des commentaires graveleux, l’aspect quasi parodique de milliardaires célèbres…
Tout ça tranche avec l’ambiguïté morale du reste de la série. Et si la saison 2 avait fait le choix intelligent de les laisser de côté, la saison 3 replongeait la tête la première dans ces travers, en ramenant les VIP en tant que rôles secondaires, et en leur donnant, en plus, le rôle d’exécuteurs pendant les épreuves.

Squid Game n’est donc plus uniquement un ensemble de jeux tarés destinés à divertir des milliardaires, mais aussi un terrain de jeux pour eux, où ils peuvent en toute impunité commettre des meurtres. La série semble briser une des règles internes à son propre lore, et ça ne fonctionne simplement pas.
Sauf que le fait que les VIP prennent la place des surveillants-assassins est sans doute la seule façon de justifier l’apparition de Cate Blanchett, qu’on imagine mal incarner une simple recruteuse, en train de jouer au ddakji dans la rue. Il est bien plus probable qu’elle soit une VIP, qui, pour pimenter sa triste existence de multimillionnaire, ait fait le choix d’aller s’encanailler avec des péquins lambdas afin de les embrigader dans les fameuses épreuves mortelles.
C’est un changement de paradigme qui casse totalement l’idée d’une société secrète aux motivations quasi mystiques, au profit de l’idée qu’une bande de gens pleins de pognon s’amuse à kidnapper de pauvres types pour les voir mourir. Et c’est triste.

Personne ne meurt à la fin
Enfin, et c’est peut-être le plus grave, ce twist pourrait nuire à l’ADN même de Squid Game. La grande force de la série était son imprévisibilité. Dans ce monde, tout le monde pouvait mourir. Et surtout, personne n’était à l’abri d’une décision arbitraire, brutale, expéditive. C’est ce qui donnait à la série sa force, et qui servait à merveille ce qu’elle avait à dire sur la violence sociale, sur la cruauté du système qui broie les êtres humains.
Or, l’introduction de grandes figures hollywoodiennes, comme Blanchett, pourrait annoncer l’arrivée d’acteurs et actrices très bankables, qui arriveraient avec un gros chèque en poche de la part de la production, et avec la promesse d’être équipés d’une armure en scénario bancal. Un syndrome bien connu dans les blockbusters où certains personnages deviennent intouchables parce que leurs interprètes sont trop chers, et qu’il faut les rentabiliser au maximum (ou parce que la star en question refuse que son alter-ego de fiction puisse mourir).

Si la version américaine de Squid Game aligne les stars, comment pourrait-on encore croire au principe d’égalité devant la mort qui est l’essence même de la série ? Comment continuer à éprouver cette tension permanente que l’on a au visionnage de la série, si certaines figures deviennent intouchables par contrat ?
Le risque, c’est que Squid Game cesse d’être un jeu cruel pour devenir une scène de théâtre comme une autre, où les acteurs de prestige tordent les règles du jeu. Là où la série dénonçait un monde vérolé par l’argent, elle risquerait alors de reproduire exactement ce qu’elle critiquait.
L’intégralité de la série Squid Game est disponible sur Netflix.
J’attendais rien des saisons 2 et 3 et j’ai été agréablement surpris.
par contre la version américaine, je ferai sans doute l’impasse car à coup sur on aura une version plus sage de l’original.
La saison 1 avait un propos intéressant. Pas une révolution non plus… La 2 était vide… Je ne regarderai pas la 3.
Idem pour Alice in Borderlands. Très belle conclusion en fin de saison 2 (là où s’arrête le manga il me semble…) mais non il faut une carte joker et une 3e saison… On sait qui l’idée est mauvaise mais les gens ne peuvent pas s’empêcher de regarder donc bon… NETFLIX a t il vraiment tort ? Syndrome super héros. Tout le monde en a marre mais superman va faire des millions d’entrées…
C’était prévisible depuis le début le créateur de la série insister depuis le début après la fin de la saison 1 à rester sur cette note et terminer avec le phénomène qu’on lui connaît en 2021 ce n’est pas pour rien son instinct lui disait qu’il fallait s’arrêter là or c’est Netflix et les boîtes de prod qui ont insisté pour qu’il fasse une suite la preuve en est on voit immédiatement que la saison 2 et la saison 3 fait tache ça se ressent ça c’est fait juste pour meubler la satisfaction de Netflix et cela est valable pour tout avec les Marvel et DC les franchises essoré jusqu’à la moelle ex star wars et en série the walking dead la série pour moi qui est monté crescendo et a fini en apothéose restera breaking bad vince Gillian a terminer la série au bon moment où stranger things qui se terminera cette fin d’année je précise que je n’ai aucune préférence en terme de série
De toute façon c’est vérolé depuis le moment où le créateur de la série a affirmé faire la suite avant tout pour l’argent.
Squid Game c’est terminé, je ne regarderai pas Squid Game America.