Le Décaméron de Kathleen Jordan est un petit hit sur Netflix, mais connaissez-vous l’histoire vraie derrière la série ?
Petite bombe se déroulant dans l’Italie du XIVe siècle, Le Décaméron fait son effet sur Netflix, et s’est placé dans le top 10 monde de la plateforme pour sa première semaine (la série est disponible depuis le 25 juillet). L’histoire mêlant maladie, bon vin, meurtres et parties de jambes en l’air suit 10 Florentins se confinant pendant l’épidémie de peste noire qui a frappé le monde au milieu du siècle.
Avec son joli casting pétri de talent, Tony Hale (Veep, Arrested Development), Zosia Mamet (Girls) ou encore Tanya Reynolds (Sex Education), la série étonne par son ton grivois et désobligeant. Sauf que l’œuvre dont elle tire son titre n’a presque aucun rapport avec ce qui est mis à l’écran par la showrunneuse Kathleen Jordan. En effet, Le Décaméron est un recueil de poèmes italiens qui n’a rien à voir, ou presque, avec la série Netflix.

Le déca mais non ?
Giovanni Boccaccio, l’auteur de ce recueil, a bien vécu la peste noire en Italie. L’écrivain décrit au début du Décaméron, qu’il publie entre 1349 et 1353, comment la maladie infectieuse s’est développée au XIVe siècle. L’histoire du recueil de nouvelles est donc celle fictive de 10 Florentins partis à la campagne pour échapper à la peste noire, sauf que c’est presque là que les similarités avec la série Netflix s’arrêtent.
Car l’activité principale dans le recueil, c’est que pour passer le temps, les personnages se racontent des histoires, en cumulant une centaine en deux semaines. Chaque jour, un membre du groupe est élu Roi ou Reine, et a le loisir de choisir le sujet des histoires de la journée. Les thèmes sont larges, parlant tantôt d’amour voué à l’échec, d’acte de générosité, ou de tromperies. Boccaccio emprunte beaucoup de personnages venant du folklore, de mythes et même de véritables figures historiques de l’époque pour créer ses nouvelles.

Vous l’aurez compris, exit l’anthologie dans Le Décaméron version Netflix. C’est surtout le cadre et l’humour qui ont été gardés par Kathleen Jordan. Le véritable focus de la série se trouve dans la lutte des classes, surtout pendant une pandémie (le parallèle avec un certain confinement est assez évident à faire). L’adaptation change aussi un peu les personnages, et certains, comme Licisca (Tanya Reynolds) et Sirisco (Tony Hale), des serviteurs dans l’original, sont mis sur le devant de la scène.
On peut noter que Pier Paolo Pasolini avait tenté une structure plus proche du recueil pour son film Le Décaméron de 1971. Pour voir cette version modernisée et beaucoup plus déjantée, Le Décaméron est disponible sur Netflix.
En quoi est-ce la série du « moment » ?
Série à l’humour dépravé, je doute que ça cartonne.
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