Esprit Cathodique 23

Patrick Antona | 12 juillet 2008
Patrick Antona | 12 juillet 2008

Parce qu’il n’y a pas que le ciné et les DVD dans la vie. Et parce qu’il y a aussi la TV et qu’avec le nombre de chaînes hertziennes, celles de la TNT sans oublier surtout celles du câble et du satellite, il y a de quoi devenir fou à éplucher les programmes pour trouver THE film à voir confortablement installé dans son canapé. Ecran Large, par l'intermédiaire de son fin limier Patrick Antona, vous aide à vous y retrouver en vous offrant une sélection de ce qui serait sympathique de voir chaque semaine. Pas forcement le best of the best mais un melting-pot savamment préparé par le maestro. Voici le choix de cette semaine allant du 12 juin au 18 juillet 2008.

 

 

 

Samedi 12 Juillet

 

 

Femmes (The Women)

TCM

23: 35

 

De George Cukor, le réalisateur le plus classieux et le plus féministe de Hollywood (il fut d'ailleurs écarté de la réalisation de Autant en emporte le vent du fait de ce penchant), la vision sarcastique de ces femmes du monde, où les hommes sont absents, ne pouvait accoucher que d'un chef-d'œuvre, d'une finesse et d'une imparable modernité, et cela 60 ans avant Sex & the city. Tremblons à l'idée d'un remake qui est en cours de finition à Hollywood, même si le casting pléthorique semble alléchant.

 

 


 

 

 

Dimanche 13 Juillet

 

 

Le Loup-garou de Londres

Arte

20:40

 

Même si le film de John Landis tire sa notoriété d'avoir été le premier à montrer une transformation de lycanthrope en live continu, performance dû au talent du maquilleur Rick Baker qui gagna ainsi le tout premier Oscar décerné pour la discipline, Le Loup-garou de Londres est un habile mélange de comédie et d'horreur qui a permis de renouveler le genre au début des années 80, au même niveau que Hurlements de Joe Dante. Marque de fabrique représentative du talent aujourd'hui perdu de son réalisateur, des séquences-chocs et parfois incongrues, comme celles des monstres « nazis », réussissent à dynamiser grandement un récit quelque peu décousu.

 

 


 

 

 

Lundi 14 Juillet

 

 

La Vie future

Cine FX

21:00

 

Le cinéma SF allemand a Metropolis comme chef d'œuvre imparable, le cinéma anglais dispose lui de La Vie future, réalisé en 1936. Se basant sur les écrits de H.G. Wells, crédité aussi au scénario, le film est une formidable épopée détaillée sur cent ans, histoire du futur qui annonce avec prescience la 2° Guerre Mondiale à venir et ses ravages, posant les bases du genre post-apocalyptique et donnant la vision d'une cité futuriste et utopique des plus imposantes qui soit, la singulière Everytown au look Art Deco. Si le message philosophique présentant la croyance en la science toute puissante comme seul palliatif aux faiblesses des hommes peut nous paraître bien naïf, le film de William C. Menzies est une œuvre riche et intelligente, se clôturant sur une scène symbolique de premier vol sidéral, riche en espérance pour les temps à venir.

 

 


 

 

 

Mardi 15 Juillet

 

 

Pat Garrett et Billy le Kid

Arte

21:00

 

Film mutilé en son temps par les producteurs, le dernier western de Sam Peckinpah est désormais visible dans sa vision intégrale de plus de 2h00 et permet enfin de saisir toute la charge démystificatrice, rivant le clou du genre western tel qu'il était alors magnifié aux USA. Reposant sur l'affrontement colt à la main entre deux des figures les plus célèbres de l'Ouest (interprétés par James Coburn et Kris Kristofferson), Sam Peckinpah brosse le portrait, non pas de deux adversaires, mais plutôt celui de deux compagnons aux personnalités pas si éloignées l'une de l'autre (qui est le bon ? qui est le méchant ?) et se fait le chantre de la perte d'une certaine innocence américaine. Cette ballade crépusculaire est en outre magnifiée par deux chansons de Bob Dylan, Billy's Song et la trop célèbre Knockin' on Heaven's Door.    

 

 


 

 

 

Mercredi 16 Juillet

 

 

Voyage au centre de la Terre (1959)

Scj-Fi

20:45

 

Parallèlement à la vision du film en relief qui sera diffusé sur les écrans cette semaine, vous pourrez parfaire votre culture de Jules Verne avec le millésime 1959 de Voyage au centre de la Terre, version plus respectueuse du matériel d'origine. Seule entorse, les producteurs avaient poussé pour inclure des chansons, présence du crooner Pat Boone oblige, mais l'ensemble demeure mémorable grâce à l'interprétation de James Mason, impeccable en héros vernien, aux imposant décors, son rythme soutenu et ses effets photographiques de qualité  (on regrettera l'utilisation de reptiles « maquillés » censés représenter des dinosaures) qui ont conservent tout leur charme.

 

 

 
 

 

 

 

Jeudi 17 Juillet

 

 

Les Mille et une nuits érotiques

Cinecinema Culte

20:45

 

Plaisir coupable de la semaine, Les Mille et une nuits érotiques signées Antonio Margheriti en 1972 est une de ces innombrables polissonneries italiennes et autres Decamerotici produites à la suite du succès des films de Pasolini. Le réalisateur italien, qui a touché à tous les genres, du space-opera au western en passant par le peplum et l'horreur gothique, dispose cette fois-ci de moyens conséquents pour réaliser un film amusant et  excitant, magnifiés par la beauté de la blonde Barbare Bouchet et de la brune Femi Benussi, reines de l'exploitation italienne des 70's, et qui renoue avec bonheur avec la veine libertaire et satirique qui transpiraient des contes arabes tels qu'ils avaient été initialement écrits.

 

 

 

Vendredi 18 Juillet

 

 

Génération Proteus

TCM

23 :25

 

Donald Cammel a réalisé peu de films dans sa carrière, quatre au total. Remarqué pour sa collaboration avec Nicholas Roeg sur Performance en 1970, il tenta l'aventure solo avec le thriller cybernétique Génération Proteus, classique histoire de révolte de l'ordinateur sur l'homme mais dont le traitement particulier lui a permis de demeurer un des sommets du genre. Adoptant la forme du suspens en lieu clos avec Julie Christie séquestrée dans son appartement par la création de son mari, le film dévie vers la parabole philosophique avec la quête d'humanité entamée par le super-computer Phase IV, débouchant au final sur la conception d'une descendance.

Cammel réalisa par la suite le thriller White of the Eye en 1986 puis se suicida en 1996, complètement désillusionné suite au charcutage subi par son dernier opus, le troublant Wild Side avec Anne Heche et Christopher Walken.

 

 


 

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