Hazbin Hotel : 3 raisons de découvrir cet anti-Disney d'enfer sur Amazon Prime Video

La saison 1 de la série Hazbin Hotel est disponible en intégralité depuis le 2 février sur Prime Video. Voici 3 raisons de découvrir cette petite perle animée.

Avant d'être une série Amazon, Hazbin Hotel a commencé sous la forme d'un projet amateur, sorti directement sur YouTube. L'animatrice Vivienne Medrano a pu, grâce à une campagne sur son Patreon, sortir un pilote le 28 octobre 2019. Cet épisode, qui a actuellement atteint les 98 millions de vues, a donc connu un bel engouement. Ce simple moyen-métrage a rapidement eu droit à plusieurs dérivés : des web-comics, des chansons et même un spin-off avec la série Helluva Boss.

Amazon a vite compris le potentiel de cet univers et a donc commandé une série, produite avec Bento Box Entertainement et A24. Les premiers épisodes sont sortis le 18 janvier 2024 et se sont aussitôt imposés comme un immense succès. En effet, selon Prime Video, Hazbin Hotel s'est placée n°1 des visionnages de la plateforme, dans 46 pays. Et quand on voit le résultat, on se dit que cette petite pépite d'animation mérite entièrement son carton. Voici trois bonnes raisons de plonger dans cet univers démoniaque.

voyage jusqu'au bout de l'enfer

La série Hazbin Hotel pose un cadre très accueillant : celui de l'enfer. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que Vivienne Medrano en propose une vision originale. La créatrice illustre ce monde infernal comme une ville sordide (inspirée de New York ou Los Angeles, selon ses dires), principalement constituée de lieux qu'on assimile aux péchés : des bars, des clubs de strip-tease, des studios pour films pornos, etc.

Cependant, la série présente une animation et une charte graphique très cartoonesques, limite enfantines, créant ainsi un décalage comique des plus savoureux. Ce choix se ressent notamment dans la colorimétrie qui oscille entre un rouge sanguinolent et un rose fuchsia plus doux, pour faire joliment cohabiter agressivité et tendresse.

Cinquante nuances de rouge

Le décalage se ressent également dans les chara-designs, on ne peut plus variés. Les personnages arborent tous des visages ronds et de grands yeux, aussi mignons qu'angoissants. Cette apparence candide se ressent également à travers les traits épais contourant les personnages, rappelant plusieurs séries pour enfants à la Cartoon Network.

Évidemment, Hazbin Hotel n'est pas la première oeuvre à proposer ce genre de mélange propice à l'humour noir. On pourrait citer certaines séries humoristiques, comme Happy Tree Friends, à la différence qu'ici, la série ne cherche pas uniquement à faire dans le gag et la parodie. D'un côté, Hazbin Hotel aborde certains sujets sombres avec sérieux (tels que les abus psychologiques et sexuels). De l'autre, la création de Medrano assume entièrement un esprit fleur bleue, qui ne fait pas dans le second degré. 

Charlie Morningstar, une princesse Disney dans un monde de cinglés

chantons sous une pluie de sang

Et pour bien porter ce joyeux univers, quoi de mieux que des chansons ? Que vous aimiez ou non les comédies musicales, Hazbin Hotel devrait vous plaire. Cette production met en scène diverses séquences musicales, nous faisant passer par toutes les émotions, alternant entre le pur délire et l'émotion la plus authentique.

Certains morceaux, particulièrement ceux interprétés par la protagoniste Charlie, se présentent comme de purs spectacles dignes de Broadway. Une vraie magie à la Disney se ressent dans ces chansons, emplies de messages sur la ténacité, le pardon ou l'entraide (particulièrement dans les morceaux Happy Day In Hell, It Starts With Sorry ou Finale).

Quand tu manques de t'étouffer en chanson (c'est ce qui manque, dans les Disney)

Les chansons sont portées par une mise en scène follement dynamique, les décors, couleurs et lumières s'adaptant entièrement à l'esprit de chaque morceau. De plus, les styles de musique varient complètement, selon le personnage qui chante. Le personnage d'Adam (oui, Adam de la Bible) explosera ainsi vos tympans avec du rock, tandis qu'Alastor proposera plutôt du jazz, Angel de la pop, etc.

On a aussi droit à plusieurs super battles en chansons !

la morale remise en question

Mais si la série parvient autant à attendrir et émouvoir, c'est aussi parce qu'elle transmet de vrais messages de tolérance. Par son décor et son intrigue, Hazbin Hotel questionne les notions de Bien et de Mal. Les anges, habituellement représentants de la droiture dans diverses croyances, sont ici présentés comme les antagonistes. Medrano a malgré tout l'intelligence de ne pas entièrement inverser les rôles, évitant ainsi tout manichéisme grossier.

Plusieurs thématiques progressistes sont partagées, en sous-texte. Le personnage d'Angel, qui a signé un pacte avec son patron, représente très justement les personnes victimes d'abus psychologiques ou physiques. On peut également percevoir une critique de la religion, à travers une forte représentation des identités queer. Encore une fois, la série n'affirme rien, le questionnement fait son chemin tout seul.

L'emprise psychologique, représentée par un pacte démoniaque

Malgré toutes ses critiques envers la moralité, et possiblement la religion, la série affirme surtout un esprit très tolérant. Hazbin Hotel délivre avant tout de touchants messages à propos de la rédemption. Les différentes morales sont transmises avec autant de dureté que de naïveté, les rendant ainsi particulièrement impactantes. On en ressort le sourire aux lèvres, et la profonde envie de revivre une "putain de bonne journée en enfer", avec la saison 2.