Sons of Anarchy - Saison 1

Sandy Gillet | 9 octobre 2009
Sandy Gillet | 9 octobre 2009

Ceux qui regrettent la disparition des Soprano peuvent se réjouir puisque arrive Sons of Anarchy (SOA pour les intimes), un show crée par Kurt Sutter, l'un des scénaristes et producteurs de The Shield, diffusé sur M6 à partir du 9 octobre en seconde partie de soirée. SOA raconte l'histoire d'une bande de « bikers » qui a élu domicile dans une petite ville de Californie depuis deux générations. Elle y fait ouvertement régner la loi et l'ordre s'appuyant ou non sur la police locale et tire de substantiels revenus d'un trafic d'armes devenu avec le temps un pré carré leur permettant d'arroser principalement un gang de L.A. qui se fait appeler One-Niners (petit clin d'œil au passage à The Shield).

 

 

 

Bien entendu ce juteux commerce attise les convoitises et les membres du SAMCRO (Sons of Anarchy Motorcycle Club Redwood Original) doivent défendre leurs intérêts contre deux bandes rivales qui ne veulent rien d'autre que prendre le contrôle de la ville mais aussi contre la police fédérale qui commence à s'intéresser de trop près à leurs activités. Si ce fil rouge scénaristique permet de satisfaire le cahier des charges d'une première saison pour le moins haletante et pleine de rebondissements, ce n'est pourtant pas ce qui lui permet de se distinguer de la production courante dans le genre. C'est que Kurt Sutter a insufflé à tout cela un liant humain très fort en s'attardant plus que de raison aux rapports que l'on découvre épisodes après épisodes de plus en plus complexes entre une ville, les membres du SAMCRO et leurs femmes. Les femmes oui, de celles qui sont ici comme de véritables pulsations cardiaques pour une série qui au final leur doit tout.  À la fois vecteur de beaucoup de frustrations, peines et joies, détentrice dans l'ombre du véritable pouvoir, marâtre ou junkie, amoureuse transie ou en révolte contre le système... elles donnent à SOA ses lettres de noblesse et le potentiel indéniable pour en faire un show riche, impitoyable et qui peut tenir la distance sur plusieurs saisons.

 

 

 

Pour cela Sutter s'appuie sur un cast quatre étoiles qui mélange habilement têtes quasi inconnues et acteurs qui ont déjà pas mal baroudés sur le petit et parfois grand écran. Tous assument cette part d'humanité et s'emploient à affiner des personnages jamais caricaturaux et toujours détonants. À commencer par Charlie Hunnam découvert dans la version UK et originale de Queer as Folk qui joue ici le jeune Jax Teller, le numéro 2 dans la hiérarchie du clan. Figure de proue de la série, c'est en effet en sa compagnie que nous traversons cette première saison, il est aussi celui par qui le doute arrive quant à la finalité même du SAMCRO. Celui qui découvre en fait dès le premier épisode un manuscrit écrit par feu son père expliquant les raisons qui l'ont poussées à créer cette « famille », entre volonté de renverser un ordre établi et imposé non pour s'en affranchir mais pour mieux en recréer un autre plus à même de respecter les valeurs auxquelles il croyait. C'est là tout le sens ici du mot anarchie, sorte d'utopie assumée et mise à mal quotidiennement par Clay Morrow, le chef du clan interprété par l'extraordinaire Ron « Hellboy » Perlman dont la seule motivation est de garder tout son petit monde soudé. Et cela à n'importe quel prix. Il est soutenu en cela et d'une manière indéfectible par Gemma Teller Morrow (Katey Sagal découverte dans les années 80 avec la série culte Mariés, deux enfants), devenue sa femme à la mort du père de Jax Teller.

 

 Maggie Siff

 

Autour de ce trio central gravite une multitude de personnages qui assure au show son extraordinaire dynamisme et sa profonde richesse. Les plus récurrents et saillants sont Tara Knowles (envoûtante Maggie Siff vue dans Mad Men, une autre série réussie), ex petite amie de Jax Teller revenue on ne sait pourquoi à Charming une décennie après, son diplôme de chirurgien brillamment obtenu en poche et Wendy Teller qui comme son nom de famille l'indique est la femme de Jax avec qui elle s'est séparée depuis quelques mois. Enceinte de 6 mois et droguée jusqu'au yeux, on la découvre s'enfonçant dans une sorte de dépression qui met en danger sa vie et bien entendu celle du bébé en devenir. Interprétée par une Drea de Matteo que Les Soprano avait propulsé sur le devant de la scène, elle contribue au sentiment énoncé du début, comme une filiation évidente et déjà assumée.

 

Index : 

Liste des épisodes de la saison 1 :

1.01 : Pilote (Pilot)
1.02 : Le sang et les balles (Seeds)
1.03 : Chasse à l'homme (Fun Town)
1.04 : Unification (Patch Over)
1.05 : Retour de flammes (Giving Back)
1.06 : Frères d'armes (AK-51)
1.07 : Notre parole, notre honneur (Old Bones)
1.08 : Bloody Sunday (The Pull)
1.09 : Descente aux enfers (Hell Followed)
1.10 : Epouses et concubines (Better Half)
1.11 : Le piège (Capybara)
1.12 : Protéger les innocents (The Sleep of Babies)
1.13 : La Révélation (The Revelator)

 

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