Episodes Saison X-Files Saison 10 épisode 6 : la Vérité est vraiment ailleurs

Médiocre, quand elle ne fut pas catastrophique (exception faite de deux épisodes réussis) cette saison 10 de X-Files se conclut comme elle a commencé, à savoir dans gloubi-boulga aussi indigeste que dénué d’intérêt.

Après que nos héros aient manifestement oublié, pendant six semaines, qu’ils avaient déniché un complot menaçant l’humanité d’une ampleur inédite, l’intrigue introduite dans l’épisode 1 refait surface. En gros, toute la planète se met subitement à mourir de toutes les maladies du monde, tout ça à cause des vilaines expérimentations génétiques des vilains intrigants emmenés par l’Homme à la Cigarette. Et Mulder a disparu, ce qui n’arrange rien.

Voilà donc le point de départ de cet épisode, dont l’intrigue seule aurait largement mérité 6 épisodes de développement. Le résultat est donc une catastrophe absolue. L’épisode s’avère pratiquement dénué de toute action, les protagonistes étant obligés de faire avancer l’intrigue à coups de dialogues assommants, d’énormes deus ex machina ou tout simplement d’accélérer en permanence la narration, ce qui interdit au récit d’avoir le moindre impact.

Pas le temps donc de s’inquiéter véritablement du sort de l’humanité, ou de Mulder, ou de qui que ce soit, ni de mesurer le poids des révélations, qui nous sont jetées au visage avec une absence d’effets dramatique. C’est bien simple, alors que les enjeux de la série n’ont jamais été plus importants (l’humanité se meurt et un des héros est agonisant), jamais l’intégralité de son équipe n’a eu l’air de s’en moquer autant.

La réalisation, la photographie et le montage font une nouvelle fois preuve d’une pauvreté alarmante, comme si X-Files avait totalement perdu l’ingrédient fondamental qui faisait son charme : l’étrangeté. Tout ici est froid, fonctionnel, superficiel, rien ne vient détonner ou relever notre intérêt. Le pompon vient sans doute de l'utilisation grossièrement incohérente des personnages. Mulder se transforme en un mélange malvenu de Droopy et Action Man, tandis que Scully entreprend très calmement de sauver l'humanité avec un vaccin express, à coup de boîte de pétris et de transfusions qui feraient honte aux scénaristes de World War Z.

Enfin, la conclusion de l’épisode ressemble en tout point à une sinistre mascarade. Premièrement, elle est si floue qu’on voit mal comment de nouveaux épisodes pourraient aisément enchaîner.  Mais surtout, elle insiste lourdement sur la possibilité que le nouveau duo découvert dans l’épisode 5 remplace (au moins partiellement) les légendaires Mulder et Scully.

Au-delà de l’agacement engendré par la mise en avant d’un couple d’endives reprenant vainement la dynamique de leurs prédécesseurs, on se demande bien quel était l’intérêt de ramener Duchovny et Anderson, manifestement aussi intéressés par leurs rôles que Donald Trump par la trigonométrie, si l’idée était de nous proposer à terme un reboot en bonne et due forme du show.