Episodes Saison What If...? saison 1 épisode 8 : la revanche d'Ultron sur Marvel

Pour son avant-dernier épisode de la saison, What If...? dévoile une version encore plus puissante et maléfique d'Ultron et continue de planter le décor avant son grand final, plus important qu'il n'y paraît.

Piles non-incluses

LE MÉCHANT DE FER

Contrairement aux précédentes aventures, qui s'articulaient essentiellement autour des héros de Marvel et de leurs versions alternatives, ce huitième épisode de What If...? choisit de s'éloigner des gentils pour se consacrer à un des grands méchants du MCU, Ultron, en réimaginant les événements d'Avengers : L'Ère d'Ultron. Dans cette réalité, le super-vilain robotique n'a pas été vaincu par les Avengers comme prévu, mais a poursuivi son plan d'instauration de la paix dans le monde en transférant sa conscience dans le synthézoïde en vibranium qu'est devenu Vision et en réunissant les Pierres d'Infinité convoitées par Thanos, pouvant ainsi remodeler le monde à son image.

Alors que Loki essayait de s'en détacher en les transformant en presse-papiers et initiait une nouvelle ère pour le MCU, avec le multivers et sa multitude de réalités (comme le répète le Gardien à chaque épisode), Marvel se raccroche encore et toujours aux Pierres d'Infinité, qui reviennent à Ultron avec une facilité déconcertante, voire absurde. Cette version ultime du personnage étant apparue à la toute fin du septième épisode sur le Thor fêtard, la série enterre donc définitivement l'approche anthologique (avant la réunion tant attendue des Gardiens du Multivers dans le dernier épisode) et expose un peu plus ses failles béantes en termes de cohérence et de narration, mais respecte enfin son concept.

C'est ça qu'on appelle "couper la poire en deux" ?

Inexploités jusqu'à maintenant, Natasha Romanoff et Clint Barton incarnent le dernier espoir de l'humanité dans un scénario haletant, mais même si l'archer hérite d'une apparence post-apocalyptique inspirée d'Old Man Hawkeye et qu'il prouve à nouveau sa valeur au sein des Avengers, il est quand même peu plausible que les deux anciens agents du SHIELD soient les deux seuls à survivre à un holocauste nucléaire. Mais comme ils peuvent résister aux radiations et au froid extrême, tout est possible.

L'émotion, la tension et les enjeux résident essentiellement dans leurs dialogues et dans la mission qu'ils doivent accomplir pour essayer d'arrêter Ultron. Cependant, le rythme du récit est trop soutenu pour que la dynamique entre les deux personnages puisse s'établir et porter le récit. L'épisode dégage une ambition sincère et donne l'impression que Marvel est capable de délaisser ses pitreries lorsque la situation l'exige (contrairement à celui sur les Marvel Zombies), mais la série n'a pas le temps de déployer son potentiel et ne repose finalement que sur la mythologie du MCU et les liens entre les derniers épisodes, laissant les néophytes sur le bas-côté.

Entre deux poses

WATCHMEN

Comme d'habitude, le scénario convoque les œuvres de l'univers étendu de Marvel pour alimenter le fan-service et faire apparaître certains lieux et personnages bien connus du MCU au détour d'une pirouette scénaristique grossière. La série se décide finalement à tirer profit de l'animation, mais ne peut pas lutter contre la rigidité de plusieurs mouvements et la pauvreté visuelle. Malgré quelques fulgurances lorsque Clint et Natasha se retrouvent face à une armée de robots tueurs ou quand le Gardien affronte Ultron à travers plusieurs univers, le rendu est trop laid et approximatif pour convaincre ou proposer le spectacle attendu et espéré.

Après huit épisodes en tant que narrateur omniscient qui comble les trous et rappelle ce qui s'est passé dans les films du MCU, le Gardien trouve enfin une utilité. Son refus d'intervenir dans la continuité ressemble presque à un message annonciateur avant qu'Eternals aborde l'absence du groupe pendant Avengers : Endgame. 

Eh, mais t'es le mec qui parle pendant le générique !

S'il est intéressant de voir à quoi aurait pu ressembler la victoire d'Ultron et cette version ultime du méchant de Marvel, qui s'apparente presque à Galactus au détour d'un plan, le personnage n'est jamais aussi menaçant ou charismatique qu'il voudrait (et devrait) l'être. S ans doute à cause de son design atroce ou de l'absence de James Spader, remplacé par la voix quelconque de Ross Marquand pour le doublage du méchant.

Avec son timbre grave et sérieux, qui se rapproche de celui de Scarlett Johansson, et avec son expérience sur le doublage de Poison Ivy dans Harley Quinn, Lake Bell correspond parfaitement au personnage de Natasha Romanoff tandis que Jeremy Renner s'efforce de réciter son texte avec un minimum d'entrain et rendrait presque son personnage sympathique, en attendant que Hawkeye s'en charge.

Fringale nocturne

Après avoir suffisamment joué avec les héros du MCU, What If...? relie ses différentes intrigues et prépare le terrain pour son grand final, dont dépendra le sort du multivers (quel suspense insoutenable). L'histoire n'était certainement pas aussi touchante ou bien gérée que celle de la version maléfique du Docteur Strange, mais par rapport à ce que la série a proposé habituellement, ce huitième épisode apparaît presque comme une délivrance. Reste à savoir si le neuvième et dernier sera une rédemption ou un massacre.

What If...? est diffusée depuis le 11 août sur Disney+, avec un nouvel épisode chaque mercredi