Test Like a Dragon : Ishin ! – la saga japonaise avait-elle besoin de ce remake ?

Marvin Montes | 21 février 2023
Marvin Montes | 21 février 2023

Après son brutal (et réussi) changement de direction à l'occasion de son dernier opus canonique Yakuza : like a Dragon, la série fétiche des studios Ryû Ga Gotoku renoue avec ses racines de beat them all le temps d'un remake. Like a Dragon : Ishin ! transporte ainsi les figures emblématiques de la saga au temps des samouraïs. Dix ans après sa sortie initiale, le jeu en vaut-il toujours la chandelle ?

 

bye bye kamurocho

Auparavant appréciée par un nombre limité d'amateurs éclairés, la saga Like a Dragon – telle que dénommée désormais en occident, en lieu et place de son précédent titre Yakuza toujours employé au Japon – a connue une hausse exemplaire de popularité. Dans la foulée de ses derniers épisodes principaux et de ses spin-offs Judgment et Lost Judgment, la série de jeux développés sous l'égide de Sega s'attire depuis quelque temps les bonnes grâces d'un public plus généraliste. L'objectif des studios Ryû Ga Gotoku est donc de battre le fer (du sabre) tant qu'il est encore chaud.

Initialement sortie au Japon en 2014 sur consoles PlayStation 3 et 4 sous la dénomination Yakuza : Ishin !, la dernière parution occidentale de la saga est donc un remake. Plus question ici de combats au tour par tour comme dans Yakuza : Like a Dragon, cette revisite d'un ancien épisode s'appuyant bien sur son gameplay d'époque, autrement dit : sur celui d'un pur beat them all.

 

Like a Dragon : Ishin ! : photoTrancher dans le vif

 

Dans Like a Dragon : Ishin !, le changement le plus notable, comparativement aux six premiers jeux estampillés Yakuza, se situe dans l'époque abordée. Les amateurs de la série ont en effet l'habitude d'arpenter les quartiers Japonais contemporains reproduits  à l'échelle 1:1, et en premier lieu, le récurrent Kamurocho. Cette fois-ci, la saga laisse de côté l'ébullition de Tokyo ou Osaka pour basculer vers le crépuscule de l'ère Edo, plus précisément en 1867. Une période où les samouraïs, bien que toujours présents, font office de reliquats d'un passé révolu.

À cette époque, qui prépare le pays du Soleil levant à son ouverture vers l'extérieur après une autarcie de plus de 200 ans, le Japon est en proie à de nombreuses guerres intestines. Diverses factions s'affrontent quotidiennement et personne ne semble en mesure de maintenir l'ordre. Le pays menace à chaque instant de basculer dans le chaos le plus total.

 

Like a Dragon : Ishin ! : photoTournés vers le passé

 

C'est dans ce contexte plus que tourmenté que nous découvrons Sakamoto Ryoma, samouraï de rang inférieur, de retour dans sa ville natale de Tosa après une année d'entrainement au maniement du sabre. À la suite d'un prologue concis permettant au joueur de prendre quelques marques, Ryoma assiste impuissant au meurtre sanglant de son mentor. Avec pour seule piste le style de combat pratiqué par l'assassin, le ronin s'exile dans la ville de Kyo et entame une quête vengeresse qui fera trembler jusqu'aux fondations du pays.

Les connaisseurs l'auront probablement relevé : Sakamoto Ryoma est un véritable personnage historique, ayant oeuvré à la fin de l'ère Edo dans le sens de la chute du Shogunat. Sa destinée est évidemment romancée dans le jeu, tout comme celle du Shinsen-Gumi, une milice de sabreurs présents dans les rues de Kyoto. Dans Ishin !, Ryoma est d'ailleurs représenté sous les traits de Kazuma Kiryu, alias le dragon de Dojima, figure centrale des six premiers jeux de la saga.

 

Like a Dragon : Ishin ! : photoGTA : Kyoto

 

Good morning kyoto

C'est donc dans la ville de Kyo, reproduction partielle du Kyoto de la fin des années 1860, que se déroule la majeure partie de l'aventure Like a Dragon : Ishin !. Il faudra d'ailleurs une vingtaine d'heures pour arriver au bout de la quête principale, et bien plus pour appréhender l'ensemble des activités secondaires à disposition. Une durée de vie moins charnue que celle à laquelle la série nous avait dernièrement habituée, mais loin d'être déshonorante. 

L'environnement du jeu a ceci de paradoxal qu'il peut émerveiller autant qu'il peut décevoir. Découpée en quartiers de taille modeste, Kyo est une ville relativement agréable à parcourir. Surtout, les rues de l'ancienne cité impériale regorgent de distraction en tout genre. Mini-jeux divers et variés, bars à chansons et même entretien de ferme, les journées passées à Kyo se suivent, mais se ressemblent rarement. Il ne sera pas rare, dans la grande tradition de la saga, de se diriger vers un objectif important, avant de se faire aborder par un passant pour finalement nouer une amitié improbable ou se retrouver dans une situation des plus incongrues.

 

Like a Dragon : Ishin ! : photoUn héros, trois ronins, une foule de possibilités

 

Malheureusement, tout n'est pas rose dans l'empire du Soleil levant. Bien que le travail effectué par Ryû Ga Gotoku soit souvent honorable (notamment lors des cinématiques), il n'est pas rare que le jeu soit confronté aux limites techniques inhérentes à sa fenêtre de sortie initiale. N'oublions pas que nous nous trouvons devant un monde ouvert pensé pour être supporté techniquement par une PlayStation 3 en fin de vie.

De fait, malgré le nombre d'interactions possibles, les rues de Kyoto sont souvent dépeuplées, et les temps de chargement masqués par la longueur de certaines ruelles. La réalisation du titre souffle ainsi le chaud et le froid, si bien qu'il est parfois difficile d'établir une franche limite entre remaster et remake intégral.

 

Like a Dragon : Ishin ! : photoThis is the way

 

armé et dangereux

En revanche, s'il est bien un domaine au sein duquel Like a dragon : Ishin ! excelle, c'est celui des combats. Certes, le jeu de Sega s'appuie toujours sur des mécaniques de beat them all plutôt communes, mais il faut garder à l'esprit qu'il le fait avec une efficacité confondante. Pour mener à terme son obsession vengeresse, Ryoma peut compter, en sus de ses poings, sur l'emblématique katana, mais aussi sur un pistolet. Car oui, la poudre à canon a fait son entrée dans l'ère féodale et même le samouraï ne peut résister à une touche de modernité.

Le tout s'articule autour de quatre systèmes de combat qu'il est possible d'alterner à volonté. D'abord, il y a le bagarreur, qui permet au ronin de ne compter que sur ses poings, puis le bretteur, qui fait la part belle au sabre. Vient ensuite le tireur qui, comme son nom l'indique, est porté sur l'utilisation de l'arme à feu. Enfin, le spectaculaire danseur endiablé permet d'utiliser à la fois l'épée et le pistolet, en échange de l'impossibilité de bloquer les attaques adverses.

 

Like a Dragon : Ishin ! : photoL'homme qui tire plus vite que son ombre

 

Toutes ces capacités sont évidemment évolutives et dépendent moins des situations rencontrées que des préférences du joueur. Quoi qu'il en soit, entamer la santé d'un ennemi à distance avant de l'attaquer au sabre pour le terminer d'un coup de sandale bien placé conserve quelque chose d'infiniment grisant, y compris après plusieurs heures de jeu (et des dizaines de combats aléatoires.)

Que penser finalement de ce remake tardif ? Après avoir terminé le voyage, le constat est sans appel : la formule Like a Dragon fonctionne toujours aussi bien, et ce, peu importe la temporalité dans laquelle elle se développe. Malgré ses limites techniques – la saga n'a, de toute manière, jamais lutté sur le terrain de l'excellence graphique – Ishin ! n'a aucune difficulté à répondre aux attentes des nombreux amateurs n'ayant pas encore eu le loisir de le découvrir. Un indispensable pour les fans, et un jeu d'action très solide pour les autres.

Test effectué sur Xbox Séries X. Like a Dragon : Ishin ! est disponible sur Windows, Xbox One, Xbox Series, PlayStation 4 et PlayStation 5 depuis le 21 février 2023

 
Like a Dragon : Ishin ! : photo

Résumé

Le sans-faute de Ryû Ga Gotoku se poursuit avec Like a Dragon: Ishin !. En dépoussiérant les aventures de Sakamoto Ryoma, la saga offre à ses fidèles amateurs un nouveau terrain de jeu plaisant, et aux non-initiés une jolie porte d'entrée vers son univers.

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commentaires
Arnaud (le vrai)
22/02/2023 à 09:45

Grand fan de la saga depuis le Yakuza 0 jusqu’au Yakuza 7 en passant par les Judgments, tous platiné a 100%, j’avais une putain de frustration de ne pas pouvoir faire ce Ishin parce que pas traduit ne serait qu’en anglais

Enfin ça va être possible de poncer ce jeu, trop content !!!!
Si y a une saga ultime en JV c’est bien la saga des Ryu Ga Gotoku !!!!

anka0807
21/02/2023 à 16:11

entre la saga Yakuza et la saga Judgment RGG régale trop

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