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Microsoft : ENCORE des licenciements malgré un chiffre d’affaire énorme chez Xbox

Par Jacques Laurent Techer
12 septembre 2024
Microsoft ENCORE des licenciements malgré un chiffre d'affaire énorme chez Xbox © Canva Activision-Blizzard

Après la débauche d’argent pour acheter Activision, Microsoft vient d’annoncer une vague de licenciements.

L’achat de la méga-structure Activision-Blizzard par Microsoft a été l’un des feuilletons de l’année fiscale 2022-2023. Un soap-opera tragi-comique qui s’est conclu par l’achat d’Acti-Blizz pour la somme dantesque de 75,4 milliards de dollars. À la question pourquoi Microsoft rachetait Activision, il y a une réponse en évidence : l’immense catalogue de licences d’Activision, avec Call of Duty, Diablo, Overwatch

Tout semblait aller mieux dans le meilleur des mondes, les grosses huiles comme Bobby Kotick ont reçu leur parachute doré et se sont fait la malle, et Microsoft n’avait plus qu’à piocher dans le catalogue pour lancer des blockbusters à la chaine sur le marché. Sauf que les choses sont bien plus compliquées que ça dans le monde de l’économie du jeu vidéo.

Malgré un nouveau chiffre d’affaires record de 211,9 milliards de dollars en 2023, et un chiffre d’affaires de 64 milliards pour sa branche Gaming, Microsoft avait annoncé une vague de 1900 licenciements en janvier 2024. Cette fois-ci, Phil Spencer remet une tournée de remerciements sur la table, et ce sont 650 autres emplois qui sont menacés, principalement dans l’écurie Activision-Blizzard.

Et si le vrai cauchemar d’Acti-Blizz c’était Microsoft ?

Microsoft, Macro-hard

Phil Spencer, actuel patron des Xbox Game Studios et responsable de la marque Xbox, a adressé un courrier à ses employés le matin du 12 septembre 2024. Une lettre divulguée par le journaliste Stephen Totilo, sur le site Gamefile, qui fait état de coupes chirurgicales dans les branches « corporatives et de soutien« . Une action principalement justifiée par le fait que suite à l’assimilation d’Activision-Blizzard, de nombreux postes auraient existé en doublons, et seraient donc théoriquement devenus inutiles.

« Au cours de l’année écoulée, notre but a été de minimiser les perturbations tout en accueillant de nouvelles équipes et en leur permettant de fournir le meilleur travail. Dans le cadre de l’alignement de notre structure d’équipe post-acquisition et de la gestion de notre activité, nous avons pris la décision de supprimer environ 650 emplois au sein de Microsoft Gaming, principalement dans les fonctions corporatives et de soutien, afin d’organiser notre activité pour une réussite à long terme. »

Microsoft en plein élagage

N’oublie pas ton parachute

Phil Spencer ne se perd pas en circonvolutions dans sa lettre, et passe rapidement sur la décision prise en haut lieu, pour préciser que dans son immense mansuétude, Microsoft et sa branche Gaming allaient fournir un accompagnement aux personnes qui seront licenciées. Accompagnement qui comprendra une couverture sociale, et une « aide à la réinsertion », pour le peu de chose que cela veuille dire. Des solutions d’accompagnements qui changeront en fonction des pays concernés, afin de coller aux lois locales.

« Nous sommes profondément reconnaissants pour les contributions de nos collègues qui apprennent qu’ils sont touchés. Aux États-Unis, nous les soutenons avec des solutions de sortie incluant des indemnités de départ, une couverture santé prolongée et des services d’aide à la réinsertion pour faciliter leur transition ; en dehors des États-Unis, ces solutions varieront en fonction des lieux. »

Overwatch, l’une des mannes financières d’Activision

S’il faut tirer une chose positive de cette annonce, ce sera le fait que Phil Spencer ait garanti noir sur blanc que « aucun jeu, appareil ou expérience ne sera annulé et aucun studio ne sera fermé dans le cadre de ces ajustements aujourd’hui« . Les projets en cours en interne sont donc tous maintenus, ce qui s’avère plutôt rassurant, au moins sur du court et moyen terme. Mais personne ne reste à l’abri d’un nouvel écrémage pour autant.

Cette vague de licenciement est une nouvelle amputation dans les membres de la structure Gaming de Microsoft. En début d’année, ce sont 1900 personnes qui avaient été renvoyées, ce qui avait provoqué l’annulation de plusieurs projets, dont le mystérieux Odyssey chez Blizzard qui restera obscur à tout jamais, et les fermetures à la chaine des studios Arkane Austin (Prey), Tango Gameworks (Hi-Fi Rush) – qui a pu ressusciter en partie chez Krafton – ou la branche française de Bethesda.

Hi-Fi Rush, l’une des perles du Game Pass

D’après les données de Statista, sur le premier semestre 2024, il y aurait déjà eu au moins 11 000 licenciements dans l’industrie du jeu vidéo. Avec les licenciements effectués par Microsoft, ce chiffre passe la barre des 11 500. Pendant l’année 2023, ce sont 11 250 postes qui ont été supprimés au cours de l’année entière, contre 8 500 en 2022. En moins de trois ans, ce sont donc plus de 31 000 personnes qui ont perdu leur emploi dans le secteur du JV.

En élargissant les recherches au secteur de la tech au sens large, il y aurait eu plus de 135 000 licenciements dans ce secteur. Un domaine largement sinistré d’un point de vue social et humain, malgré des bénéfices toujours plus ahurissants. En 2023, le secteur a généré 187,7 milliards de dollars de recettes, dont un peu plus de 6 milliards rien que sur le territoire français.

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