Preview Final Fantasy 16 : on a testé le nouveau jeu, et ça donne envie

Final Fantasy XVI débarque le 22 juin, et Écran Large a eu l’occasion de jouer aux premières heures du jeu. On partage ici nos premières impressions.

NOTE : La version d’essai du jeu que nous avons pu tester est différente de la version définitive qui sortira en juin. Cet article est sans spoilers.

Final Fantasy XVI sera le premier Final Fantasy next-gen et, de fait, les fans en attendent énormément. Pour ne pas rater le coche, Square Enix a choisi de confier son ambitieux titre au talentueux Naoki Yoshida, producteur expérimenté de la firme. C'est leur homme providentiel, celui qui a miraculeusement sauvé Final Fantasy XIV du naufrage en 2014, pour en faire le MMORPG le plus populaire du monde, à l'heure actuelle. Un exploit qui a valu à Yoshida un rôle central pour l'avenir de Final Fantasy et a revivifié, du même coup, la licence

Après cet immense succès (faisant de FF14 l’un des opus préférés des fans et une rentrée d’argent colossale pour la compagnie), Naoki Yoshida a reçu la confiance totale de Square Enix pour produire Final Fantasy XVI : un jeu qui devra redynamiser la licence, et la formule de ses JRPG solo – notamment après le très mitigé FF15.

Clive qui, tel Jon Snow, ne sait rien de ce qui l’attend

FINAL FANTASY XVI © 2023 SQUARE ENIX CO., LTD. All Rights Reserved.

Une mise en scène primordiale 

Sur la forme, FF16 est d’une générosité dingue, et ce, dès son incroyable séquence d’introduction. Entre scènes de batailles impressionnantes et manifestations mythologiques d’une intensité rarement vue sur une console, le titre de Square Enix nous délivre immédiatement sa note d’intention en grande pompe. C’est avec un très plaisant sens de la démesure que ce nouvel univers nous est introduit. Autant la musique de Masayoshi Soken que la réalisation des cinématiques aident à ce que tout puisse répondre aux ambitions dantesques du jeu.

Restreint par les limites techniques de FF14, Naoki Yoshida a toujours réussi, malgré tout, à proposer des séquences épiques et inoubliables dans son jeu phare. Ici, avec un titre entièrement pensé pour la PS5, il peut se lâcher complètement et cela ne resplendit jamais autant que lorsqu’il fait apparaître pour la première fois ses fausses divinités préférées : les Primordiaux. Ces boss cultes de FF14 sont de retour ici, plus sublimes que jamais, et leur utilisation dans le récit semble être (pour notre grand plaisir) un des gros points forts du jeu.

L’entrée en scène de la mythique Shiva a de quoi laisser bouche bée

En des termes graphiques et esthétiques, FF16 est à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre de lui. Maintenant, une fois les premiers émois passés, on saisit vite que la mise en scène inspirée du jeu se réservera sur ses séquences les plus centrales et sur son aspect le plus pyrotechnique. Dès que l’on entre dans les premières séquences quotidiennes (conversations classiques, interactions avec les PNJ, réjouissances entre soldats, etc) on se heurtera à quelques rigidités, qui malheureusement bloquent le souffle de la narration épique. 

Un petit manque de naturel entre les personnages qui ne choquerait pas dans un MMO, mais qui ici dénote. Que ce soit dans les gestes ou les expressions faciales, les personnages sont très statiques (hors cinématiques principales) et c’est dommage quand tout le reste du jeu est si mouvant.

Les combats, en particulier, impressionnent de par leur nervosité et leur explosivité (à la croisée du gameplay de FF7 remake et d’un Devil May Cry, ce qui ne déplaira pas à certains). Ils semblent, eux, totalement en phase avec la démesure du jeu, évoquée plus tôt. 

Les combats de boss sont prometteurs

Final dark fantasy 

Sur ses premières heures, le jeu nous bombarde d’expositions, afin de nous familiariser avec son charismatique héros (Clive) et le monde dans lequel il va nous faire évoluer. Il faut ainsi assimiler un étalage d’informations qui retardera nécessairement le moment où la manette va vraiment nous servir. Malgré tout, on est vite absorbé dans l’intrigue. Que ce soit la mythologie, la politique ou la dramaturgie du récit (qui s’essaye à un ton shakespearien très plaisant), on adhère vite à tout ce qui nous est présenté. 

Le tout est parfaitement emballé dans une esthétique médiévale occidentale, des personnages attachants aux traits plus réalistes, et des enjeux immédiatement tangibles. Cette nouvelle identité de Final Fantasy, c’est aussi sa plus grosse prise de risque. Une réinvention singulière de sa formule qui la veut plus mature et plus sombre. 

Les design des personnages sont plus sobres... mais ont un charme fou

Du fait de ses inspirations les plus évidentes (on pensera souvent à Games of Thrones), FF16 semble couper quelques ponts avec son propre héritage – ce qui pourra diviser. Plus dur (la guerre est traitée de façon brutale, les morts sont nombreuses et sanglantes) et moins fantasque, ce Final Fantasy se rapprochera davantage des standards d’un médiéval-fantastique plus cruel et tragique. Ainsi quand les choses sérieuses démarrent, on est embarqué avec elles, happé par l’inclémence de sa narration.

Finalement, ce sera surtout dans sa filiation évidente avec FF14 (et en particulier de son DLC Heavensward) que le jeu plante ses racines. Que ce soit l’ambiance ou l’esthétique générale, tout nous donne à croire que FF16 sera la version améliorée et prolongée de la très populaire extension du MMO de Naoki Yoshida – qui mêlait déjà guerres religieuses et complots machiavéliens. Une passerelle parfaite pour amener Final Fantasy sur le sentier de la dark fantasy. Il reste à voir toutefois si ce tournant dans la franchise saura convaincre, et se révéler payant sur la durée. 

De notre côté, on a hâte d’en découvrir plus sur le jeu, déjà charmé par son intrigue principale et ses personnages.

Final Fantasy XVI sortira le 22 juin 2023 sur PS5 uniquement et une démo sortira avant son lancement mondial.