Retro gaming : Parasite Eve II, croisement fabuleux entre Final Fantasy et Resident Evil

Geoffrey Crété | 9 septembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Geoffrey Crété | 9 septembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Parce qu'il n'y a pas que le cinéma dans la vie, et que le jeu vidéo a toujours été cousin du septième art, Ecran Large revient avec nostalgie et envie sur quelques amours passées sur console. Après Dino Crisis et Mass Effect : Parasite Eve II.

L'existence de Parasite Eve II dans les contrées européennes relève du miracle : le premier épisode, disponible au Japon et aux Etats-Unis en 1998, n'avait pas eu l'honneur d'une sortie chez nous. Une erreur corrigée en 2000 avec la suite, encensée par la presse et le public.

Car cette histoire d'agent spécial du FBI qui affronte des créatures monstrueuses et découvre un complot qui menace l'humanité a sans aucun doute marqué de nombreux esprits : spectaculaire, mystérieuse, haletante, angoissante, magique, l'aventure est culte. 18 ans après sa sortie, retour sur cette pépite.

 


 

SOS FANTÔMES MONSTERS 

Le cauchemar commence dans le premier jeu à New York, dans une salle d'opéra, lors d'une soirée chic pendant les fêtes de Noël 1997. Alors que l'artiste Melissa Pearce chante, le public prend soudain feu dans une scène d'apocalypse. Présente et indemme, Aya Brea, membre de la police de New York, dégaine en robe de soirée et tente d'arrêter Melissa, désormais appelée Eve.

Souvenirs refoulés, transplantations et évolutions au niveau cellulaire : l'histoire est complexe. Au coeur de la mythologie, il y a les mitochondries présentes dans le corps humain, qui ont pris le contrôle du corps d'Eve. Cette Eve est présente chez Aya et Melissa, sous deux facettes différentes désormais en compétition. Le Bien contre le Mal en somme, la première utilisant les pouvoirs des mitochondries (attaquer l'ennemi ou se soigner) pour sauver le monde là où la seconde les mobilise pour le détruire. Selon la fin, Parasite Eve se termine avec une Aya qui a perdu ses pouvoirs dans l'affrontement final, ou qui pourrait potentiellement être devenue un monstre, capable à son tour de tuer les autres malgré elle.

 

Photo

Le premier jeu Parasite Eve 

 

Peu importe, Parasite Eve II reprendra de manière plus simple : elle a quitté New York et la police pour rejoindre Los Angeles et le MIST, une unité spéciale du FBI chargée de lutter contre ces créatures et phénomènes révélés au grand public. Suite à une opération dans un building du centre ville, elle découvre que l'horreur est de retour : des humains se transforment en monstres. 

Aya repart en croisade, bien au-delà de New York cette fois. D'abord dans la petite ville de Dryfield dans le désert de Mojave au Nevada, puis dans les environs où elle découvrira un gigantesque complexe sous-terrain. Elle sera assistée par les autres agents du MIST, mais aussi un mystérieux détective privée du nom de Kyle Madigan. Et pour continuer dans les intrigues tordues autour de son identité et sa famille génétique, elle découvrira Eve, une petite fille dotée de pouvoirs extraordinaires et créée à partir de son ADN.

 

Photo

Aya Brea, l'héroïne aux pouvoirs magiques

 

HARDER, BETTER, FASTER, STRONGER

Deuxième épisode oblige, Parasite Eve II repousse le cadre du premier épisode. Plus de décors, plus de monstres, plus de pouvoirs, plus d'armes, plus de rebondissements : la suite prend une dimension de blockbuster avec un plaisir délicieux, offrant de nombreuses séquences fantastiques.

Servie par la musique grandiose de la Japonaise Yoko Shimomura, qui rempile après le premier opus, l'ambiance est électrique dès les premiers instants. La découverte de la tour Akropolis, déserte et ensanglantée, la rencontre avec cette femme à lunettes qui se métamorphose, le compte à rebours de la bombe, le combat avec Numéro 9 sur le toit : la première partie est d'une clarté et d'une efficacité redoutable.

 

Photo

Première rencontre marquante avec un NMC

 

Passé cette introduction, Parasite Eve II ne cessera de titiller l'imagination et la curiosité, offrant une odyssée au-delà du réel remplie de visions hallucinées. De cet ogre nocturne venu des ténèbres pour carboniser Dryfield à cette décharge monstrueuse sous forme d'aspirateur des enfers, de l'incroyable Arche verdoyante préhistorique aux égoûts humides, des mines sombres peuplées de bêtes chevalines aux couloirs métalliques, des laboratoires désertés à une chambre d'enfant perdue dans les sous-sols du complexe militaire, le jeu est d'une richesse fascinante.

Prenant le contre-pied du premier épisode centré sur la chasse de Melissa Pearce, Parasite Eve II emprunte encore plus au film à grand spectacle hollywoodien : beau brun ténébreux à la loyauté ambigüe, complot gouvernemental à grande échelle (avec une référence amusante à Roswell dans la bouche du président des Etats-Unis), androïde dingo au rire inimitable, twists plus ou moins solides, affrontements dantesques de créatures folles, équilibre parfait des éléments avec un renouvellement plus que satisfaisant des environnements. L'aventure est longue et truffée de recoins, avec une utilisation adroite du backtracking.

 

Photo

Un boss coriace et inoubliable qui sonne la presque fin du premier CD

 

PARASITE EVIL

Développé et édité par Square Co., la série Parasite Eve a un lien évident avec Final Fantasy. Réalisateur et scénariste du premier épisode puis conseiller sur le deuxième, Takashi Tokita a travaillé sur plusieurs Final Fantasy, commençant aux effets sonores avant de monter en grade (il a notamment écrit le quatrième). Et le producteur de la première aventure d'Aya Brea n'est autre que Hironobu Sakaguchi, créateur de la célèbre et increvable franchise en 1987. Il restera producteur exécutif sur la suite.

A cheval entre le survival horror et le RPG (avec ces personnages muets à la Final Fantasy vieille époque), Parasite Eve offre un cocktail solide. Il y a la barre des HP pour la santé et des MP pour la magie, un éventail de potions et autres grigris à bien ranger pour son propre bien lors des combats, un écran de combat qui interrompt le cours normal du jeu, la liberté de développer les pouvoirs à sa guise selon ses préférences, et quelques autres aspects amusants qui permettent de calibrer l'aventure. Le panel des pouvoirs, alias Parasite Energy, est particulièrement excitant : rôtir les ennemis, se protéger avec un bouclier, pomper l'énergie des bestiaux ou encore provoquer une vague d'énergie qui neutralise même les adversaires invisibles rend les combats dynamiques et ludiques, avec un champ de possibilités très drôle.

 

Photo

La pyrokinésie : la base

 

Avec en prime un parfum de Resident Evil lorsqu'Ava rencontre des créatures peu ragoutantes, au détour d'un couloir sombre ou en enquêtant dans un laboratoire à la lumière des écrans d'ordinateur où un mot de passe devra être entré. Parasite Eve n'est pas un jeu effrayant mais il provoque quelques petits frissons et sursauts gentillets, qui participent au climat anxiogène.

Les angles précalculés y sont pour beaucoup, offrant au joueur des points de vue saisissants propice à la tension. La mise en scène de Parasite Eve II est particulièrement inspirée, avec un excellent sens du découpage. Le fait que l'histoire plonge le joueur dans de sombres histoires de manipulation génétique, avec quelques éléments complexes, offre en outre une dimension bienvenue, loin des ficelles souvent bien ordinaires et parfois bêtes du genre.

 

Photo

Une plongée dans les entrailles du complexe militaire avec de superbes effets de lumière

 

Parasite Eve II a beau avoir pris un évident coup de vieux 18 ans après, il n'en demeure pas moins intensément beau, excitant et inventif.

Que la saga ait pris une tournure peu reluisante avec The 3rd Birthday (tentative plus ou moins assumée mais bel et bien ratée d'emmener la franchise dans une nouvelle direction) et même un affreux film passé inaperçu ne fera que renforcer le sentiment d'émerveillement face à cette belle aventure, dont la force reste intacte. Un jeu culte, à redécouvrir sans hésitation.

En espérant que l'apparition d'Aya sous forme de clin d'œil dans la bande-annonce du remake de Final Fantasy VII annonce une renaissance de la série.

 

Photo

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Christophe Foltzer - Rédaction
10/09/2017 à 11:43

@Sebgueko :
Alors, une "suite" est sortie sur PSP, The 3rd Birthday. Notez bien les guillemets entourant le mot "suite".

Nyno
10/09/2017 à 01:51

J'avais bien aimé ce jeux a l'époque , les décors , les armes , la variétés de monstres et de Boss , mais aussi différentes actions qui pouvais changer certains passage de l'histoire . Je serais pas contre pour un remak

Sebgueko
09/09/2017 à 17:23

Faudrais une suite sur les nouvelles consoles sa fairais une folie

Arnaud
09/09/2017 à 15:57

Je me rappelle bien de ce jeu mais assez bizarrement, si il m'a plus il ne m'a en revanche pas marqué (pas autant qu'un Resident Evil par exemple)
En fait je pense meme ne pas me souvenir de moments particuliers de ce jeu.