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Après le bide Furiosa, encore un film « sacrifié » trop tôt par Hollywood avec Twisters ?

Par Geoffrey Crété
16 août 2024
MAJ : 18 août 2024
Après le bide Furiosa, encore un film "sacrifié" trop tôt par Hollywood avec Twisters ? © Canva Warner Universal

Le film catastrophe Twisters arrive déjà en VOD aux Etats-Unis, même pas un mois après sa sortie au cinéma. Est-ce la preuve que le studio Universal n’y croit plus, et que le blockbuster a été un échec au box-office ?

C’est désormais un triste rendez-vous : un film qui se plante au box-office a de fortes chances de débarquer très rapidement en VOD aux États-Unis, comme pour officiellement abandonner tout espoir dans les salles de cinéma. L’exemple le plus récent est le giga-flop Furiosa : Une saga Mad Max, arrivé en Premium VOD en seulement un mois. Mais ce n’est ni le premier ni le dernier. Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City, Shazam 2, Le Dernier Voyage du Demeter, Les Guetteurs ou encore The Bikeriders ont suivi un chemin similaire.

C’est pour cette raison que le cas Twisters interpelle. Sorti au cinéma le 17 juillet 2024 en France et le 19 aux États-Unis, le film catastrophe qui se place dans l’ombre du Twister des années 90 semblait avoir trouvé son petit public en salles. Pourtant, le studio Universal (distributeur américain) a annoncé que le blockbuster allait déjà arriver ce 13 août en VOD aux États-Unis, même pas un mois après sa sortie.

Est-ce le signe que Twisters s’est planté en salles ? Ou que l’industrie a simplement changé d’approche pour pomper un maximum de revenus ? On fait le point.

Sinon, notre top des meilleurs films catastrophe

LA PETITE TORNADE TWISTERS

A première vue, Twisters n’est pas un flop. Le film réalisé par Lee Isaac Chung a pourtant coûté la coquette somme de 155 millions de dollars selon Deadline et Variety (moins que la rumeur de 200 millions qui flottait depuis des mois). Sachant que ce budget ne comprend pas les frais marketing.

Au box-office, Twisters a très bien démarré côté américain avec plus de 81 millions, soit bien plus que les estimations. C’était un top départ spectaculaire pour le film catastrophe, qui pouvait même se vanter d’avoir fait mieux que d’autres blockbusters du genre comme Le Jour d’après (68 millions), 2012 (65 millions), San Andreas (54 millions), ou Independence Day 2 (41 millions) – sauf à prendre en compte l’inflation, bien sûr.

Magnifique Photoshop

Après un petit mois d’exploitation, la superproduction menée par Daisy Edgar-Jones et Glenn Powell a cumulé plus de 320 millions dans le monde, dont 238 côté domestique (États-Unis et Canada). Sachant que c’est là qu’un studio hollywoodien récupère le plus sur les recettes, le bilan semble plutôt positif. Twisters peut d’ailleurs remercier les salles 4DX américaines, où il a apparemment cartonné.

A noter que plusieurs médias américains parlent de 400 millions nécessaires pour atteindre le seuil de rentabilité.

Pour tout comprendre au box-office (budget, rentabilité, flop…), on a fait un guide vidéo :

TWISTER VS. TWISTERS

Toutefois, c’est un peu maigre comparé au premier Twister, sorti en 1996. Le film réalisé par Jan de Bont avait coûté un peu moins de 100 millions (un budget énorme pour l’époque, supérieur à Independence Day par exemple), mais avait cassé la baraque après près de 500 millions au box-office mondial, dont 241 côté domestique.

C’était alors l’un des gros plus succès de l’année, devant le premier Mission : Impossible (457 millions) et Rock (336 millions). Et encore, c’est sans compter sur l’inflation, qui rendrait le score de Twister encore plus énorme (Variety parle de quasiment un milliard).

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Quand tu comptes les « hommages » à Twister dans Twisters

En France, la comparaison est plus simple : Twister avait attiré 2,5 millions de spectateurs en salles, quand Twisters s’approche des 600 000.

Et c’est justement là le problème : le marché international (géré par Warner Bros.). Le film a conquis le public américain, avec l’un des meilleurs scores de 2024 au box-office domestique jusque là (juste derrière Dune 2, et devant Godzilla x Kong, Moi, moche et méchant 4, Bad Boys 4 et La Planète des singes). Mais dans le reste du monde, Twisters laisse de marbre. En Chine, c’est même un échec cuisant, avec même pas 3 millions de dollars.

D’où un déséquilibre dans la balance, avec plus de 70% des recettes mondiales qui viennent des USA.

Faudra donc rester aux USA cowboy

LE FILON VOD

Mais l’arrivée de Twisters en VOD, avec quelques bonus (scènes coupées, bêtisier…) ne peut être utilisée comme preuve que le film est un échec pour Universal, qui a géré le budget de 155 millions selon Variety. Pourquoi ? Parce que ce secteur rapporte gros, et n’a pas forcément un impact négatif sur l’exploitation en salles.

En 2023, un article de The New York Times s’intéressait au business du studio Universal, et notamment l’importance du marché de la VOD pour gonfler les recettes. L’article parlait de 75 millions supplémentaires grâce à la VOD pour le film Super Mario Bros., 50 millions Jurassic World 2, Les Croods 2 et Tous en scène 2, et 25 millions pour M3GAN. En trois ans à peine, le studio avait amassé un milliard de dollars grâce à ce secteur, et parlait d’une source additionnelle de revenus – c’est-à-dire : qui n’empêche pas le film de continuer sa route au cinéma.

Film quittant les salles de cinéma pour arriver en VOD chez toi

Par ailleurs, un studio récupère bien plus sur la VOD (environ 80%) que sur les tickets de cinéma (environ 50% pour un film américain, dans les salles américaines). Sachant que Twisters est proposé à 19,99 dollars en location et 24,99 dollars en achat, il y a de quoi gonfler les bénéfices.

Alors qu’il continue à tracer sa route dans les salles américaines (plus de 34 millions en troisième semaine, et 15 millions pour son quatrième week-end) malgré le phénomène Deadpool & Wolverine qui écrase tout sur son passage, le film Twisters n’a donc pas encore terminé son histoire côté business. Mais pas sûr que ce soit suffisant pour justifier une potentielle suite, comme l’a déjà évoqué l’équipe en promo.

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Edge

C’est pas con de la part de Universal, pour sauver les meubles à l’international Le risque, c’est le long terme, que de plus en plus de spectateurs prennent l’habitude de rester chez eux en se disant que le film va arriver vite en VOD.

at-tlantis

Le film est un peu long, j’aurais bien enlevé 20 minutes.
Dans le genre soft reboot ou quelque chose du genre, il n’est pas mal.
Son score au box-office n’est pas si mauvais, donc je ne comprends pas la stratégie.
Par ailleurs, quand on y regarde de plus près, tous les films produits par Universal finissent en ligne 4 semaines après leur sortie, comme Moi, moche et méchant 4 récemment.
Warner a tendance à attendre pour voir si le film se plante ou non.
Disney, quant à eux, attend souvent pas mal de temps, même si le score est mauvais.

The minotor

Super film en 4DX mais vu le prix du billet et la forte concurrence… Pas étonnant ^^

cmoileena2

Je suis allé le voir pour essayer la 4DX. Mitigé pour les 2.

Pseudo1

Bon, bah les tipiaks vont être contents…

DDDDD

Les moutons commenceraient-ils à se réveiller ?

Neo Larcrew

C’est le simple signe d’une époque qui change : la manière de consommer n’est plus la même et beaucoup de spectateurs préfèrent déserter les salles depuis le Covid et l’explosion de la VOD. Je pense que le système d’une exploitation conjointe entre salles de ciné/VOD risque de devenir la norme, seuls quelques gros blockbusters, assurés de faire un carton, échapperont à ce système pour une exploitation uniquement au ciné