Cannes 2016 : on essaie de Rester Vertical avec le nouveau film iconoclaste d'Alain Guiraudie

Chris Huby | 24 août 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Chris Huby | 24 août 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Et on enchaîne ce début de Festival de Cannes avec un deuxième film en compétition, le curieux Rester Vertical, d'Alain Guiraudie, metteur en scène atypique du paysage cinématographique français.

Léo est à la recherche du loup sur un grand causse de Lozère lorsqu’il rencontre une bergère, Marie. Quelques mois plus tard, ils ont un enfant. En proie au baby blues, et sans aucune confiance en Léo qui s’en va et puis revient sans prévenir, elle les abandonne tous les deux. Léo se retrouve alors avec un bébé sur les bras. C’est compliqué mais au fond, il aime bien ça. Et pendant ce temps, il ne travaille pas beaucoup, il sombre peu à peu dans la misère. C’est la déchéance sociale qui le ramène vers les causses de Lozère et vers le loup.

 

Photo

 

Le précédent film de Guiraudie, L'Inconnu du lac, avait fortement marqué les esprits par son originalité et sa prise de risque constante. Ce nouveau long métrage suit donc le style en imposant petit à petit des marques d'auteur important.

Le personnage se trimballe dans un pays isolé, marqué par l'ennui et la désolation psychologique. Le monde paysan est dépeint crument entre intérêts basiques et sexualité purement utilitaire. Dévoreurs de moutons, les loups sont là, tapis dans l'ombre, gardiens de l'Humain, marquant la limite d’une bestialité abandonnée.

 

Affiche

 

Rester Vertical traite le sujet de l'effondrement personnel d'une manière à la fois frontale et décalée. Certains passages sont très drôles alors que l'on navigue dans un milieu franchement glauque grâce au laisser aller du héros. Certaines séquences marquent durablement et le doute de Leo ravive le questionnement du cinéaste à propos de la création. Alors qu'il doit commencer un script attendu, Leo se laisse aller à la paternité plus ou moins improvisée avec une bergère du coin.

Guiraudie mer en scène son film comme une approche sociale à la lisiere du documentaire. Alors que son héros plonge petit à petit dans un gouffre sans retour, le cinéaste reste pourtant sur une ligne objective dénuée de tout jugement malgré des scènes crues et complexes à abordee pour un spectateur non averti.

Un long métrage à découvrir qui confirme l'importance de Guiraudie dans le paysage du cinéma français.

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commentaires
Dirty Harry
24/08/2016 à 12:24

C'est vrai que ce type a une approche particulière de son cinéma...entre Raymond Depardon et le décalage des frères Larrieu. A voir.

Youpela
12/05/2016 à 15:58

Film que j'attends!