En l’espace de seulement quatre collaborations, l’association entre M. Night Shyamalan et le compositeur James Newton Howard est devenue l’une des plus passionnantes du cinéma américain contemporain, marchant allègrement sur les traces de collaborations mythiques comme celles de John Williams et Spielberg, ou Howard Shore et Cronenberg. Il est en tous les cas particulièrement réjouissant de voir à quel point M. Night Shyamalan semble accorder à la musique une place prépondérante, tout en soignant davantage la qualité que la quantité. Si les uvres du jeune cinéaste emploient le silence à des fins dramatiques et de manière particulièrement judicieuse, en particulier dans Sixième sens ou Incassable, en revanche dans Signes ou Le Village, James Newton Howard est amené à ciseler ses partitions comme des relectures émotionnelles de l’intrigue et de ses ramifications, plutôt que comme un simple accompagnement illustratif de l’image. Après des Signes particulièrement prometteurs, inutile de dire que leur dernière uvre en commun était attendue au tournant. Et une fois de plus le compositeur répond aux attentes les plus exigeantes, livrant une uvre magnifique dans laquelle la mélancolie et la pudeur se disputent la première place, parcourues par des percussions agressives dont la force est justement décuplée par le recours parcimonieux du compositeur à des masses orchestrales spectaculaires.
James Newton Howard The Village
Durée : 42min 31s
Hollywood Records 2061-6246-2