Sorties Cinéma du 30 novembre : Fumer fait tousser, She Will, Violent Night

La Rédaction | 30 novembre 2022 - MAJ : 30/11/2022 10:42
La Rédaction | 30 novembre 2022 - MAJ : 30/11/2022 10:42

Quelles sont les sorties cinéma de la semaine du 30 novembre ? Fumer fait tousser, Enzo, le croco, Violent Night...

Chaque semaine, Écran Large fait son marché dans les salles de cinéma, et sélectionne quelques sorties intéressantes et films incontournables (pour de bonnes ou mauvaises raisons). Avec le nouveau Dupieux avant le prochain, une mastectomie qui tourne mal, une crise d'adolescence, Javier Bardem qui chante avec un crocodile numérique et un Père Noël qui ne fait pas de cadeaux.

 

Fumer fait tousser : photo , Gilles LelloucheComme un poisson hors de l'eau 

 

LES SORTIES QU'ON CONSEILLE

SHE WILL

Durée : 1h35

 

 

De quoi ça parle : De la convalescence de Veronica suite à sa double mastectomie. D'abord très peu affable avec la jeune infirmière censée prendre soin d'elle, elle va finir par s'ouvrir, à mesure de sa confrontation avec le passé des lieux... et d'elle-même.

Pourquoi il faut le voir : Pour sa distribution, d'abord. Alice Krige et Malcolm McDowell sont non seulement parfaits en reliques d'un Hollywood glorieux et putrescents, mais ils en sont aussi des symboles évidents, utilisés à bon escient. Pour l'ambiance distillée par la cinéaste Charlotte Colbert, ensuite. Bien qu'il s'agisse d'un premier long-métrage, il en irradie une atmosphère vénéneuse, dans le sillon direct d'une tendance de la réappropriation contemporaine, par le cinéma d'horreur, d'une certaine figure fantastique.

Des partis pris qui amènent néanmoins fort logiquement à un certain maniérisme, qui agaceront peut-être les allergiques aux enfants de The Witch ou à la surexploitation des mêmes inserts. Malgré ses défauts, c'est pourtant lorsqu'il assume son regard sur un star-system très moderne que She Will est le plus intéressant.

La note d'Ecran Large : 3/5

 

LE LYCEEN

Durée : 2h02

 

 

De quoi ça parle : Lucas a 17 ans quand soudain son adolescence vole en éclats. Il voit sa vie comme une bête sauvage qu’il lui faut dompter. Alors que son frère est monté à Paris et qu’il vit désormais seul avec sa mère, Lucas va devoir lutter pour apprendre à espérer et aimer de nouveau.

Pourquoi il faut le voir : Parce qu'avec Le LycéenChristophe Honoré semble en pleine possession de ses moyens cinématographiques. À travers un récit fragmenté, une jolie photo signée Rémy Chevrin et un casting passionnant (Paul Kircher, Vincent Lacoste et Erwan Kepoa Falé en tête), le cinéaste des Chansons d'amour plonge son spectateur dans la psyché mouvementée d'un adolescent bouleversé par le deuil.

Mais le réalisateur échappe la plupart du temps au pathos et à la complaisance stylistique en trouvant avec Le Lycéen un équilibre passionnant entre une mise en scène parfois maniérée (lumières colorées, ralentis, interventions face cam) et parfois plus concrète et organique (caméra portée ou fixe, segments plus posés). Si cet équilibre n'est pas toujours tenu par Christophe Honoré, Le Lycéen reste tout de même une expérience sensible exécutée avec force, sincérité et émotion.

La note d'Ecran Large : 3,5/5

Notre critique de Le Lycéen

 

LES SORTIES QU'ON CONSEILLE MOINS

ENZO, LE CROCO

Durée : 1h47

 

 

De quoi ça parle : D'un crocodile nommé Enzo, qui peut chanter et danser... quand il n'a pas le trac. D'abord découvert par un ambitieux intermittent du spectacle (oh oui !), il tombe ensuite entre les mains d'un chiard et de sa gentille famille (oh non !).

Pourquoi il faut le voir si on n’aime pas ses gosses : Ne vous faites pas avoir par ce crocodile tout mignon qui prend son bain sur l'affiche, ni même par les 15 premières minutes, où la bonne humeur contagieuse de Javier Bardem, une chanson enjouée et quelques audaces de mise en scène nous laissent cruellement croire qu'Enzo le croco n'en veut pas qu'aux neurones des enfants et aux chéquiers des parents.

Une fois l'obligatoire famille américaine new-yorkaise™ dans la place, il se remet sur les rails rouillés de la comédie familiale niaise et abrutissante, même pas divertissante pour un sou. Le long-métrage recycle une seule chanson en boucle, prône la réconciliation familiale avec un cynisme suspect et enseigne l'affirmation de soi via un retour à la cuisine pour les mamans, le goût de la compétition pour les papas. Il fallait bien un croco en CGI pour rappeler à nos chères têtes blondes le véritable sens de la vie.

La note d'Ecran Large : 2/5

 

VIOLENT NIGHT

Durée : 1h52 (interminables)

 

 

De quoi ça parle : Désolé, le Père Noël existe, mais c'est un vieux gars alcoolique et blasé. Lorsqu'il se retrouve piégé malgré lui dans l'immense maison d'une famille de riches abrutis, qui sont attaqués par des mercenaires en voulant à leur pactole, papa Noël s'en mêle.

Pourquoi il faut le voir, peut-être : Parce que sur le papier, c'était une idée amusante. C'est un Père Noël vener qui se la joue John MacClane dans un remix pas du tout caché de Die Hard, où il démonte des mâchoires au lieu de distribuer des cadeaux. Dans ses bons moments, Violent Night offre donc des bastons méchamment brutales où la déco se transforme en arme, avec une violence parfois jubilatoire.

Mais ce sont des miettes dans le pudding Violent Night, réalisé par Tommy Wirkola (Dead Snow, Hansel & Gretel : Witch Hunters : c'était un gros indice). Le reste du film est une interminable leçon de vie sur la gentillesse et la famille, avec une gamine évidemment intelligente et insupportable qui ramène constamment vers le téléfilm de Noël de troisième zone. David Harbour a beau faire de son mieux, ça reste largement dispensable. Et ce n’est pas """l'hommage""" à Maman j'ai raté l'avion qui va sauver l'affaire.

La note d'Ecran Large : 2,5/5 (si vous aimez tellement Noël que vous vous mentez)

 

FUMER FAIT TOUSSER

Durée : 1h20 étonnamment longues

 

 

De quoi ça parle : De la Tabac Force, des espèces de Power Rangers anti-cigarettes qui protègent la planète Terre de méchants monstres. Pour renforcer leur cohésion d'équipe, leur chef décide de les envoyer en vacances. Mais entre les tensions au sein du groupe et la possible apocalypse qui approche, ça va être un sacré bordel.

Pourquoi il faut le voir, si vraiment vous insistez : À ce stade, soit vous aimez Quentin Dupieux, soit vous avez juré de ne plus jamais regarder un truc aussi bizarre que Rubber, Wrongs Cops, Réalité, Au poste ! ou Le Daim. Avec son synopsis, son affiche et sa bande-annonce qui révèle notamment le super-rat baveux doté de la voix d'Alain Chabat, cette parodie des sentai ne ment par sur la marchandise.

Sauf que même les adeptes de Dupieux pourront rester légèrement sur leur faim face à cette farce mal branlée, qui délaisse très vite sa promesse WTF pour dériver dans une suite de mini-histoires bancales. Passé la scène d'intro, la parodie des Power Rangers laisse place à une soirée chamallow autour d'un feu de camp, où tout le monde meuble avec un récit plus ou moins absurde. La parenthèse du casque qui rend fou a beau être amusante, Fumer fait tousser laisse un arrière-goût de petit foutage de gueule. Comme si tout le monde (producteurs, acteurs... spectateurs ?) accourait à la simple mention de Dupieux, et qu'il n'était même plus utile d'écrire un truc digne de ce nom pour justifier ce remue-ménage.

La note d'Ecran Large : 2,5/5 (en étant de bonne humeur)

Notre critique de Fumer fait tousser

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