Jacques Perrin, grande figure du cinéma français, s'est éteint à 80 ans

Chloé Chahnamian | 22 avril 2022 - MAJ : 22/04/2022 16:07
Chloé Chahnamian | 22 avril 2022 - MAJ : 22/04/2022 16:07

Illustre figure du cinéma français, Jacques Perrin s'est paisiblement éteint à l'âge de 80 ans.

Avec son visage d'enfant et sa voix d'ange, on se souvient de Jacques Perrin dans des rôles aussi enchanteurs que ceux qu'il interprète pour Jacques Demy dans Les Demoiselles de Rochefort et Peau d'âne. De jeune matelot à prince charmant, le jeune acteur a réussi à séduire les plus grands cinéastes et surtout à se faire une place dans le coeur des Français jusqu'à sa mort ce 21 avril 2022 à l'âge de 80 ans.

Avant ces deux rôles musicaux qui l'ont révélé au grand public, Jacques Perrin s'était déjà fait remarquer par un certain Marcel Carné pour lequel il fait de la figuration dans Les Portes de la nuit en 1946, alors âgé de cinq ans. Cette première apparition chez ce génie de cinéaste se révèle annonciatrice de la grande carrière de Perrin qui, avant même d'avoir 30 ans, avait déjà joué pour Henri-Georges Clouzot, Claude Chabrol Bertrand Blier et Costa-Gavras, rien que ça.

 

Peau d'âne : Photo Jacques PerrinLe prince charmant qui fait chavirer le coeur du cinéma français

 

Fils de la comédienne Marie Perrin et d'Alexandre Simonet, régisseur à la Comédie-Française, Jacques Perrin baigne dans le cinéma depuis l'enfance. Si adolescent, il commence une carrière théâtrale après être passé par le Conservatoire, c'est quand il joue pour le cinéma qu'il se sent le mieux.

Alors que son intérêt pour la production grandit au fil de sa carrière, Perrin continue toujours de jouer, parfois dans des films encensés par la critique comme le film franco-italien de Giuseppe Tornatore, Cinéma Paradiso, mais aussi souvent pour des films très populaires comme Le Pacte des loups de Christophe Gans et surtout Les Choristes de Christophe Barratier, dans lequel il interprète Pierre Morhange adulte, aux côtes de son fils, Maxence Perrin, qui interprétait le jeune Pépinot.

 

Jacques Perrin : photo, Marcello MastroianniJacques Perrin et Marcello Mastroianni dans Journal intime de Valerio Zurlini

 

Mais Jacques Perrin c'était aussi une voix. Narrateur du long-métrage Le Parfum : Histoire d'un meurtrier, l'acteur a régulièrement prêté sa voix à de nombreux documentaires dont un, Le peuple migrateur, qu'il a également réalisé. Suite à ce documentaire réalisé en 2001, nommé aux Oscars et récompensé aux César, Perrin va se prendre de passion pour l'environnement.

Engagé et fasciné par la nature, il réalise par la suite Océans, récompensé par le César du meilleur film documentaire en 2011, qui s'intéresse à l'impact de l'homme sur l'océan et les créatures marines. En France, le film reste dix-neuf semaines à l'affiche et rassemble 2,8 millions de spectateurs, un score exceptionnel pour un documentaire. Dans le monde, Océans a attiré plus de 10 millions de curieux.

 

Jacques Perrin : PhotoJacques Perrin dans Richelieu, la Pourpre et le Sang

 

Producteur de plusieurs films de Costa-Gavras et de Microcosmos : Le peuple de l'herbe qui lui vaut en 1997 le César du meilleur producteur, Jacques Perrin s'investit corps et âme dans ses projets documentaires, souvent titanesques. En effet, s'il a fallu trois ans pour boucler Le Peuple Migrateur, le tournage d'Océans a duré cinq ans.

Après un dernier rôle dans Goliath de Frédéric Tellier sorti au mois de mars, le Commandeur de la Légion d'honneur, de l'ordre national du mérite et Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres, Jacques Perrin, s'est donc éteint ce 21 avril 2022, à Paris. Avec un peu de chance, le monsieur a rejoint le paradis des Jacques et y a retrouvé son ami Demy.

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
jacamel
22/04/2022 à 23:28

Jacques Perrin, pour moi, c'est surtout le jeune lieutenant dans le - très réaliste - film de Pierre Schoendoerffer, "La 317e section". Mais aussi le déjà producteur, contre l’avis de tous, du projet du film "Z", de Costa-Gavras.
C'était aussi l'irrésistible jeune acteur romantique dans les films italiens comme "La fille à la valise" ou "La corruption",
Son élégance, sa profondeur de jeu, son humanisme, son engagement et sa ténacité laborieuse n’ont eu d’égale que sa discrétion et son humilité. Un grand acteur ... un grand monsieur !

Pseudo1
22/04/2022 à 21:02

Pour moi, il restera à jamais gravé pour sa narration dans le Pacte des Loups que j'ai découvert ado. Il réussissait à bouffer l'écran rien qu'avec sa voix, bien plus qu'avec ses apparitions certes justes et touchantes en intro et fin.

Par contre, j'ignorais que le petit Pépinot était son fils. En voyant "Perrin" au générique des Choristes et vu l'écart d'âge, je l'ai toujours pris pour son petit-fils ou petit-neveu (jamais eu la curiosité de checker Google j'avoue ^^ ).
Pareil, merci la rédac de rappeler que les Césars avaient créé celui du meilleur producteur (qui aura duré seulement deux ans apparemment en 1996 et 1997, même si c'était clairement inutile vu que celui du meilleur film est censé s'appliquer au producteur). Dommage par contre que le César de la meilleure affiche ait disparu...

Pat Rick
22/04/2022 à 19:47

Un acteur qui n'est pas forcément que d'autres acteurs de sa génération, mais il a eu une belle carrière.