Salto vs Netflix : la plateforme de streaming français aurait un très mauvais bilan 2021

Salto, la plateforme de streaming français co-fondée par M6, TF1 et France Télévisions aurait bidé durant 2021.

Quoi de plus inéluctable, à l'ère d'Internet, que l'ascension du streaming. Les premiers signes étaient visibles avec l'actuel champion des abonnements, Netflix, et l'arrivée d'Amazon Prime Video dans les années 2010. Très vite, toutes les sociétés ont commencé à développer leurs propres plateformes, dans l'optique d'amener le cinéma hors du grand écran, et les séries hors des postes de télévision. De Paramount+ à HBO Max, en passant par Apple TV+ et Hulu, chacun a fait son bonhomme de chemin à sa manière. Et au milieu de ce torrent de catalogues numériques, la France a bien essayé de se dépatouiller comme elle pouvait.

Pour se faire une place dans le marché du streaming et s'approprier le public local, la société France Télévisions et les chaînes M6 et TF1 ont concocté Salto, une plateforme de SVoD cumulant les programmes des trois groupes associés ; des programmes originaux ; la distribution d'œuvres étrangères (comme le tout récent Retour à Poudlard) ; le visionnage en direct (ou rattrapage) des programmes télévisuels ; et même l'avant-première de quelques-uns. Mais plus d'un an après le lancement de Salto, en octobre 2020, le bilan serait assez amer.

La réunion des investisseurs s'annonce beaucoup moins enjouée

C'est le magazine d'analyse économique Capital qui a partagé en avant-première un aperçu du petit désastre de Salto. Avec l'annonce de la parution du numéro de janvier 2022, le journaliste Jamal Henni en a profité pour tweeter les premiers chiffres liés au bilan 2021 de la plateforme. Selon ses dires, Salto visait un million d'abonnés au terme de 2021, mais cet objectif n'a pas été tenu. 

Il est aussi dit qu'un deuxième objectif raté serait celui des programmes originaux de la plateforme, intitulés "inédits Salto", qui ne cumuleraient que 255 heures de contenu, soit 1,7% du total espéré. De quoi ternir un peu plus l'humeur des trois groupes fondateurs, qui se sont tirés dans les pattes depuis les débuts de la plateforme, et ce à cause de leur engagement à proposer une offre “transparente, objective et non discriminatoire” pour la distribution de leurs chaînes.

"Discriminatoire, c'est quand on a chaud aux fesses Sir ?"

En bref, cette collaboration aurait été houleuse, car les trois actionnaires de Salto doivent proposer les mêmes conditions à tous les distributeurs, que ce soit les opérateurs télécoms (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free), les bouquets satellites (Canal Plus) ou les services web (Molotov). Ce qui n'a pas dû aider à un développement prospère de la plateforme, même si on ne peut que le supposer, en attendant que l'enquête au complet de Capital en dise plus.

En tout cas, il semblerait que les Français soient très peu réceptifs à une offre locale, préférant sans doute se diriger vers des catalogues mondiaux, prolifiques et blockbusteresques, comme Amazon ou Netflix, pour un prix pas si différent (tout dépend quelles plateformes on compare, évidemment).

En janvier 2022, le prix d'un abonnement de base à Salto est fixé à 6,99€ (avec un premier mois d'essai gratuit), et permet d'accéder à des sagas complètes comme les vingt-quatre premiers 007, la série Kaamelott, Harry Potter, Desperate Housewises, Demain nous appartient, Retour vers le Futur et bien d'autres encore. Dans leur version standard, les abonemments Netflix et Disney+ coûtent chacun 8,99€ par mois quand celui d'Amazon Prime Video coûte seulement 5,99€.