Harry Potter : Retour à Poudlard - critique moldue sur Salto

Déborah Lechner | 11 mars 2022
Déborah Lechner | 11 mars 2022

Harry Potter : Retour à Poudlard, ce soir à 21h10 sur TF1.

À quelques jours de la rentrée scolaire des moldus, une réunion des anciens élèves de l'école des sorciers s'est tenue sur HBO Max - et Salto en France - avec Harry Potter : Retour à Poudlard pour célébrer les 20 ans du premier volet de la saga culte de la Warner (et capitaliser un peu plus dessus). 

10 POINTS POUR GRYFFONDOR

Des visages familiers, les premières notes des partitions emblématiques de John Williams, des lettres d'admission à Poudlard, un passage par le quai numéro 9 3/4 de King’s Cross et un autre par le Chemin de Traverse... En quelques minutes seulement, l'épisode spécial pour les 20 ans d'Harry Potter tartine généreusement à l'écran le fan service attendu dans ce genre de programme anniversaire.

Le film harponne d'emblée les fans et entretient efficacement la nostalgie recherchée en installant les acteurs dans les lieux cultes de la saga, notamment les salles communes de Gryffondor et Serpentard, la salle des potions, le grand réfectoire, le bureau de Dumbledore ou la banque de Gringotts. Mais aussi en glissant quelques références dans la mise en scène, comme l'utilisation de la carte du Maraudeur ou de la police d'écriture des films.

Plus que les décors ou la mythologie de l'univers - de retour cette année encore au cinéma avec Les Animaux fantastiques : Les Secrets de Dumbledore -, ce sont bien les retrouvailles des acteurs qui sont au coeur de cette rétrospective hommageDaniel Radcliffe (Harry), Rupert Grint (Ron) et Emma Watson (Hermione) sont ainsi réunis à l'écran pour la première depuis 10 ans, laissant échapper quelques larmes et déclarations d'amour mielleuses, mais sincères.

 

Harry Potter : Retour à Poudlard : photoÇa manque de bières au beurre quand même

 

La complicité des acteurs - que ce soit celle du trio vedette ou celle entre Daniel Radcliffe et Helena Bonham Carter ou Gary Oldman - donne au long-métrage une certaine chaleur et un naturel plutôt attendrissant. Dès son introduction, le film s'attarde sur les longues embrassades, les rires et les visages surpris, mais les caméras ont vite fait de se disperser dans le château et studios londoniens pour mener les différentes interviews.

Probablement par contraintes sanitaires, le casting a été fragmenté en petits groupes, limitant les interactions entre la vingtaine d'invités. Le film insiste sur la dimension familiale de la saga et la cohésion de la distribution, mais ne peut pas véritablement la réunir à l'écran, ne faisant pas de ce Retour à Poudlard la grande table ronde espérée

 

Harry Potter : Retour à Poudlard : photo"Et vous sinon vos carrières ?" 

 

JE JURE SOLENNELLEMENT QUE MES INTENTIONS SONT MAUVAISES

Retour à Poudlard ne manque pas d'émotivité, en rappelant que tout le monde s'aime encore très fort et que les acteurs décédés manquent à tout le monde. En revanche, le film ne raconte pas grand-chose de plus en 1h45. Passés les quelques "secrets" de coulisses inédits et les confidences et anecdotes de tournage, l'épisode ne propose qu'une analyse sommaire des films par ordre chronologique, n'évitant pas les généralités sur le passage à l'âge adulte ou les autres grandes thématiques qu'aborde la saga. 

Le film compte également peu d'images d'archives en comparaison des innombrables extraits des films, survolant à peine ce qui touche au making-of des huit volets. La Warner a rassemblé les quatre réalisateurs de la saga (Chris Columbus, Alfonso Cuarón, Mike Newell et David Yates), mais tous survolent leur production, n'évoquant aucun différend créatif, aucune tension interne. Les difficultés du casting principal à assumer la célébrité et supporter la pression sont quant à elles vite balayées pour lisser au maximum la production

 

Harry Potter : Retour à Poudlard : photoChris Columbus et Daniel Radcliffe

 

Même l'absence de l'auteur J. K. Rowling - dont une partie du casting s'est éloignée après ses positions transphobes - est gérée de façon commode. Son nom est cité plusieurs fois et pour ne pas laisser l'univers orphelin, le montage s'est contenté de récupérer deux-trois bouts d'une interview de 2019 de l'écrivaine sans justification.

Forcément moins présents dans la saga que le trio d'affiche, certains invités se retrouvent quant à eux à faire de la figuration comme Alfred Enoch (Dean Thomas), Toby Jones (Doby), Evanna Lynch (Luna Lovegood), Matthew Lewis (Neville Londubat) ou Bonnie Wright (Ginny Weasley) qu'il était tout aussi plaisant de retrouver. Même s'il est perfectible, voire même dispensable, Harry Potter : Retour à Poudlard reste à quelques mois de la sortie des Animaux Fantastiques 3 un bon produit promotionnel pour la Warner. Même si c'était quand même mieux avant. 

Harry Potter : Retour à Poudlard est disponible en France depuis le 2 janvier sur Salto.

 

Affiche officielle française

Résumé

Avec Harry Potter : Retour à Poudlard, la Warner réussit son exercice de gentil fan service malgré le manque d'échange entre les différents acteurs. Ces retrouvailles sont forcément nostalgiques, quelques fois touchantes, mais trop rarement intéressantes.

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Lecteurs

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commentaires
Kikou lol
12/03/2022 à 15:02

Les gens aimerais surtout une suite de cette saga

andarioch1
05/01/2022 à 13:23

Notons quand même que si on prend la peine de lire ses déclarations la transphobie de JKR s'est quand même limité, la première fois, à moquer un article qui refusait de dire le terme femme et le remplaçait par "personnes qui ont leurs règles".
C'est un peu comme si pour différencier les mâles à l'ancienne et les trans de sexe féminin à la naissance on parlait de "personne qui fabrique son sperme naturellement" car homme serait valable pour les deux.
Gros scandale. Tous ceux qui se sont payé sur la bête l'on laissé tombé dans la foulée (la Warner, les acteurs, son éditeur, ...)
Au fil de ces déclarations on comprend que son avis se résume à "une femme est une femme et un(e) trans est un(e) trans", qui est une opinion qui en vaut une autre, pas plus discriminatoire finalement que celle de ses détracteurs.
N'ayant moi même pas d'avis tranché sur le sujet (je ne vous raconte pas les discussions zarb à table avec mes ados woke), je trouve ces condamnations tout à fait disproportionnées et cette campagne de dénigrement fortement teintée d'un acre fumet de MacCarthisme nappé de fausse bonne conscience assez inquiétante.
Bref, boycott du bousin du coup

Sinople
03/01/2022 à 21:43

Après l'épisode anniversaire de Friends, ça commence à sucrer les fraises un peu trop fort chez Warner (ok, comme un partout chez les grands studios en ce moment mais là ça commence à être très génants). Cela dit, je n'ai jamais bien compris ce que les propos de JK Rowling avait de transphobe ? Loin de moi toute idée de choquer ou de cracher des idées rétrogrades, peut-être n'ai-je pas saisi tout ce qu'elle avait pu dire, mais de ce que j'en avais compris elle ne faisait que remettre un peu de bon sens pour dénoncer et combattre une pratique marketing racoleuse et plus que douteuse au moins d'un point de vue sémantique.

GTB
03/01/2022 à 20:23

J'aime bien l'univers et les films mais c'est typiquement le genre de "docu/émission" inintéressant au possible, totalement vide. Un peu comme The Reunion de Friends.

Don’t look JK
03/01/2022 à 19:23

@Brucetheshark
Rassurez vous pour Emma Watson elle est au CA de Kering et cela va très bien pour elle …
Quand à l’absence de Rowlîg ces gens sont prêt à enterrer celle sans qui ils ne seraient rien !
Courage quand tu nous tiens

Eddie Felson
03/01/2022 à 19:12

Sans JKR ces retrouvailles perdent de leurs sens. J’aime la saga, certains films plus que d’autres, ils resteront néanmoins infiniment moins passionnants que l’oeuvre littéraire remarquable dont ils sont issus.

brucetheshark
03/01/2022 à 17:54

Très touché par ces retrouvailles qui rappelle à quel point Harry Potter est un moment unique dans l'histoire du cinéma qui ne pourrait plus avoir lieu aujourd'hui. (Il n'y a qu'à voir les animaux fantastiques qui n'ont clairement pas le même charme).

Après tout est tellement enrobé, emballé, mis en scène, que c'est difficile de ne pas voir la superficialité de la chose...
Et comme c'est avant tout un produit marketing, on passera sous silence tout ce qui fâche (Emma Watson harcelée et hypersexualisée par la presse, l'alcoolisme de Daniel Radcliff,...)

J'attend impatiemment qu'une prod indépendante (Pas la Warner donc)) finance un documentaire sans concession sur la création de la saga... Là ce sera passionnant !

Kyle Reese
03/01/2022 à 17:43

Je n'ai vu que les 2 premiers au cinéma ... trop vieux pour ces c*nneries me disais-je, alors que j'étais hyper critique à l'époque. Un vrai tyran !
Et puis j'ai fait découvrir une quinzaine d'années plus tard les 2 premiers à une personne très cher à mon cœur qui est devenue complètement fan, et ça change tout. J'ai ainsi découvert la suite en vidéo.. Toujours pas fan, mais il y a de nombreux très bon moment et ce retour fut plutôt émouvant. On comprend bien l'expérience unique en son genre que la saga a dû être pour les acteurs et leurs fans qui les ont vu grandir. Ma génération a eu seulement 3 Star Wars à la suite. celle qui a grandi avec Harry Potter, et les suivantes 8 films au total. Ça marque.

Nomoreheroes31
03/01/2022 à 17:37

Oui aucun mots des techniciens des films, ça aurait été bien au moins un responsable des effets spéciaux (celui qui a crée le premier décors en tout numérique ..) musiciens, costumiers, décorateurs .... Ce reportage fait bien pâle figure à titre de comparaison à The Last Watch par exemple ...

Geoffrey Crété - Rédaction
03/01/2022 à 17:17

@Kouak

Je serais curieux de savoir si Déborah est parmi les "détracteurs" du coup :)

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