Cocaïne, cowboy et Van Damme : Steven E. de Souza raconte le tournage de Street Fighter

La Rédaction | 17 juillet 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 17 juillet 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Street Fighter est un des plus beaux nanars vidéoludique du 7e Art. Et on sait un peu plus sur sa génèse nasale…

Les adaptations de jeux vidéo sont depuis plus de vingt ans synonymes de navets fumants, ou de productions médiocres. Mais parmi ce champ de ruines pour producteurs opportunistes espérant moissonner les portefeuilles d’adolescents vus comme autant de moutons, quelques invraisemblables Z sortent du lot.

Street Fighter est de ceux-là. Laid à en crever des yeux de momie, écrit en dépit du bon sens et n’entretenant que de lointaines connexions avec le jeu culte de Capcom, le métrage est un régal de ringardise, une sorte de mauvais rêve de cosplay qui aurait mal tourné.

 

photoUne bien belle équipe

 

Le tournage fut réputé complexe et éreintant, entre un planning délirant, un script mal défini, un Raul Julia souffrant d'un cancer de l'estomac obligeant à réécrire drastiquement son rôle… et une star manifestement sous l’emprise de la cocaïne. En effet, Street Fighter remonte à l'heure de gloire de Jean-Claude Van Damme, période connue pour les excès que l'acteur aura notamment ingérés via ses narines, et qui ne sont peut-être pas totalement incompatibles avec sa capacité à raconter absolument n'importe quoi.

C’est ce qu’a expliqué le réal Steven E. de Souza dans un dossier passionnant que publie The Guardian, ou de multiples intervenants reviennent sur la cacophonie que fut la production de Street Fighter.

 

photo"Touché !"

 

« Je ne pouvais pas en parler à l’époque, mais désormais je peux : Jean-Claude était coké jusqu’aux oreilles. Le studio avait embauché un cowboy pour le gérer, mais malheureusement, il s’est révélé une mauvaise influence.

Jean-Claude se faisait porter pâle si souvent que je devais explorer le script pour trouver des choses à tourner sans lui, je n’en pouvais plus de l’attendre des heures durant. Deux fois, les producteurs lui ont autorisé une virée à Hong Kong, et ces deux fois il est rentré très tard. Les lundi, il était purement et simplement absent. »

On vous recommande la lecture in extenso de ce reportage sur un des plus attachants ratages du cinéma.

 

Une affiche qui aura fait rêver un paquet de gosses

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commentaires
Rom1
08/08/2018 à 16:42

Peudo1 aucune faute dans les répliques ;)

La traduction des dialogues n'est pas réellement fidèle au film, (à moins que se soit une version canadienne).
Sinon sa donne sa pour les «dialogues inintelligibles»
"Bonjour la bavure, mais quelle femme"
"Colonel, vous vous oubliez je crois", - "Non, c'est vous qui avait oubliez vaux couilles"
"...Mais pour moi, c'était un Jeudi" (et non un Mardi)

Du coup des articles comme sa donne envie de regarder le film, il me le faut en Blu-Ray et belle Jaquette.

Je ne pensais pas que Van Damme se faisait des lignes si tôt dans sa carrière.
Ce film reste tout de même mémorable pour les fans, perso j'aime l'ambiance et l'atmosphère du film et même les acteurs à leur début. Les décors sont réussis, la musique pas dégueu non plus, faut se remettre au contexte de l'époque..

Mor
20/07/2018 à 16:02

Cela se passe au début des 90’ et tous les ados du monde connaissent Street Fighter 2. D’abord sorti sur borne d’arcade et ensuite sur Super Nintendo et MegaDrive, le jeu rassemble un casting de combattants chelou et quasi magiciens comme Ruy, Chun-li ou Guile se battant pour la victoire dans un tournoi mondial. C’était coloré, compétitif et ridicule. 15 million de copies ont été vendu.

Capcom décide alors de faire le tour d’Hollywood afin d’en tirer une adaptation au cinema. Et c’est le producteur Ed Pressman qui y voit rapidement le potentiel cinématographique et prends contact avec Steven De Souza, le scénariste de Die Hard et Commando, qui a donc une belle expérience dans les gros films d’actions.

Street Fighter : The Movie n’a pas été un succès critique. A sa sortie en Décembre 1994 – un an après la catastrophe « Super Mario Bros – le film a été considéré comme un énième attrape-couillon Hollywodien à destination des spectateurs les plus naïfs. Les critiques ont pointé du doigt les personnages en carton et les fan du jeu, le ridicules des scènes de combat sur découpées.
Cependant, contrairement à Super Mario Bros, Street Fighter: The Movie a fait de l'argent (beaucoup), et l'histoire de son développement problématique n'est pas une affaire d'incompétence mais de circonstances tragiques et de narcissisme alimenté par la drogue. Et cela a commencé, comme souvent, avec une réunion passionnée.

"Ed et un autre producteur sont venus me voir et m'ont dit:" Capcom arrive, est-ce que tu peux venir pour un projet de film? Ils seront là après-demain », se souvient De Souza "J'ai dit:" Ouais, je le connais très bien - mon fils venait juste de passer sa première année de collège sur cette console. "J'ai dit que je trouverais un traitement, mais que je voulais le réaliser."

De Souza n'était pas intéressé pour faire un film sur un tournoi - il voulait quelque chose de plus intéressent, comme une histoire à la James Bond, avec une intrigue convenable et des endroits exotiques. « Heureusement pour moi, Capcom pensait aussi dans cette direction », dit-il. "Quand ils sont venus à la réunion, ils ont apporté des œuvres d'art pour m'aider, et une image représentait Bison comme le criminel le plus recherché dans le monde, dans un repaire souterrain de style James Bond. Je pouvais voir qu'ils étaient sous excités pendant notre réunion, et une après semaine, ils m’ont dit: "Vous allez le faire."

De Souza a commencé à travailler sur son scénario, imaginant Bison comme un dictateur corrompu d'un pays fictif d'Asie du Sud-Est, cherchant à conquérir le monde avec une armée de super-soldats génétiquement modifiés. Guile serait le héros des forces spéciales, faisant équipe avec Ken et Ryu pour déjouer son plan ignoble.

Pendant ce temps, les producteurs ont mis en place la logistique. Il y avait un budget modeste de 30 millions de dollars, avec un tournage de 10 semaines - six semaines en Thaïlande, suivi par quatre en Australie dans le nouveau studio Warner Bros sur la Gold Coast. Le plan de De Souza consistait à consacrer une partie du budget à la formation des acteurs en arts martiaux avant le début du tournage, convoquant le célèbre chorégraphe, Benny "The Jet" Urquidez, pour les aider.

C’est alors que les choses ont commencé à mal tourner. Capcom a décidé qu'ils avaient besoin d'une grosse star pour jouer Guile et les producteurs sont allés demander à Jean-Claude Van Damme - qui, après le succès de Timecop, était le plus grand acteur de cinéma d'action au monde. Pour ajouter un peu de contenu du côté des bad guys, l'acteur Raul Julia a été approché pour jouer Bison. Il a accepté, en partie grâce à ses enfants, qui étaient d'énormes fans du jeu. Mais comme Van Damme, il n’était pas donné.


"A ce moment-là, nous avions quelques grandes stars dans la distribution, mais moins d'argent pour faire le film", dit De Souza. "Cela signifiait que tous les autres acteurs devaient être vraiment des nouvelles têtes. C'était bien, mais nous n'avions plus l'argent pour les former au combat. J'ai dit: «Ok, nous filmerons très tôt toutes les scènes de dialogue, et pendant que nous faisons cela, les autres personnages n’auront pas besoin d’être entrainé.» Je pensais que nous filmerions pendant 10 semaines, donc tout le monde aura trois à six semaines de chorégraphie sur ces combats. C'était le plan. "


Ce n'était pas le seul défi. De Souza avait réussi à convaincre Capcom de le laisser se concentrer sur seulement sept ou huit personnages de la liste des personnages du jeu Street Fighter sur 19 présents. "En 1h40 de film, ils n'ont pas beaucoup de temps à l'écran - faites les calculs », dit-il. "En outre, le public peut à peine arriver à en suivre 7, ce qui explique pourquoi ça a toujours été le numéro magique à travers l'histoire: sept péchés, sept merveilles, l'enfer, Seven Samurai.


"[Mais] chaque fois que je tournais un essai, ils ne cessaient de me presser pour rajouter plus de personnages. J’en glissais alors un autre avec quelques lignes. Puis ils disaient: "Ne peut-il pas avoir une autre scène, il est très populaire au Japon? Et au fait, qu'en est-il de ce personnage?

Capcom essayait aussi de se mêler du casting - une situation qui est arrivé avec Ryu. De Souza avait déjà casté le jeune acteur américano-chinois Byron Mann dans le rôle, mais Capcom voulait un acteur japonais, Kenya Sawada, qui parlait à peine l'anglais. Finalement, De Souza parvint à un compromis bizarre: Sawada reçut un caméo en interprétant un nouveau personnage créé pour l’occasion, le capitaine Sawada, et Mann fut Ryu. "J'ai rencontré [Sawada] quelques fois quand j'allais au casting", se souvient Mann. "Il m'a donné de vrais regards de tueur."

Finalement, il semblait que toutes les pièces étaient en place, mais une situation tragique allait bientôt arriver.

One fight in Bangkok

Raul Julia était très malade et la production n’était pas au courant. Souffrant d'un cancer de l'estomac et subissant un traitement épuisant, quand il est arrivé à Bangkok il n’était que l’ombre de lui-même. "J'ai reçu un appel téléphonique de notre consultante en costumes", se souvient De Souza. "Elle était allée un jour avant nous pour rencontrer Raul et elle a dit:" Nous avons un problème. Il a l'air horrible. Il est squelettique. » Nous pensions: « Oh mon dieu, qu'allons-nous faire? Nous ne pouvons pas le filmer comme ça. » Nous avons décidé de repousser toutes les scènes de Raul à la fin du tournage, afin qu'il puisse prendre du poids et que nous avancions sur d'autres choses en attendant. Je filmais des gens qui n'avaient pratiquement aucune expérience au combat. "


Mann, qui n'avait jamais joué dans un film auparavant, se souvient des difficultés qui s'en sont suivies. « Nous avions notre entraîneur, Benny, mais il ne savait pas ce que c'était qu’un jeu vidéo de combat - c'était tout nouveau pour lui », dit-il. "Nous avons seulement découvert au milieu du tournage que différents personnages ont des styles différents. Quelqu'un a dit: "Attendez une minute, pourquoi est-ce que tout le monde se bat de la même manière?"

Il y a une scène où Ryu devait s'engager dans un combat à l'épée avec Vega (joué par Jay Tavare), et Mann était censé avoir été bien entraîné dans les techniques de combat - mais les leçons continuaient à être repoussées. "Puis, un jour, je dînais, et un assistant réalisateur est venu vers moi et a dit:" Hé, êtes-vous prêt pour votre combat au couteau? "J'ai dit:" De quoi parlez-vous? Je ne sais rien à ce sujet. » Je suis allé voir l'un des thaïlandais, un cascadeur, et lui ai demandé s'il pouvait aider. Sur place, il m'a appris ce qu'il savait - et c'est ce que vous voyez dans le film. Et c'était une vraie épée, ce n'était pas en plastique. J’aurais pu me blesser ou blesser les acteurs. "


En même temps, Bangkok aussi nous défiait. "Il y avait une chaleur extrême, une humidité extrême. Nous étions censés avoir l'air en forme, mais nous étions tous en train de perdre du poids », explique Mann. "Si vous regardez le film, nous avons tous l'air beaucoup plus gros dans les scènes tournées en Australie. Le temps était bien, la nourriture était bonne - nous avions tous récupéré. "


Il y avait également des défis logistiques uniques en Thaïlande. « On parlait d'un possible coup d'État, alors les militaires ont fermé toutes les routes », se souvient Keith Heygate, le premier assistant-réalisateur de la deuxième équipe. « Nous devions amener les acteurs, l'équipage et tout ce matériel à différents endroits, nous devions donc voyager à grande-vitesse sur les khlongs [canaux] à 1 heure du matin. Cela a duré 10 jours, et ces bateaux ont lancé beaucoup d'eau, donc, au moment où nous sommes arrivés, les acteurs et l'équipe étaient tous trempés. Van Damme détestait ça. "

Mieux encore, certains effets spéciaux leur échappaient. "Il y a eu une scène où nous avons fait exploser un temple", dit Heygate. "Le département d'art l'a construit", s'empresse-t-il d'ajouter. "Les effets étaient seulement supposés en exploser le quart mais ça a été un peu hors de contrôle. Nous avons eu Jean-Claude, Kylie [Minogue, qui a joué Cammy] et une bande d'autres acteurs juste à côté quand ça a explosé - et tout s'est écroulé. Il y avait 240 000 $ d'échafaudages et ça a juste fondu. Mais la séquence avait l'air géniale. "


Même les prises intérieures étaient assaillies de problèmes. Le personnel local de la production avait acheté un vieux bâtiment de garde-côte comme plateau de tournage (c'est le bâtiment que les Nations alliées prennent comme siège dans le film), mais le hangar avait un toit en tôle - et c'était la saison des pluies. "Le bruit était stupéfiant", dit De Souza. "Et même quand la pluie s'est arrêtée, les murs étaient criblés de trous. C'était comme si une fusillade de John Woo avait eu lieu là-bas - la lumière du soleil pénétrait et on ne pouvait rien filmer. De plus, je ne sais pas si c'était la saison des pluies ou l'équipement défectueux, mais nous filmions et les lumières s'éteignaient.

"Après 10 jours à Bangkok nous avions six jours de retard - c'était horrible. Les producteurs ont dit: « Vous êtes en retard!» J'ai donc fait un vieux truc venant de John Ford: j’ai ouvert le script et j'ai arraché une page pour me dire que nous étions de nouveau dans les temps.


Avec des scènes tournées n’importe comment ou entièrement coupées, les acteurs ont eu du mal à donner un sens à leurs rôles. "Je ne connais pas le personnage; Je ne connais pas le jeu vidéo; Je ne savais pas ce que je faisais », raconte l'acteur indien Roshan Seth, qui jouait Dhalsim.

"J'étais censé être un scientifique fou. Je me suis dit : quel genre de science suis-je censé faire et de quoi suis-je fou? "Il y a une scène où mon personnage doit s’arracher les cheveux de colère - ils ont passé toute la journée à me coiffer d’une calotte crânienne pour pouvoir cacher mes cheveux. J'ai juste arrêté de penser - ils m'ont juste dit quoi faire et j'ai suivi les instructions. "


L'acteur australien Robert Mammone a été employé pour jouer le soldat spec-ops Carlos Blanka, qui est capturé par Bison et transformé en Blanka à la peau verte que nous connaissons des jeux. Il a découvert qu'une doublure devait jouer les scènes de post-transformation quand il l’a rencontré lors d'une fête avant le tournage. Mammone devait quand même faire des gros plans, ce qui signifiait passer trois heures par jour à se maquiller, obtenant la peau verte de Blanka et les cheveux orange sauvage. Ensuite, il devait rester assis pendant des heures. "J'avais l'habitude de prendre un livre avec moi pour passer le temps. Je lisais On The Road et j'en discutais avec Steven. Dans cette scène où je suis attaché, entre les prises, j'ai été transformé en Blanka en lisant Jack Kerouac.


Au milieu du chaos et de l'incertitude, les acteurs ont fait ce qu'ils pouvaient pour assumer, traîner dans les bars de Bangkok la nuit et la salle de gym pendant la journée. "Entre moi, Vega, Ken [joué par Damian Chapa] et Zangief [Andrew Bryniarski], il y avait beaucoup de machisme", explique Mann. "Ce n'était pas Sleepless à Seattle; c'était qui a de plus gros biceps. "


Ming-Na Wen, qui a joué Chun-Li, et qui a suivi une musculation intense avant le film, s’en souvient un peu différemment. "C’étaient tous de femmelette", dit-elle en riant. "Je ne nommerai pas de noms, mais j’ai eu une relation fraternelle avec un des acteurs. Je me souviens d'un jour, je l'ai frappé si fort qu'il a pleuré. Nous étions juste en train de faire des gamineries! "

Van Damme it all


Dans un casting plein de jeunes nouveaux venus et d'acteurs quasi inconnus, Jean-Claude Van Damme s'est distingué comme l'archétype de la star du cinéma, avec un ego surdimensionné. Comme il le relèvera plus tard, il est arrivé sur Street Fighter avec une grosse addiction à la cocaïne. Dans les années 1990, il en ingurgitait 10g par jour; et 10 000 $ par semaine.


"Je ne pouvais pas en parler à ce moment-là, mais je peux le faire maintenant: Jean-Claude était complètement ailleurs", explique de Souza. "Le studio avait engagé un Cow-boy pour prendre soin de lui, mais malheureusement le Cow-boy lui-même avait une mauvaise influence. Jean-Claude faisait porter pâle tellement souvent que je devais continuer à chercher dans le script d’autre chose à filmer; Je ne pouvais pas rester assis pendant des heures à l'attendre. À deux reprises, les producteurs l'ont autorisé à aller à Hong Kong, et les deux fois il est revenu tard - le lundi, il n'était tout simplement pas là.

Heygate a des souvenirs similaires. "C’était un homme intéressant, mais avec qui il était extrêmement difficile de travailler - il y a beaucoup d'histoires que je ne peux pas partager", dit-il. "Il y avait une fois où il était dans la caravane et il était très énervé. Mon assistant n'a pas pu le sortir, je n'ai pas pu le sortir, alors j'ai dû appeler le producteur, Chad Rosen, pour le faire sortir. Puis il est sorti avec une bouteille de champagne. Je lui ai dit que c'était mauvais pour la santé et la sécurité d'avoir de l'alcool sur le plateau. À partir de ce moment, il m'a détesté. "


Le reste des acteurs se souviennent d'une expérience frustrante et déroutante. "Il avait la suite présidentielle à l'hôtel, avec un gymnase dans sa chambre", se souvient Seth. "Parfois, il ne se présentait pas sur le plateau - le message qu’il nous envoyé était :" Je dois gonfler mes muscles! "Et c'est tout."


Mammone a réussi à établir une meilleure relation avec lui. "Van Damme a dominé le plateau - il a fait savoir à tout le monde qui était la star", se souvient-il. "Il restera dans sa caravane jusqu'à ce qu'il soit prêt; il prendra le temps qu’il veut pour une scène; les scènes qui auraient dû prendre seulement une heure pouvaient prendre une demi-journée. Mais pour une raison que j’ignore, surement parce que nous devions jouer les meilleurs potes dans le film, il était bien avec moi. Nous sommes allés dîner, nous avons traîné, il m'a donné mon premier vrai cigare cubain. Un jour, nous étions assis sur les chaises de maquillage et il m'a dit: «Robert, tu as la puanteur de Tony Curtis.» Je pense qu'il voulait dire «essence».


Van Damme a également avoué avoir eu une liaison avec la star Minogue pendant le tournage. Minogue a été amené tard quand De Souza a découvert qu'il avait besoin d'une actrice pour jouer Cammy, et a vu une photo d'elle sur la couverture du magazine People lors de son vol vers l'Australie. Quoi que pensent les acteurs et l'équipe de Van Damme, elle, ils l'aimaient tous. "C’était une vraie professionnelle - elle était absolument merveilleuse", dit Heygate. "Pendant le tournage, elle a loué un club pour que le casting et l'équipe s'amusent, parce que c'était un tournage difficile. Elle a acheté toutes les boissons et tout. "Wen est d'accord. "Nous nous sommes rapproché sur le plateau parce que nous étions les deux seules filles. Nous sommes beaucoup sortis dîner. Elle est adorable, un être humain si doux. "

Julia a également attiré l'admiration et le respect de ses camarades. Terriblement malade tout au long de la production, et accompagné de sa femme et de ses enfants - qui ont peut-être su que leur temps avec lui était limité - il donna tout ce qu'il avait pour le rôle de Bison.


"C'était génial d'être sur le même plateau que lui", dit Mammone. "Ce n'était pas une star de cinéma, il n'était pas une célébrité – c’était un acteur dans le vrai sens du terme. L'attention et la concentration qu'il a maintenues sont des choses que j'ai emportées avec moi pour le reste de ma carrière. Quand il arrivait sur le plateau, il était dans le personnage. "Seth, aussi, a de bons souvenirs. "Il sortait la nuit comme un matou", dit-il. Il partait jouer avec un gros cigare de La Havane serré entre ses dents. Je trouvais cela terriblement romantique. "

Re-shoots, re-edits, reviews


Quand le tournage a pris fin en Australie, le défi n'était pas fini. Plusieurs pages du scénario n'avaient pas été tournées, et quand De Souza a regardé certaines scènes de combat, il s'est rendu compte que la chorégraphie était nulle et ennuyeuse. Alors il a rappelé plusieurs des stars, a reconstruit le plateau à l’identique dans un studio à Vancouver et a fait des jours de re-shoot.

Depuis le début, De Souza visait une classification PG-13, retenant la violence graphique afin de faire entrer les fans de Street Fighter pré-adolescents dans les cinémas. "J'étais confiant d'avoir tourné un film PG-13", dit-il. "J'avais travaillé à la télévision pendant des années et les shows que j'ai faits - comme Knight Rider - étaient considérés comme du divertissement familial. Je connaissais mes notes. Mais une semaine avant la projection du film à la Motion Picture Association of America, il y a eu une fusillade dans une école. Ils lui ont donné un R.


"J'ai dit:" Ecoutez, il va falloir que nous reculions la date de sortie. "Donc nous avons enlevé tous les plans où on voyait du sang, nous l'avons soumis à nouveau et c'était toujours un R. Ensuite, nous avons commencé à enlever quelques plan ou l'impact d’un coup est donné. Je suis en train de couper, de couper, de reculer, de reculer, et finalement nous le resoumettons - ils lui donnent un G. Cela aurait été du suicide - aucun adolescent ne veut voir un film G! J'ai donc fait venir Jean-Claude un jour et j'ai ajouté une phrase: «Quatre années de ROTC pour cette merde», ce qui nous a permis de remonter au PG-13.

Lors de l’avant-première du film, le 23 Décembre 1994, les critiques étaient sauvages. Le New York Times l'a qualifié de "méli-mélo ennuyeux et bourré de séquences d'arts martiaux mal montées et de dialogue souvent inintelligible", qui résume le consensus critique.

Avec le recul, cependant, Street Fighter: The Movie a un certain charme et un pur plaisir coupable, une production purement 90’’ sur la culture du jeu vidéo. Une grande partie des «dialogues inintelligibles» s’est retrouvé dans la légende d'Internet. Il y a l'évasion de Chun-Li de la garde d'AN ("quelle bavure", "quelle femme"); et la confrontation de Van Damme avec l'ambassadeur de Simon Callow ("Colonel, vous perdez la tête?", "Non, vous perdez vos couilles"). Et, bien sûr, chaque scène de Raul Julia, à partir du moment où il se plaint: «Pourquoi me traitent-ils comme un fou? Tout ce que je veux faire c’est de créer le parfait soldat génétique », à la scène où Chun-Li le confronte au meurtre de son père, et il répond:« Pour vous, le jour où Bison a honoré votre village était le plus important de votre vie. Mais pour moi ... c'était mardi ".



"Je vais être parfaitement honnête, j'étais un peu inquiet quand j'ai vu le film", raconte Wen. "Je suis venu de l'université Carnegie Mellon, j'ai appris sérieusement mon métier d’acteur, j'ai joué Shakespeare au théâtre. Je peux regarder derrière moi avec nostalgie maintenant, mais il y avait quelques moments difficile. A l'époque je filmais ER et je me souviens d'avoir dit à George Clooney: "Oh mon dieu, je pense que ma carrière est peut-être terminée." Il a dit: "Oh chérie, il en faut beaucoup plus pour tuer une carrière.

Et la carrière des acteurs de Street Fighter en est sortie intacte. Van Damme s'est remis de ses problèmes de drogue et a fait JCVD, confessionnel postmoderne stupéfiant; Minogue est une superstar; Mann vient de jouer dans Skyscraper avec The Rock, et Wen a rejoint l'univers Marvel via Agents of SHIELD. Pour sa part, De Souza, qui est enjoué, drôle et généreux en parlant du film, en est inconsciemment fier. "Jean Claude a fait deux films qui ont rapporté 100 millions de dollars: Timecop et celui-ci", dit-il. «C'était extrêmement rentable pour le studio - il coûtait 33 millions de dollars et faisait 105 millions de dollars, donc c'était bon pour tout le monde. Les gens disent que c'est tellement con que c'est drôle, mais nous savions que c'était drôle.

Comment peut-on voir ce film et penser que c'est drôle involontairement ?

Batboy1602
20/07/2018 à 00:56

On notera la passage éclair de Kylie Minogue dans le film... Elle a dû changer d'agent depuis!

Kiloulj
19/07/2018 à 17:24

Vous êtes tous bon a critiqué regardé ce que vous faites dans la vie lui il a réussi ????

Matm9147@gmail.com
18/07/2018 à 23:33

Ce film, et vandammes on fabriquer des guerrier, musclé, souple, rapide, fort mental de justicier, et d'homme idéal pour une femme ou un bon papa ou frère, cousin, oncle mais en big boss, il a fait de nou des karatéka complet, tel un notsuko ????

Le saint
18/07/2018 à 05:52

Ça ma donner envie de le revoir

Pseudo1
18/07/2018 à 03:31

Quelle perle dans la catégorie série B / nanar, ce film. J'ai usé la VHS jusqu'à la moelle étant gosse ^^

Et ces dialogues... Rien que Guile qui écorche constamment le nom de Bison en "Bisou", j'étais explosé.

"Tu fais de moi un homme comblé.
"Ensuite, je ferai de toi un cadavre !

"Je suis sumo, petit gars. Mon corps peut-être ici et mon esprit ailleurs.
"La prochaine fois, tu me ramènes une pizza ?

"Si c'est Bison le méchant, pourquoi t'as accepté ce job ?
"Parce qu'il m'a payé un salaire phénoménal, pauvre cloche !
"... Tu as été payé ??

En passant, grand merci au directeur du doublage d'Expendables 2 d'avoir la bonne idée de ramener le doubleur de Van Damme dans Street Fighter, clairement sa meilleure voix !

Jepp
18/07/2018 à 00:24

« Six jours en retard sur le calendrier de tournage, nous sommes » j’ai dit « Donne-moi le script » et j’ai arraché des pages « Nous voilà plus en retard sur le calendrier »

Gage
17/07/2018 à 23:26

C'est vrai qu'il a le nez un peu enflé sur les photos...

ratarataa
17/07/2018 à 21:45

sinon vous pouviez pas nous traduire les meilleurs moment de larticle qui est en anglais pour les non bilingue ?

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