L’Étrange Festival 2011 : Jour 4

Patrick Antona | 6 septembre 2011
Patrick Antona | 6 septembre 2011

Au menu de cette courte journée, bière un peu tiède et viande froide venue de Hollande. La bière, gentiment offerte par une des charmantes collaboratrices du Festival, c'était pour trinquer avec Jean-Pierre Mocky en préambule d'un entretien où l'indestructible et farouche indépendant s'est épanché sur ses propres souvenirs de cinéma ainsi que sur le fantastique dans sa carrière. Sans oublier de faire un compliment sur les jolies jambes de l'assistante, preuve qu'en tant que réalisateur toujours actif, il a conservé un sacré bon coup oeil.

La viande froide, c'est pour l'"arty flick" de la soirée, à savoir Meat du couple hollandais  Maartje Seyferth et Victor Nieuwenhuijs, mais aussi pour une projection du rare Alone in the Dark (je n'aime pas le titre VF Dément) avec son défilé de vieilles gloires de l'horreur (Jack Palance, Donald Pleasence, Martin Landau) jouant aux psychopathes du 3° age.

 

MEAT 

Déjà responsable d'un Venus in Furs dont le sadisme dans un somptueux noir & blanc avait laissé quelque bon souvenir il y a quinze ans, les deux réalisateurs s'attaquent cette fois-ci au fétichisme de la viande rouge et sur les dangers cachés de l'addiction à la nymphette blonde. Que dire? En dehors d'un début intriguant et plutôt cru prenant place dans une boucherie, à base de séduction salace et d'étreintes furieuses au milieu des carcasses dans la chambre froide, le film prend vite la tournure d'une pseudo-enquête, parsemée de visions poétiques pas assez barrées pour rester marquantes et dont l'artifice principal réside dans le fait de faire jouer la victime et l'enquêteur par le même acteur. Dans le genre plongée dans le quotidien morbide du boucher, on préfèrera de bien loin le Carne de notre national Gaspar Noé à cette barbaque frelatée venue de Rotterdam.

 

 


 

 

ALONE IN THE DARK

Programmé dans la section Les pépites de l'Etrange, le slasher de Jack Sholder (Hidden, La revanche de Freddy), sorti à la grande époque des années 80, n'a aucunement perdu de son impact. En regard des pseudo-shockers de ces dernières années qui peinent à aligner deux idées originales à la suite, Alone in the Dark se démarque par son approche originale et bourrée d'humour noir, en suivant l'odyssée sanglante de quatre aliénés qui sont persuadés que le directeur de leur asile est un imposteur.

 

 

Servi par des interprètes de qualité (dont la carrière a rebondi après ce film pour certains alors en bout de course), rondement mené par son réalisateur alors débutant et traversé de séquences-chocs marquantes (dont une qui se passe dans une boucherie encore), le film trouve son accomplissement dans son dernier tiers paroxytique, avec une séquence de siège digne de Carpenter. Comme quoi, la nostalgie a parfois du bon et permet de bonnes redécouvertes, comme celle de réaliser qu'un des psycho-killers de la bande se couvre d'un masque de hockey, et ceci la même année que Jason mettait au point sa tenue désormais officielle dans Vendredi 13 : Meurtres en 3 Dimensions.

 

 

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