Le meilleur et le pire d'Harrison Ford

Jean-Noël Nicolau | 18 mars 2010
Jean-Noël Nicolau | 18 mars 2010

Récompensé il y a quelques semaines d'un César d'honneur pour sa carrière, Harrison Ford est à l'affiche cette semaine du drame, Mesures exceptionnelles, où il campe un scientifique universitaire ayant trouvé un remède pour soigner une rare maladie génétique. L'occasion pour la rédaction d'Ecran Large de dévoiler les grands moments mais aussi les pires d'une filmographie qui a connue des hauts mythiques (merci encore aux César d'avoir oublié Blade Runner dans le montage des films du comédien) mais aussi d'embarrassants bas. Alors, c'est quoi le meilleur film d'Harrison ? Et son plus mauvais ?

 

Patrick Antona

The Good
1. L'Empire contre-attaque
Même si son personnage de Han Solo demeure un archétype, Harrison Ford réussit à faire évoluer le "gentil mauvais garçon" en un héros malgré lui plus nuancé, au verbe toujours cinglant et au charisme affirmé. Et de ce pas de devenir la seule vraie star qui sortira de la saga avec les honneurs, imposant un style de l'aventurier spatial qui est devenu une référence absolue.


The Bad
2. Hollywood Homicide
Même un redressement fiscal ou un divorce onéreux ne saurait excuser cet ersatz de buddy-movie qui vire à la pantalonnade, où Harrison Ford donne l'air de s'amuser mais où tout sent le frelaté. Et de se poser la question de l'âge avancé de l'acteur qui aurait dû réfléchir à cette maxime exemplaire du cinéma d'action : "Trop vieux pour ces conneries". 

 

 

Stéphane Argentin

Le meilleur : Blade runner, L'Empire contre-attaque, Indiana Jones
Parce qu'Harrison Ford n'a jamais été aussi bon que lorsqu'il joue les sales gosses (Han Solo, Indiana Jones) ou les héros déprimés (Deckard).

Le pire : L'Ombre d'un soupçon, Six jours sept nuits, Sabrina ou n'importe quelle autre bluette
Parce qu'Harrison Fort en bourreau des cœurs, ça n'est vraiment pas ça. Sauf quand il joue les sales gosses (Han Solo ou Indiana Jones). 

 

 

 

 

Julien Foussereau

The Good : L'Empire Contre-attaque - Les Aventuriers de l'Arche perdue / Blade Runner - Mosquito Coast

Harrisson Ford est un peu une passerelle entre les stars de l'âge d'or et les rois du blockbuster contemporain. En endossant des rôles légendaires comme Han Solo ou Indy, rôles qui auraient parfaitement convenus à des types de la trempe de Gary Cooper, il apporte ce petit je-ne-sais-quoi ironique et narquois. Cette touche qui nous procure ce petit sourire en coin quand il écrase avec force sadisme un nazi ou balance la réplique qui tue à une Princesse Leïa à ses pieds.Un autre lien peut se faire avec Jimmy Stewart dans sa faculté à laisser transparaitre sur son visage que le monde dans lequel il évolue n'est pas aussi polarisé ou idéal qu'il le croyait ; que ce soit face à un Réplicant plus humain qu'un humain (Blade Runner) ou devant un monde qu'il imaginait parfait sur le point de s'effondrer (Mosquito Coast).Harrisson au mieux de sa forme, c'est l'héritage hollywoodien du passé couplé à une ironie ou un pessimisme très actuel.

The (really) bad : A propos d'Henry / Hollywood Homicide

Quand il n'a pas joué pas au vieux beau rebelle avec sa boucle d'oreille ridicule, Harrisson Ford se compromettait dans la lose. Et pas de la petite ! D'abord, au sommet de sa gloire avec A propos d'Henry, histoire niaise où un michant avocat brillant mais impitoyable devient amnésique suite à une agression. Et redécouvre l'amour, les choses simples mais pas les Knacki Herta. En mode carrière descendante, Hollywood Homicide se pose également là dans le registre du buddy movie foireux et emmerdant comme un policier franchouille sur TF1. Un peu comme si Navarro avait migré aux USA... et estimé que les seins silliconés californiens et l'odeur du crâmé après les explosions atténueraient celle du moisi.

 

 

 

Sandy Gillet

Blade runner : Difficile de ne pas revenir à Blade Runner dans la filmo d'Harrison Ford tant l'acteur et l'homme fusionnent littéralement ici pour donner corps à ce Réplicant plus humain que l'Homme. En Humphrey Bogart du 21ème Siècle, il a su donner corps à un film que l'on ne présente plus maintenant.

Apparences : Harisson Ford a eu des accidents de parcours comme tout acteur devenu superstar (difficile de refuser tous les « mauvais » films) mais là c'est du lourd. Les portes claques, une main sort de la baignoire, attention HF est le bad guy... On y croit tellement pas que pour tout dire à part le souvenir du naufrage de la direction d'acteurs, bien malin celui qui pourrait raconter ne serait-ce que l'histoire du film quelques mois seulement après l'avoir visionné.   

 

 

 

Vincent Julé

Présumé innocent

Indiana Jones, Han Solo, Rick Deckard… il ne manquait plus que James Bond, et c’était le grand chelem pour Harrison Ford. Mais il n’est pas seulement cette icône aux multiples visages de la pop culture, Harrison Ford a été un acteur populaire, demandé, incontournable. Ainsi, on ne l’a jamais autant vu qu’autour des années 90, en costard cravate. Il était le gendre idéal, le working boy, Cary Grant dans La mort aux trousses. De ce point de vue, Présumé innocent n’est peut-être pas son film le plus connu, le plus emblématique, mais il est un thriller impeccable, avec un Harrison Ford parfait et avec l’un des meilleurs twists de l’histoire du cinéma. C’est sûrement la seule occasion que j’aurais de le dire, donc voilà.

Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal

Il y avait l’expression « jumping the sharks » pour indiquer qu’une série télévisée est passée de l’autre côté, n’est plus que l’ombre d’elle-même, en référence à l’épisode de Happy Days où Fonzie saute en ski nautique au-dessus d’un requin. Il y a maintenant « nuking the fridge » pour le cinéma et Indiana Jones, lorsque Harrison Ford se cache dans un frigo pour échapper à une explosion nucléaire. Tadadata tadada tadada tadada patatra !

 

 

 

Thomas Messias

 

Le meilleur :
Mosquito coast
Avec sa maestria légendaire, ostentatoire mais bourrée de sagesse, Peter Weir filme le lent et douloureux pétage de plombs d'un idéaliste soucieux d'apporter sa pierre à l'élaboration d'un monde meilleur. Dans la peau de ce bon père de famille, inventeur génial mais pas assez, Harrison Ford montre des failles rarement exploitées dans le reste de sa filmographie.

Le pire :
6 jours 7 nuits
Devant la caméra d'un Ivan Reitman foutu depuis bien longtemps, Anne Heche (insupportable) et Harrison Ford (assez nul en mâle alpha) se hurlent dessus pendant une heure et demie, et donnent envie au spectateur de les laisser pourrir à jamais sur cette île déserte tellement mal exploitée que ça ressemble à un exploit.

 

 

 

Jean-Noël Nicolau

Les Aventuriers de l'Arche perdue

Le meilleur film avec Harrison Ford ? L'Empire contre-attaque ! Mais il n'est qu'un maillon d'une oeuvre chorale. Son meilleur rôle ? Blade runner ! Mais il est loin de porter tout le film sur ses épaules. C'est donc définitivement vers la saga des Indiana Jones qu'il faut se tourner pour découvrir ce qui fait de Ford l'une des plus grandes stars de l'histoire du cinéma. Car il est parvenu à incarner l'idée d'aventures comme peu d'acteurs avant et après lui.

Firewall / Hollywood homicide 

N'en déplaise à mes petits camarades déçus par un Indiana Jones 4 pas tout à fait à la hauteur des légitimes attentes, le film est très loin d'être le pire parpaing au sein de la filmographie d'Harrison Ford. Au fil de sa carrière, l'acteur s'est promené dans de nombreux thrillers de seconde zone, jusqu'à enchaîner ces dernières années des polars du troisième âge, à peine plus palpitants qu'une rediffusion de Derrick. Comme meilleur exemple, le terrible Firewall, un 24h chrono en encore moins passionnant (Chloé inclue !).

 

  

 

Laurent Pécha

Han Solo ou Indiana Jones...voilà bien un des choix les plus cornéliens du monde. C'est un peu comme demander à un parent quel enfant il préfère. Alors parce que Star Wars pourrait exister sans lui (mais bon ça serait vraiment moins bien) et que Indiana Jones n'aurait jamais le même impact sans la dégaine d'Harrison (remember l'idée géniale du flingue qui tue direct le bad guy parce que le comédien était malade ce jour là), va pour Les Aventuriers de l'Arche Perdue. Quel acteur peut se targuer d'avoir fait sienne l'une des taglines les plus cool du monde : « l'aventure a un nom : Indiana Jones » ? Ah, on me dit que c'est celle de Indiana Jones et le temple maudit...tiens c'est pas mal aussi celui-là...Bon, je prends quoi au final ! Allez zou plus facile, le pire film de mister Ford...

« Mais il n'a jamais fait un mauvais film Harrison, c'est le plus grand acteur de l'univers ». Voilà ce que disent à peu de choses près les héros de Fan Boys, jouissive comédie teenagar toujours inédite chez nous qui rend hommage à la culture Star Wars. Et le film d'enchaîner sur un plan montrant la pancarte de Six jours, 7 nuits. Touché coulé ! En 1998, après quelques faux pas dans la décennie, Harrison touchait le fond dans cette comédie d'aventures pas drôle du tout et le voir jouer les aventuriers d'infortune auprès d'Anna Heche restera toujours un affreux souvenir de fanboy.

 

 

 

 

Didier Verdurand

Les Aventuriers de l'Arche perdue / Indiana Jones 4

Le premier est une pépite qui révolutionna le genre. Le quatrième épisode est un navet pour faire du fric. Harrison Ford est un être humain et c'est le plus triste dans tout ça car j'ai grandi croyant que c'était un dieu.

 

 

 

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