Deauville Asie 2008 : Ouverture à l'est
Après avoir fêté les 15 ans de Fantastic'arts à Gérardmer avec Stuart Gordon (Ré-animator, Stuck), Neil Marshall (The Descent, Doomsday), Takashi Shimizu (The Grudge) ou Jaume Balaguero (REC.), il était temps de revenir à Deauville après un 33ème festival du film américain pas folichon (surtout le palmarès). Et quoi de mieux qu'un autre anniversaire, le dixième du festival du film asiatique. Du 12 au 16 mars, c'est donc 5 jours, 5 hommages et plus de 50 films.
« Mais c'est Deauville
SF », a crié notre ami Greg Morin en regardant la liste des jurés longs-métrages et Action Asia avec la présence de Enki Bilal (Immortel),
Marc Caro (Dante 01) et Frank Vestier (Eden Log). « Mais
non, c'est Deauville Bonnasses », a répliqué Patrick Antona, l'œil (et
rien d'autre) rivé sur les noms de Mélanie Doutey, Mylène Jampanoï, Vahina
Giocante et même Irène Jacob. Autant dire qu'il y a de quoi passé un festival
bien accompagné, avec aussi Patrice Chéreau et Jan Kounen en Présidents ou
encore Jean-Hugues Anglade et Lucas Belvaux.
En (re)mettant le Japon, la Chine et la Corée à l'honneur, cette
édition permet une sorte de retour aux sources pour nous Occidentaux curieux et
naïfs qui ont découvert le cinéma asiatique à travers ses trois pays fondateurs
et incontournables. L'occasion ainsi de rendre hommage à Im Kwon-taek (Ivre
de femmes et de peinture, La pègre), peut-être le plus grand
et le plus prolifique réalisateur coréen qui revient avec son 100ème film, Beyond
the years. Ou de découvrir deux figures du cinéma indépendant et
moderne de Chine avec Jia Zhang Ke (The World, Still Life) et Jiang Wen
(Les
démons à ma porte, Le soleil se lève aussi). Pour le
Japon, pas de réalisateurs mais des monuments tout de même, avec Joe Hisaishi
compositeur attitré et inspiré de Hayao Miyazaki et Kôji Yakusho, acteur et
muse chez Kyoshi Kurosawa.
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Im Kwon-Taek | Joe Hisaishi |
En compétition, beaucoup de
premiers films (le coréen Beautiful, le malaisien Flower
in the pocket, le chinois Fujan Blue, le taïwanais Keeping
Watch, le thaïlandais Wonderful Town), quelques reprises
de Cannes 2007 (l'étrange et attachant Funuke Show some love, you losers !
ou l'intemporel et sensuel Ploy) et bien sûr des découvertes,
des surprises... qui peuvent aussi, et c'est souvent le cas, venir de la section
Panorama.
Enfin, que serait le festival, et encore plus la catégorie Action Asia, sans son Takashi Miike ? D'où Crows Zero et sa castagne lycéenne. Mais le bougre a fort à faire, puisque après avoir gagné le Grand Prix l'année dernière avec le hargneux Dog Bite Dog, Soi Cheang est déjà de retour, et avec du lourd. A savoir, rien de moins que l'adaptation du manga Coq de combat. Un diamant noir en perspective.