Keira Knightley : portrait d'une future superstar

Sylvie Rama | 10 novembre 2008
Sylvie Rama | 10 novembre 2008

Incredible Keira

 La nouvelle collection de clichés des paparazzi et la dernière tendance en tapisserie se nomment Keira. Bellissima cotée à Hollywood, but so British, l'actrice inonde l'actualité ciné et enflamme les pages glacées des magazines. À l'affiche dans Domino, elle joue les mercenaires sexy au ventre d'acier. En une de la presse britannique, elle est élue fille la plus hot d'Angleterre. Adulée pour son look chic-décontracté, elle devient l'égérie du joaillier Asprey. Zoom sur une nouvelle icône en plein boom.

 

   

Héroïne cock'

 La sublime actrice londonienne à l'accent cockney - parler britannique - et dont le timbre de voix est si particulier, possède déjà une longue filmographie servie par une large palette de rôles jouant abondamment sur les variations romantiques et de temps à autre sur les prouesses physiques ou les méandres psychologiques. Les rôles d'héroïnes romanesques, Keira s'en acquitte parfaitement, mais en femme ambitieuse, projette de séduire fatalement Hollywood, « pour éviter d'être l'Anglaise de service toute ma vie, si je peux aussi adopter un accent américain, c'est sûr que j'ai plus de portes qui vont s'ouvrir ». Décidée à conquérir le monde, la chevalière à l'accent cock' se rêve en héroïne digne d'Hitchcock.

 

  

Joue-la comme Keira

 Découverte tardivement par le grand public en 2003 dans Pirates des Caraïbes, de Gore Verbinski, à 17 ans, elle impose sa beauté somptueuse sans forcément crever l'écran. Les mâles en raffolent et la gent féminine s'affole, (ou)vertement jalouse de son baiser avec le bel Orlando Bloom et des répliques échangées avec Johnny Depp. L'année précédente, ses traits délicats avaient irradié l'écran dans Joue-la comme Beckham, réalisé par l'indienne Gurinder Chadha. En short et maillot XL, affublée du parfait attirail du footballeur, Miss Knightley fait des ravages sur le terrain et dans les salles. En dépit de son accoutrement masculin et de son attitude de garçon manqué, elle dégage un sex-appeal redoutable. Sa mince mais rayonnante prestation dans Love actually, de Richard Curtis, confirme l'étendue du pouvoir de son charme mutin, tandis qu'en belliqueuse Guenièvre dans la fresque historique Le Roi Arthur en 2004, elle fait rugir de plaisir en tigresse sauvageonne décochant ses flèches avec verve. Le film n'entrera pas dans la légende, mais Keira a su faire entendre son cri. Changement de registre début 2005 dans le thriller fantastique The Jacket. Aux côtés d'Adrien Brody en voyageur maniaco-temporaire, Keira campe une toxicomane dépressive. Qualifié de film de cinéma, The Jacket ne rencontre pas le succès, mais la touche Keira fait son petit effet.

 

 

L'actrice en vogue intéresse désormais les producteurs aux billets verts et les spectateurs qui l'assaillent de billets doux. Souvent comparée à Winona, ou confondue avec Natalie - Keira a d'ailleurs été le leurre de la Reine Amidala dans Star wars I : La Menace fantôme en 1999, au point que leurs mères respectives ne parvenaient à les distinguer - Knightley parvient à hisser pas à pas son prénom dans la toplist des jeunes actrices les plus prometteuses. « Je veux aussi montrer à mes parents qu'ils ont eu raison de me faire confiance ». En effet, l'acteur Will Knightley et la dramaturge Sharman MacDonald ne savent que penser lorsque leur fille, âgée de 3 ans à peine, leur réclame un agent artistique. Fermement résolue à exploiter la fibre créatrice transmise par ses parents et à pérenniser le potentiel familial, à 6 ans Keira commence à tourner dans des spots publicitaires durant les vacances scolaires avant de décrocher son premier rôle à l'âge de 10 ans, en 1993, dans une production anglaise sans prétention, 

A royal celebration. Passée inaperçue dans The Hole, thriller horrifique anglais de Nick Hamm, elle dénude son corps pour la première fois devant la caméra, une prouesse pour la jeune actrice qui n'a que 15 ans. Elle aborde également l'expérience télévisuelle en montrant son gracieux minois dans les séries Oliver Twist et Princess of thieves. Travaillant pour des productions de diverses nationalités, elle tourne aussi pour la France en 1995 (Les Pêchés mortels de Patrick Dewolf) et apparaît dans le film d'Antoine de Caunes, Monsieur N, en 2003.

 

 

Icône reconnue

Ainsi, lorsqu'on l'interroge au sujet du choix de ses rôles, l'actrice révèle vouloir prendre soin de contraster son univers cinématographique en faisant confiance à son instinct. Son intérêt à exercer son métier réside dans l'envie « d'explorer des émotions et des situations qui ne sont pas données chaque jour ». Sa personnalité entière, son caractère indépendant et sa beauté intemporelle l'imposent là où ne l'attend pas, n'en déplaise aux détracteurs insinuant que ses rôles sont dus à son physique plus qu'à la qualité de son jeu. Celle qui aligne les looks et change de tête plus étonnamment que la Sydney Bristow d'Alias aime surprendre son public. Connue pour son perfectionnisme sur les plateaux, elle tient à assurer ses fonctions aussi concrètement que possible. Les scènes dénudées ne l'effarouchent nullement, se jeter à l'eau d'une hauteur de plusieurs mètres pour une scène de Pirates des Caraïbes est une libération, se battre dans les films est une source d'excitation, manier les armes devient une spécialité. En Guenièvre, elle use habilement de l'arc. Pour Domino, elle apprend à se servir d'un poignard et de nunchakus. Son seul regret est de ne pas avoir connu de combat d'épée, désappointée elle déclare non sans une pointe d'humour : « j'ai supplié les scénaristes de me donner une scène d'épée dans Pirates des Caraïbes. On me l'a promettait à chaque fois, mais je ne l'ai jamais eue. Je n'ai eu droit qu'à quelques scènes de combat avec une poêle et un chandelier ! ».

 

 

La belle se glissera à nouveau dans les costumes à focs dans Orgueil et préjugés qui sortira en janvier 2006 et pour les besoins des deux suites de Pirates des Caraïbes. Quand elle déclare qu'un jour les gens finiront par se lasser d'elle, que ses fesses sont aussi épaisses que celles de J-Lo (non montrables, toujours selon elle), et que sa peau acnéique est une abomination, l'actrice tente de calmer le jeu du feu des projecteurs et de casser son image glamour. C'est justement, entre autres raisons, pour sa nature humble que ses fans l'apprécient davantage. Keira est une jeune femme discrète de 20 ans (son étonnante maturité lui en fait paraître plus) qui aime la vie et la cuisine italienne, adore les chaussures et le foot, admire Katharine Hepburn et Vivien Leigh, écoute Eminem et Nirvana, et, se laisse embrasser dans la rue. Une jeune femme toute simple qui ne se la joue pas (comme Beckham… diront les mauvaises langues).

 

 

Depuis 2006, la belle est toujours à la pointe de la mode et du glamour et fait tourner les têtes autant en égérie de la maison Chanel qu'en éternelle héroïne de films d'époque. Elle enchaîne ainsi l'adaptation du roman de Ian McEwan, Reviens-moi, un film écrit par sa mère Sharman McDonalds, The Edge of Love, et enfin The Duchess en 2008, où elle incarne une ancêtre de Lady Di, femme forte et libérée. Pour l'avenir, Keira Knightley, toujours aussi discrète sur sa vie privée et autant accessible en interview qu'inaccessible sur papier glacé, continue une carrière qui la pousse vers le statut d'icône d'époque(s).

 

 

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