La Fièvre du samedi soir en mode cauchemar : le film de danse ultra-sadique avec Jane Fonda

Geoffrey Fouillet | 11 avril 2024
Geoffrey Fouillet | 11 avril 2024

Aucun répit n’est permis à Jane Fonda et ses concurrents dans On achève bien les chevaux, le grand bal infernal immortalisé par Sydney Pollack.

Pour beaucoup, la piste de danse est le haut lieu de la fête et de l’euphorie. Un constat qui s’impose d’autant plus au cinéma depuis qu’un certain John Travolta a mis le feu au dancefloor sur les rythmes endiablés des Bee Gees. Une vague pop et disco sur laquelle Hollywood a allègrement surfé ensuite, à grand renfort de chorégraphies super sexy (les déhanchés et le porté de Dirty Dancing nous ont tous bien émoustillés). Mais voilà, danser n’a pas toujours été une partie de plaisir.

Dans On achève bien les chevaux, sorti des années avant toute cette mouvance post-La Fièvre du samedi soir, on danse davantage sur la corde raide. Réalisé par Sydney Pollack et adapté du roman éponyme d’Horace McCoy, le film récolte le triple de son budget au box-office avec plus de 12 millions de dollars de recettes, et obtient une pluie de prix et de nominations. Un succès mérité, mais plutôt surprenant au regard de la tonalité proprement désespérée du long-métrage.

 

On achève bien les chevaux : photo, Jane FondaElle n’est clairement pas prête (nous, non plus)

 

HUE, DADA !

"On vous souhaite tout le bonheur du monde", fredonnait Sinsemilia dans son tube reggae poético-perché. Une rengaine que l’on voudrait bien chanter aux pauvres déshérités de la vie, frappés par la Grande Dépression et jetés en spectacle dans On achève bien les chevaux. Mais lucidité oblige, nous ne vivons pas au pays des Bisounours. Car oui, Gloria (Jane Fonda, tout de rage contenue) et son partenaire de fortune, Robert, vont devoir se montrer très (très) endurants pour gagner le marathon de danse qui leur promet des lendemains à l’abri du besoin.

Mais avant que ne soient lancées les hostilités, le film s’ouvre sur une image d’Épinal de l’Amérique profonde, digne des aventures champêtres de La Petite maison dans la prairie. Une vision idéale où un petit garçon s’amuse avec son cheval, jusqu’à ce que l’animal, galopant à bride abattue, trébuche lourdement et s’affale de tout son poids, incapable de bouger. Et voilà que l’aïeul de l’enfant se rapproche de la bête blessée et l’achève d’un coup de fusil, nous arrachant à la gentillette utopie promise quelques secondes auparavant.

 

On achève bien les chevaux : photo, Michael Sarrazin, Jane FondaUn pas après l’autre, à la vie, à la mort

 

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ?

Accèder à tous les
contenus en illimité

Sauvez Soutenez une rédaction indépendante
(et sympa)

Profiter d'un confort
de navigation amélioré

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Eomerkor
12/04/2024 à 11:16

Un excellent Sydney Pollack à la manoeuvre. Jane Fonda et Michael Sarrazin sont très émouvants. Quand vient le temps du sprint on comprend que la piste de danse devient une arène. Certains abandonnent d"épuisement. D'autres meurent. Ceux qui ont payé leur place pour voir le spectacle hurlent et exultent sans comprendre qu'un jour peut-être ils seront les prochains. Un grand classique.

BuntM4gnet
11/04/2024 à 17:15

Il m'avait tellement choqué quand je l'ai vu pour la première fois...

Scarface666
11/04/2024 à 16:49

Quel grand film !