L'Associé du Diable : avant Matrix, Keanu Reeves était l'Élu du Mal

Clément Costa | 17 décembre 2022
Clément Costa | 17 décembre 2022

Malgré son échec initial, L'Associé du Diable de Taylor Hackford est rapidement devenu culte. Essayons de comprendre ce qui rend le film si unique.

Malgré un accueil très frileux au box-office lors de sa sortie initiale en 1997, L’Associé du Diable de Taylor Hackford est parvenu avec le temps à se créer une réputation d’œuvre culte. Un joli succès d’estime qui ne faiblit pas au fil des années.

On pouvait pourtant penser qu’avec ses imperfections évidentes et sa morale chrétienne très prononcée le film ne parviendrait à s’imposer que chez un public extrêmement restreint. Comment peut-on donc expliquer ce succès sur le long terme ? Qu’est-ce qui fait de L’Associé du Diable une œuvre taillée sur mesure pour marquer durablement l’esprit de son spectateur ? Essayons d’analyser ce phénomène unique.

 

L'Associé du Diable : photoPacino, what else ?

 

LE MAL DE L’ÉPOQUE

Dans les années 90, le réalisateur Taylor Hackford bénéficie d’une popularité impressionnante. Avec des succès comme Les Princes de la ville, il parvient à séduire un large public tout en proposant un cinéma générationnel, caractéristique de sa décennie. Et il va confirmer une fois de plus sa maîtrise parfaite des codes de son époque avec L’Associé du Diable.

Premier point évident, il parvient à mêler les genres les plus populaires du moment. Tout d’abord le film de procès, un genre revenu en grande force après les triomphes critiques et commerciaux de Philadelphia, Des hommes d’honneur ou encore Un cri dans la nuit. Notons cependant que Hackford prend un malin plaisir à légèrement détourner le poncif attendu du héros justicier. Son avocat est vaniteux, sans morale et défend les pires ordures pour sa propre gloire.

Qui dit cinéma des années 90 dit forcément polar. L’explosion d’un certain David Fincher a ravivé la flamme du genre et là encore Hackford reprend certains codes de l’époque. Mais c’est surtout la mode du film à twist qui va l’inspirer. Usual Suspects et Seven ont ouvert le bal et cette quête de la chute-choc va atteindre son paroxysme quelques années plus tard avec Sixième Sens ou encore Fight Club. Un artifice de narration qui permet de marquer durablement le spectateur, d’attirer massivement un public en quête d’un certain frisson.

 

L'Associé du Diable : photoUn homme d'honneur (non)

 

Le cinéaste montre également son talent pour cerner l’époque en optant pour un casting particulièrement malin. À l’écran, il marie espoirs prometteurs et grands noms prestigieux. Keanu Reeves n’est peut-être pas encore le Neo de Matrix, mais il a déjà brillé dans Point Break et Speed. Charlize Theron commence à peine à se faire remarquer après That Thing You Do! et il n’est pas absurde de considérer L’Associé du Diable comme son premier grand rôle tant le registre qu’elle propose est complexe à maîtriser.

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commentaires
ZakmacK
18/12/2022 à 00:31

C'est quand même fou de voir que ce film passe les années sans problème. Après votre article j'ai limite envie de le revoir. Spoiler alert : regardez plutôt Rosemary's haby dans le même genre,c'est bien meilleur. (Ou alors la fin des temps avec schwarzy en genre bien plus mauvais)

Ray Peterson
17/12/2022 à 13:03

J'aime bien la 1ère heure du film après ça devient un peu over the top pour moi!
Et Al Pacino en mode roue libre c'est tellement absurdement drôle (si on a 3 grammes).
Et puis pour Charlize Theron, j' y reviens de temps en temps pour ce visionnage!

Mx
17/12/2022 à 13:02

Selon moi, l'un des meilleurs films/rôles de keanu reeves, le film dure près de 2h20 mais passe assez vite, charlize theron, inconnue alors, est excellente, aussi, et j'ai toujours trouvé le film assez glauque, dans l'ensemble.

Dans la rubrique "pas si nul que sa", j'aimerais bien voir des articles pour les films suivants, le temoin du mal, total western, ou l'île du docteur moreau.

L'autre
17/12/2022 à 11:37

La vanité, c'est décidément mon péché préféré. C'est tellement fondamental. Le narcissisme, c'est notre propre opium....
Une vraie bonne surprise que ce film à l'époque !