May : oubliez Chucky, la plus belle des poupées des enfers est là

Geoffrey Crété | 3 septembre 2022 - MAJ : 04/09/2022 11:12
Geoffrey Crété | 3 septembre 2022 - MAJ : 04/09/2022 11:12

Entre comédie romantique et film d'horreur, May, de Lucky McKee, avec Angela Bettis et sa poupée des enfers, mérite de ne pas être oublié.

Probablement passé inaperçu au cinéma en 2004 et découvert par la suite en DVD par une foule d'esprits curieux, May a une place de premier ordre dans les étagères (ou disques durs) de bon nombre de cinéphiles. Une bonne partie n'a d'ailleurs probablement pas oublié que l'argument du DVD était une citation de Wes Craven ("Effrayant, irrésistible et véritablement unique"), plutôt qu'un extrait d'une critique.

May, c'est une comédie noire et une romance tordue, et finalement un film d'horreur. C'est une histoire de poupée, mais pas de poupée hantée ou autres conneries à la Conjuring. C'est le premier film en solo de Lucky McKee, juste après All Cheerleaders Die (co-réalisé avec Chris Sivertson), et avant The Woods, The Woman et un passage marquant chez Masters of Horror. Et bien sûr, c'est Angela Bettis, fantastique dans ce rôle mi-touchant mi-terrifiant, que Lucky McKee dit être totalement inspiré par celui d'Amanda Plummer dans Fisher King, le roi pêcheur de Terry Gilliam.

Bref, May, c'est un inclassable petit trésor du genre, et un magnifique portrait de femme, dont on ne parle jamais assez.

 

 

comédie roman-sick

La première poupée, c'est May elle-même. Petite, elle est coiffée et déguisée par sa mère, qui veut à tout prix cacher son strabisme, au lieu de la soigner. "On va faire en sorte que tu aies l'air parfaite". Malgré un cache-œil en cache-misère, May reste une anomalie, à la fois dans le monde extérieur, et dans cette petite famille où sa mère légèrement timbrée soupire à chacun de ses mouvements.

Arrive ainsi Soozy, une poupée garantie 100% flippante, fabriquée par la mère et offerte à la fille, comme pour mieux incarner l'hérédité des névroses. Soozy devient l'amie, l'alliée, le modèle et donc le miroir de May. Une fois adulte, avec un éveil au monde aussi décalé que si elle était la sœur de Bubble Boy, cette gamine coincée dans le corps d'une grande fille voit donc le monde comme une boîte à jouet. Ne reste plus qu'à trouver les bonnes poupées et les bons outils pour s'amuser.

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commentaires
Mx
09/09/2022 à 14:08

au fait, ecran large, dans la catégorie pas si nul que sa, j'aimerais bien voir des articles sur les films suivants:

le témoin du mal, chasse à l'homme, l'île du docteur moreau (1996), the night flyer, pluie d'enfer, total western, les insoumis avec richard berry, ou encore la dernière cavale, de kiefer shuterland.

Mx
03/09/2022 à 11:37

Pareil que zack, je connaissais le film grâce à Mad qui à l'époque s'était fendu d'une couv et d'un dossier sur le film, je l'ai découvert donc environ 15 ans après sa sortie, je n'en attendais pas forcément grand chose, et j'ai adoré, le casting, l'ambiance, la mise en scène, le mélange des genres, j'adore aussi le perso d'anna ferris en bitch masochiste, à 1000 lieus de son rôle dans scary movie, c'est pour le moment le seul film du réal que j'ai vu, mais il m'a donné envie de découvrir les autres, y compris son segement pour moh, et red, aussi.

JR
03/09/2022 à 10:56

Projeté lors de l'étrange festival à Bordeaux. Très bon souvenir de ce film. Et son épisode de Master of horror saison 1 était très bien aussi.

ZakmacK
03/09/2022 à 10:13

Je l’avais vu au cinéma à l’époque parce que mad Movies était chaud bouillant sur le film dans ses articles. J’avoue être passé complètement à côté du film. Il faut peut-être que je le revoie, d’autant plus que je n’avais aucun souvenir qu’il y avait Anna faris.