Hunger blême
Avec son héroïne adolescente qui s’affirme en contestant les règles de sa société dystopique, Uglies se place dans les pas d’Hunger Games et de ses nombreux avatars. D’ailleurs, la saga littéraire à succès de Scott Westerfeld et celle de Suzanne Collins ont été publiées à peu près au même moment. De surcroît, le scénario de cette adaptation est assuré par Vanessa Taylor (avec Jacob Forman) qui a déjà signé celui de Divergente.
Le confort de la formule a ses charmes, mais celle-ci se cherche un nouveau souffle depuis trop longtemps. On retrouve à chaque fois un univers bâti autour d’une spécificité quelconque (ici, la survalorisation des normes de beauté) sur laquelle se greffe toujours plus ou moins la même histoire de résistance et d’affranchissement personnel.

L’argument d’Uglies était toutefois prometteur. Ici, les adolescents doivent en passer par la chirurgie esthétique à 16 ans pour intégrer la caste des Pretties, ou se résigner à faire partie des sans-grades. L’occasion était belle de pointer les diktats écrasants qui pèsent sur les jeunes, qu’une quête fiévreuse d’acceptation expose aux biais de perception et à la haine de soi-même.
Hélas, Uglies se montre aussi fin que son titre (oui, le second tome se nomme Pretties). Plutôt que trousser la fable féroce que son postulat binaire autorisait, il nous accable de sermons sirupeux à base de « nos imperfections nous façonnent ». Le problème, c’est que le scénario ultra-programmatique avance à marche forcée (introduction en voix off, flash-back, trahisons en carton…) sans questionner leur impact. À un certain degré de limpidité, la métaphore devient insipide.

Le guide du futur sans budget pour les nuls (et les aveugles)
S’il y en a bien une qui n’est pas passée sous le bistouri et assume sa laideur, c’est la direction artistique. D’une banalité terrifiante, elle circonscrit le design futuriste à des intérieurs gris, des lunettes à néon et un gilet de sauvetage gravitationnel au fonctionnement absurde. On comprend pourquoi les rues semblent si désertes : tout le monde a dû s’exiler depuis belle lurette.
S’il n’y avait que le manque de caractère… Uglies mise sur ses courses-poursuites en hoverboard pour se doter d’un air cool et de péripéties virevoltantes. Entre modèles 3D indignes et incrustations foireuses, on assiste plutôt à un festival de fonds verts ignobles. N’hésitez pas à lancer en parallèle l’OST de Tony Hawk’s Underground 2 sur PS2, l’illusion sera parfaite.

L’adaptation d’Uglies a été annoncée à l’automne 2020 et le tournage s’est déroulé fin 2021. On se demandait pourquoi Netflix tardait tant à le lancer, et on a sans doute la réponse sous les yeux. Le film a beau se terminer sur un bon gros cliffhanger appelant une suite, on doute que quiconque ait pris ce projet au sérieux.
Rappelons à toutes fins utiles que ne pas appartenir à son cœur de cible ne délégitime en rien le regard critique. Ce serait d’autant plus hypocrite pour un genre, le young adult, qui a précisément triomphé en faisant voler son carcan présumé en éclats, et que la réussite de l’adaptation d’Hunger Games (qu’on avait beaucoup aimé) avait couronné. Or, le je-m’en-foutisme artistique d’Uglies est une insulte à ceux qu’il prétend flatter.
Uglies est disponible sur Netflix depuis le 13 septembre

Un film très étrange, qui prend la peine de fabriquer une prémisse originale et prometteuse, pour finalement la balancer aux toilettes et raconter une autre histoire, vue et revue. Visuellement les scènes de hoverboard sont effectivement très vilaines, mais pas autant que l’écriture qui cherche tellement à impulser un rythme soutenu que ça en devient ridicule (les meufs deviennent besties en cinq minutes, le résistant tombe amoureux encore plus vite, bref… les mecs ont pas le time.)
Divertissant sans plus, un manque de profondeur des personnages et de la trame. Mais ils n’ont pas oublié de préparer une éventuelle suite.
Un pur produit netflix taillé pour les adolescente en manque de cerveau…