Béliers : Critique pure laine

Chris Huby | 10 décembre 2015
Chris Huby | 10 décembre 2015

Dans une vallée isolée d’Islande, deux frères qui ne se parlent plus depuis quarante ans vont devoir s’unir pour sauver ce qu’ils ont de plus précieux : leurs béliers.

Le film de Grimur Hakonarson nous emmène dans un monde de solitude et de petite haine du quotidien. Le propos, très classique, tient sur la relation complexe entre les deux frères, de vieux bougons barbus qui mènent une vie chaste et travailleuse dans leur ferme. Bien qu’habitant à quelques mètres l’un de l’autre, ils se maudissent et tentent de se détruire à la première occasion. Leur seul moyen de communication tient dans le chien de berger qui fait passer les messages en les apportant dans sa gueule, à l’ancienne.

A la suite d’un concours du plus beau Bélier de la région, les responsables sanitaires détectent une maladie contagieuse qui va les obliger à décimer leurs troupeaux respectifs. L’amour qu’ils portent à leurs animaux, amour déplacé par excellence, vont les remettre en question dans leurs mornes habitudes.

 

 

L’isolement du village islandais, au cœur des montagnes enneigées et loin de tout, confine à la survie. Lorsque l’hiver finit par arriver, les deux héros sont obligés de se réadapter pour sortir de leur condition. Le message sous-jacent est limpide. Le metteur en scène choisit ici de montrer les affrontements journaliers avec la nature et une météo glacée dévastatrice. Ainsi, l’être humain revient en arrière, à l’origine même de la survie de son espèce, obligé de faire confiance à l’autre, à son voisin, d’aimer à nouveau son frère, pour réussir à passer le pire.

 

 

La qualité est au rendez-vous. Les deux acteurs, Sigurour Sigurjonsson et Theodor Juliusson sont excellents, rendant crédible le moindre regard lancé au loin. La photo est d’une beauté époustouflante, élément essentiel dans un film qui met grandement l’accent sur les poses naturalistes.  

 

Résumé

Au final, il s’agit d’un film naturaliste très fort, réussi, au sujet maitrisé, qui mérite amplement son prix d’Un Certain Regard reçu au Festival de Cannes 2015.

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