Wild : critique sauvage d'une Reese Witherspoon aérienne

Ne vous fiez pas à son titre, Wild est un film léger, aérien. Pas de fioritures, une relative simplicité, dans les plans comme les dialogues, avec des moments de silence qui en disent plus que de longs discours. Jean-Marc Vallée semble désormais très loin des maladresses de Café de Flore.

Cette version féminine de Into The Wild est léchée, touchante, subtile, et plus humaine que le film de Sean Penn. La féminité du métrage est revendiquée, et la réflexion portée sur la différence homme/femme est particulièrement intéressante. Comment cette femme relèvera-t-elle un défi physique que peu d’hommes parviennent à accomplir ? Et quel sera son chemin ? Car c’est bien le cheminement qui nous intéresse, où rencontres et obstacles se révèlent toujours d’une grande beauté et d’une grande force.

Si le film assume sa légèreté, il aurait gagné en impact en assumant sa dimension comique, qui demeure de loin son meilleur atout. Le côté « Bridget Jones aventurière » fonctionne à plein régime, la réflexion psychologique autour de la quête d’identité et de transcendance beaucoup moins. La raison est simple, trop de thèmes sont abordés (deuil, amour, sexe, drogue, violence familiale etc) sans qu'aucun sans qu'aucun soit vraiment développé.

Les pastilles de son existence antérieures, toutes en flash-back, sont autant de clichés sans saveur et dénués de fond. Pourquoi ne pas avoir laissé plus d'espace au mystère, une part de liberté qui aurait permis au spectateur d’imaginer ses errances passées ?

La liberté, pourtant, on la ressent dans ce personnage fort de Sheryl  qui touchera même les moins sensibles. Rares sont les films américains où le personnage principal nous offre tant d'opportunités d'émancipation et d'identification. Rien que pour cela, Wild apporte une véritable fraîcheur et dresse un joli portrait de femme contemporaine.