Critique : Eden

Simon Riaux | 19 novembre 2014
Simon Riaux | 19 novembre 2014

Troisième film de Mia Hansen-Løve, Eden est probablement son œuvre la plus ambitieuse, en forme d'ouverture potentielle vers un cinéma plus décloisonné, directement connecté à une culture populaire de masse. À travers le portrait qu'elle brosse de la French Touch et de la jeunesse qui lui a permis d'exploser, la cinéaste se confronte également à un univers qu'ignorent le plus souvent les productions hexagonales.

Troisième film de Mia Hansen-Løve, Eden est probablement son œuvre la plus ambitieuse, en forme d'ouverture potentielle vers un cinéma plus décloisonné, directement connecté à une culture populaire de masse. À travers le portrait qu'elle brosse de la French Touch et de la jeunesse qui lui a permis d'exploser, la cinéaste se confronte également à un univers qu'ignorent le plus souvent les productions hexagonales.

On retiendra d'Eden qu'il est avant tout un film de sa réalisatrice, totalement affilié à son univers. Soit une création délicate, maîtrisée, qui s'appuie avec intelligence et délicatesse sur le jeu de ses comédiens. Tous impeccables, ils font corps avec la mise en scène et trouvent un ton cohérent au sein du projet, notamment Vincent Macaigne, en totale adéquation avec l'atmosphère générale. À n'en pas douter, les aficionados de Mia Hansen-Løve se rassureront de retrouver l'artiste en forme et jamais dépassée par l'ampleur de son sujet.

Et c'est bien là le problème, la limite évidente du film. Si l'on se gardera évidemment de reprocher à l'ensemble d'être autre chose que ce que nous attendions, on a néanmoins le sentiment que le métrage ignore volontairement la dimension mythique des évènements qu'il rapporte. Comme si Eden refusait de narrer la rencontre d'une génération avec une création artistique, comme si le cinéma d'auteur français refusait une fois encore de se confronter avec l'électricité de son temps.

Par conséquent le métrage, malgré sa maîtrise et son charme, semble réserver au hors champ le cœur de son sujet. Et s'il ne s'avère jamais déplaisant à regarder, on en ressort frustré, avec le sentiment d'avoir dérivé plaisamment, mais bien trop loin du rivage espéré.

Résumé

Loin des fulgurances électriques qu'appelait la légende de toute une génération, Eden s'avère une chronique soignée mais terriblement inoffensive.

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