Respire : Respire

Chris Huby | 11 octobre 2014
Chris Huby | 11 octobre 2014
Présenté à la semaine de la critique à Cannes en mai 2014, Respire a été accueilli par une longue standing ovation. Au-delà de tout ce qu’apporte un grand festival à ce genre de film, il faut aussi s'interroger sur la réussite émotionnelle du parcours de ses deux héroïnes, Charlie et Sarah.
L’année 2014 aura vu apparaître nombre de longs métrages axés autour d’une pathologie "à la mode", à savoir la perversion narcissique. Mal de l’époque résumé par cette expression globalisante, le cinéma met ici le doigt sur les manipulations destructrices qui minent amours, familles et amitiés. Gone Girl, Captives, Party Girl, le Septième Art ausculte depuis peu cette figure de l'amour vache. Le script sur une amitié grandissante entre deux adolescentes devient alors l'occasion de porter un regard analytique sur ce type de comportement.
 

 
L’écriture des personnages est limpide, riche d'une foule de petits détails qui font de l'ensemble une subtile étude de caractères. Les dialogues sont taillés à la virgule près, ce qui rend la relation entre le bourreau et sa victime parfaitement crédible. Pour ce qui est de l’explication de fond, Mélanie Laurent s’appuie sur la généalogie : père abusif, mère alcoolique, parents absents, mère dépressive, autant d’êtres qui se manipulent les uns les autres sans le réaliser.
 

 
 
Les deux actrices principales, Joséphine Jappy et Lou De Laâge sont dirigées de main de maitre. On sent que la réalisatrice sait où elle va avec ses deux comédiennes, au point que l’on se demande si le récit relève du vécu tant il y a de matière à l'écran. Le film fait la part belle à leur composition et il y a fort à parier que ces deux lumineuses révélations n'ont pas fini de faire parler d'elles. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, notamment Isabelle Carré, qui campe une mère perdue et elle-même en recherche de repères affectifs.

 
 
Enfin, pour la mise en image, l’efficacité du montage et du découpage impressionnent. De solaire  bascule doucement doucement dans l’ombre. Les choix de mise en scène amène le spectateur à ressentir l'abandon de son héroïne, d'un quotidien limpide pour un univers trouble. Voilà un film qui risque de valoir quelques César à sa réalisatrice et devenir l’une des références sur un thème de société contemporain.
 

Résumé

Mélanie Laurent revient avec un deuxième film maîtrisé, entre ombre et lumière.

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commentaires
Kamitora
11/10/2014 à 15:58

quand allez-vous ajouter aux critiques un résumé du film ainsi que les principales responsabilités techniques et artistiques (réal., scénariste, acteurs) ???

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