Critique : Un grand mariage

Perrine Quennesson | 2 juin 2013
Perrine Quennesson | 2 juin 2013

Si l'on devait comparer le film de Justin Zackham, on pourrait le faire avec une pièce-montée. D'extérieur, tous les éléments sont là. De beaux ingrédients, c'est-à-dire un casting exquis composé de Robert de Niro, Diane Keaton, Susan Sarandon, Ben Barnes ou encore (ils l'ont retrouvé !) Robin Williams. Une bonne recette, à savoir le remake de Mon frère se marie de Jean-Stéphane Bron, et un aspect général plutôt alléchant, la photo du film étant loin d'être déshonorante. Mais tout comme une pièce-montée, qu'elle soit de communion, de baptême ou de mariage, c'est écœurant, bourratif et franchement éculé.

Déjà le nombre d'intrigues et de sous-intrigues est un souci. Entre le couple divorcé obligé de revivre ensemble alors qu'une autre femme est entrée dans la vie de l'homme et que, ô surprise, il s'agit de la meilleure amie de la première épouse, le fils qui tient à garder sa virginité, le fils adopté qui veut préserver sa mère naturelle, la belle-fille aux parents coincés et fauchés mais qui ne veulent pas l'avouer et la fille stérile malheureuse en amour, on ne sait plus où donner de la tête, chacun ayant au final 15 minutes de temps de paroles sur ce film d'1h30. C'est un peu court pour s'identifier ou ne serait-ce que s'intéresser à eux. Mais encore, si c'était drôle.

C'est là que le bât blesse davantage. Même si Un grand mariage multiplie les séquences comiques, il ne réussit jamais à provoquer l'éclat de rire, au mieux parvient-il à faire une resucée de tout ce qui a été vu ces 25 dernières années dans la comédie de famille. Et la plupart du temps, le film s'égare dans une forme de vulgarité à la limite du racisme et de la misogynie. Mais si encore c'était bien joué.

Mais même les acteurs ne semblent pas concernés. En particulier, Katherine Heigl, égérie officielle des comédies romantiques qui flanchent, mais aussi les plus âgés comme Keaton, De Niro et Williams qui semblent vraiment être venus pour empocher leur chèque. Seuls Sarandon, Barnes et Topher Grace donnent, un tant soit peu, l'illusion de vouloir s'investir dans l'entreprise.

Saupoudrez le tout d'intrigues sexuelles sans queue, ni tête et vous obtenez ce vaudeville caricatural, téléphoné et franchement ennuyeux. Comme une pièce-montée quoi !

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