Critique : Les Boloss

Simon Riaux | 19 décembre 2011
Simon Riaux | 19 décembre 2011
Adaptation cinématographique d'une série britannique à succès, Les Boloss narre les mésaventures estivales de quatre garçons sans avenir, pas très malins, pas très beaux, pas très doués, bien décidés à trouver au bord de la mer amour, dépucelage, et alcool. Ne vous y trompez pas, ce pitch de départ n'a rien à voir avec Skins, le phénomène venu d'Outre-Manche, et qui dressait un portrait aussi saisissant qu'inquiétant d'une certaine jeunesse anglaise. Aucune ambition sociale ou humaine chez les ados qui nous intéressent, simplement venus répandre leur trop-plein de sébum à l'écran.

Et c'est effectivement à un festival de foutre et d'hormones que doit s'attendre le spectateur enhardi par la promotion du film. Autant de personnages déjà connus de tous : les parents lourdingues, le gouailleur, l'intello, le niais, l'amoureux éconduit, qui s'illustrent le plus souvent dans des situations très classiques : drague sauvage, panique à l'aéroport, drague lourdingue... Ne cherchez pas de situations originales, et encore moins d'idées neuves, le film en est particulièrement dénué. Le salut ne viendra pas non plus de la gent féminine, représentée par les habituelles caricatures : la bimbo-mais-pas-que, la mignonne avec un cœur, etc...

Il y a pourtant de quoi rire avec ces Boloss, car s'il n'ont pas inventé la machine à masturber le hanneton, ils la font néanmoins tourner à plein régime. L'auto-dérision et la cruauté seront toujours de mise, et sauvent souvent les gags et situations de la banalité. L'humour très gras du métrage se voit heureusement assumé avec un enthousiasme et parfois une frénésie qui forcent le respect, et transpirent la sincérité, plus que l'application bête et méchante d'un banal cahier des charges. Ainsi, le traitement de Neil, s'il ne surprend jamais, fait souvent mouche (vous aussi, vous avez dragué des vieilles dames un soir de grande cuite, ne niez pas).

On pourra toujours estimer que voir des adolescents jouer avec leur caca tout en faisant l'éloge de la promiscuité sexuelle, c'est un peu léger pour prétendre au titre de film de l'année, et l'on aura sans doute raison. Mais force est de constater que pour rire pendant une heure et demie, la recette demeure d'une belle efficacité.


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