Critique : Killer elite

Pour le premier film de Gary McKendry, grande est la tentation de comparer avec Expendables pour le côté all-star du casting ainsi qu'avec Route Irish pour son point de vue critique sur les exactions des soldats de fortune. Nouveau promu action-hero de ce début de XXI° siècle (la série des Transporteur, des Crank et autres Blitz sont des témoignages éloquents de son stackhanovisme), Jason Statham semble se complaire dans ce genre de films dit de commandos qui lorgne fortement vers un style très marqué années 70 et 80.

Entouré d’un casting de choc qui sent bon la testostérone (Clive Owen, Dominic Purcell) voir la naphtaline  (De Niro, passé prendre son chèque), l’anglais à l’éternel mine renfrognée mais au coup de poing assuré fait son boulot avec efficacité, mais semble bien perdu dans  les méandres d’un scénario faussement complexe qui se délitte au fil des rebondissements. Si  le prétexte à quelques escapades exotiques et fusillades bien torchées réussit à tenir en éveil, l'ensemble est plutôt desservi par un scénario qui nous sert en premier une succession de mises à mort faussement élaborées, et qui sont d'ailleurs prestement évacuées, pour ensuite laisser la place à un routinier jeu du chat de la souris entre Statham et Owen. Mais faute de caractères correctement dessinés, cette sous-intrigue ne suffit pas non plus à rendre plus vraisemblable un film dont le crédit repose sur le fait d'être basé sur des évènements supposés réels!

Quelques motifs de satisfactions se réduisent à une empoignade bien hargneuse entre les deux féroces anglais, une tentative de dénonciation politique du néo-colonialisme et un Dominic Purcell qui semble bien s'amuser avec sa moustache et son look de pimp mais tout ceci ne supporte pas la comparaison avec le film éponyme de Sam Peckinpah de 1975 ou encore ces bonnes vieilles Oies Sauvages. Et avec Parker et Expendables 2 qui se pointent à l'horizon, on sent que ce bon vieux Jason n'est pas près de lacher le filon de sitôt même si ici le burn-out n'a pas pû être ici évité.