Critique : Sexy dance 3 - the battle - 3D

Après trois films, il est temps de le dire : Sexy Dance n'est pas un simple ersatz de Coyote girls, Dancing girls ou même High School Musical. Ni d'ailleurs l'héritier de Fame, Flashdance ou Dirty Dancing. Il en utilise bien sûr les mêmes codes et clichés, les mêmes figures imposées et ce même moyen d'expression qu'est la danse. Mais la différence est que les numéros ne sont pas là pour éclairer une quelconque dramaturgie, de l'histoire d'amour à l'épanouissement de soi. C'est même l'inverse, seuls comptent ici les chorégraphies, les performances, le spectacle. Après, aux scénaristes de broder une histoire acceptable par le public pour faire passer le tout pour un film et non une démo. Le réalisateur John Chu avait trouvé l'équilibre dans Sexy Dance 2, où émotion facile et plaisir premier se répondaient parfaitement.

Avec Sexy Dance 3, l'équilibre est rompu, a priori volontairement. Le pitch est accessoire voire risible, les personnages interchangeables, le couple vedette une pâle copie et un mix de Channing Tatum du premier et de Briana Evigan du second, tandis que la mise en scène est entièrement acquise à la technologie 3D. Pas de fioritures, deux pauvres intrigues, une transition sérial et musicale, et hop, le film balance tout ! Les numéros et battles s'enchaînent et n'ont jamais été aussi longs et nombreux. La 3D leur confère même parfois une aura irréelle.

Pourtant, avec cette épure totale et risquée, et en la mettant en perspective avec les deux épisodes précédents, le film touche à quelque chose. Une culture urbaine, codifiée, guerrière, qui n'a vraiment rien de "sexy", comme le titre voudrait nous le vendre. Ils ne dansent pas pour séduire, ils dansent pour exister, voire ils existent pour danser. A l'instar du frêle et pourtant impressionnant Moose, véritable star de la série. Ils ont maintenant leur(s) film(s).